Des films qui chamboulent

Ça faisait longtemps que je n’avais pas sorti un Top 5, non ? Ne sachant pas vraiment quoi poster pour Halloween et plusieurs vidéos étant en cours mais non terminées, je ne suis dis que j’allais partager avec vous cinq films qui m’ont quelque peu retourné. La vie en général nous chamboule (surtout la mienne ces derniers temps) mais il arrive aussi que des métrages changent quelque chose chez nous et laissent une marque. Dans ce top, j’essaie de ne pas parler de grands standards horrifiques qui, manifestement, retournent lors de leur visionnage, mais de films peut-être moins connus qui ont tout de même réussi à changer quelque peu ma vision. Fan du genre, je recherche toujours un film qui peut modifier la donne… et ceux-ci y sont parvenus. Je m’émancipe un peu avec ce top, mais c’est un moyen de mieux se connaître, non ?

Et pas d’excès avec les bonbons, hein.

5. Jusqu’en enfer, de Sam Raimi (2009)

Christine (Alison Lohman), une employée de banque, refuse un délai supplémentaire pour le prêt de Mme Ganush (Lorna Raver). Maudite par la cliente, elle se retrouve avec un terrifiant démon aux fesses et n’a que quelques jours pour éviter qu’elle ne se fasse traîner… jusqu’en enfer.

Ce film, c’est quelque chose ! Sam Raimi arrive parfaitement à allier humour et horreur avec une simplicité déconcertante. Bien entendu, on peut également parler d’Evil Dead 2 (1987) mais dans Jusqu’en enfer, on assiste à un mélange de genre tout en gardant un axe extrêmement ancré dans l’angoisse et parvenant à habilement nous captiver.

Grâce à ce bijou de Sam Raimi, j’ai appris à beaucoup plus apprécier les métrages horrifico-comiques tels que The Babysitter et sa suite The Babysitter : Killer Queen (2017, 2020) ou Happy Birthdead (2017). Bien que l’on regarde des films d’épouvante pour rechercher une certaine peur, l’alliance faite avec l’humour fonctionne grandement, surtout dans Jusqu’en enfer, permettant de sourire et de sursauter en même temps. Cela a changé mon mode de visionnage de ce type de métrages.

De plus, la fin ne laisse pas du tout indifférent…

4. The Mist, de Frank Darabont (2007)

Dans la petite ville de Bridgton, dans le Maine, David Drayton (Thomas Jane) s’en va faire des courses avec son fils pour refaire les stocks après une tempête. Alors qu’ils sont dans le centre commercial, une brume inquiétante s’infiltre dans les rues et des créatures horribles semblent y résider. C’est le début d’une lutte pour la survie de tous les habitants.

Adapté de la nouvelle Brume de Stephen King, ce film est à la fois angoissant et divertissant. On se retrouve dans un huis clos en plein magasin, entouré par un brouillard surnaturel et mortel, cachant de véritables erreurs de la nature. Critique sociale avec passablement de bonnes scènes d’horreur, c’est extrêmement sympa à regarder.

Mais ce qui m’a chamboulé le plus avec ce film, c’est sa fin. De l’aveu de l’écrivain maître de l’horreur, lui-même n’aurait pas osé une fin comme celle-ci. On se prend le désespoir personnifié en plein dans la gueule et il est impossible pour notre entrepôt mémoire de ne pas se souvenir d’un choc pareil. La situation, la musique, l’image, tout nous déstructure de l’intérieur et on passe un moment devant le générique en cherchant une échappatoire. Cette fin me restera… à vie.

Bon, en même temps c’est pratique ; quand ça ne va pas dans ta vie, tu repenses à ce passage et tu te dis que ça pourrait largement être pire.

3. Jeu d’enfant, de Tom Holland (1988)

Le petit Andy (Alex Vincent) souhaite plus que tout une poupée « Brave Gars » pour son anniversaire. Mais sa maman étant limite au niveau thunes, ça peut être compliqué. Lorsqu’un clochard lui propose le poupon tant convoité, elle accepte, sans savoir que la poupée en question est possédée par l’âme d’un tueur en série.

Il est maintenant compliqué de ne pas connaître Chucky, cette poupée tueuse créée à l’occasion de ce film et qui possède, encore maintenant, sa saga. Avec son ascension au panthéon de l’horreur et même un caméo dans Ready Player One de Steven Spielberg, le petit assassin a fait du chemin.

A l’époque, ma famille avait un vidéo shop (oui, ça existait et oui, ça explique bien des choses). La jaquette de la VHS de ce film m’intriguait jusqu’à ce que je puisse le voir (et j’étais jeune, à l’époque). Traumatisme direct, cela a déclenché chez moi une véritable automatonophobie ! Et même si aujourd’hui j’ai vu l’intégralité de la saga, que je la trouve géniale (enfin, selon les épisodes) et que Chucky est pratiquement un pote, j’ai toujours mon épine dorsale qui n’est pas tranquille en présence de poupées…

Ça aurait pu faire la même chose avec Dolls de Stuart Gordon (1987) que j’ai vu beaucoup plus tard, ou déclencher le même syndrome avec les clowns, notamment avec Il est revenu de Tommy Lee Wallace (1990), mais je pense que Jeu d’enfant est un cran au-dessus.

Quel Brave petit Gars…

2. L’Emprise, de Sidney J. Furie (1982)

Carla Moran (Barbara Hershey) s’occupe seule de ses trois enfants. Sa vie va complètement basculer le jour où une entité surnaturelle l’agresse et la viole. C’est le début d’une terrifiante descente aux enfers.

« Basé sur des faits réels » … cette petite phrase sur l’affiche d’un film nous fait immédiatement penser que nous allons avoir affaire à quelque chose de ronflant, de gonflé et de peu pertinent. Pourtant, avec ce film, on se retrouve plongé dans une noirceur totale, assistant impuissant aux assauts de cette terrible entité invisible qui s’amuse à violenter Carla dans son quotidien. Les frappes sont viscérales, inattendues et sans concession.

Ce film m’a tout d’abord profondément percuté dans son récit. Les histoires de poltergeist, je connais, mais la forme présentée ici est plus réaliste et violente. De plus, cela m’a permis de prendre conscience que derrière les métrages réalisés et qui sont basés sur des faits réels, il y a eu, à un moment donné, des vies qui ont été chamboulées. Problèmes psychologiques, rumeurs infondées ou véritables manifestations, dans tous les cas, des gens ont souffert et ça, j’en ai beaucoup plus conscience depuis le visionnage de ce film.

Et ne gardez pas votre porte fermée à clé ; ça ne servirait à rien.  

1. Thanatomorphose, d’Eric Falardeau (2013)

Laura (Kayden Rose) n’a plus goût à grand-chose. Son petit ami, passablement violent, ne semble rien ressentir pour elle, ses amis ne s’intéressent pas vraiment à sa vie et elle n’a pas concrètement de but. Un matin, son corps se met à changer ; elle est en train de subir une thanatomorphose.

En prenant ce film au premier degré, on y voit simplement une jeune femme se décomposer dans son appartement. Bien que l’actrice principale nous livrant une prestation exemplaire, ce n’est pas le cas des autres intervenants qui sentent clairement l’amateurisme mal conseillé. On partirait donc sur un banal body-horror.

Mais avec une seconde ligne de lecture, c’est simplement la transposition physique de ce qui arriverait à un corps si la dépression était visible. Avec des effets spéciaux bien fichus, des scènes atroces (les yeux devant le miroir, une horrible autosatisfaction, une fin désespérante) et un constat sur ce qui arrive quand plus rien ne semble nous retenir, c’est un film violent à la fois psychologiquement et visuellement.

A l’issue du visionnage, je n’en suis pas ressorti indemne. Ce film a changé ma manière de voir les choses. En se prenant d’empathie pour la pauvre Laura, on nous tend un miroir en face de nous pour nous ramener à nos propres désillusions, notre désespoir et nos échecs. A l’issue du film, j’ai pris alors plus conscience des gens et des choses qui m’entouraient ; une vision plus reconnaissante de ce qui compose ma vie. Par les souffrances de Laura, on apprend à apprécier ce que l’on a. C’est assez dingue comme processus mais moi, ça m’a retourné et j’ai mis un moment à m’en remettre.

Donc, à ne pas voir si vous êtes déjà au fond du bac.

Conclusion

Oui, certains films changent notre vision. Personnellement, il est rare que je ressorte d’un visionnage en me disant « Wouah ! Je ne voyais pas la vie comme ça ! ». La plupart du temps, comme le prouve cette liste, les changements sont principalement dans la vision que nous avons des choses. Un Into the Wild pousse-t-il à voir la vie autrement, à se barrer en pleine nature ou nous incite-t-il simplement à considérer certaines choses sous un autre angle ? Le cinéma, particulièrement dans le domaine horrifique, peut aussi permettre de se remettre en question et ça, c’est déjà un plus non négligeable lorsque l’on regarde un film.

Bon visionnage et merci à vous tous d'être là !

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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