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Cela faisait un moment que l’on n’avait pas revu Kevin Bacon sur grand écran. Du coup, en apprenant la sortie en 2020 de You Should Have Left, j’ai pensé que ce serait chouette de le revoir dans un nouveau rôle. En plus, sa comparse à l’écran n’est autre qu’Amanda Seyfried, déjà vue dans Jennifer’s Body, Time Out ou Mamma Mia ! entre autres. Le métrage est réalisé par un certain David Koepp (Hypnose, Fenêtre secrète) qui a également été scénariste sur Jurassic Park, Snake Eyes ou encore Spider-Man de Sam Raimi, excusez du peu. L’histoire est basée sur le roman du même nom de Daniel Kehlman. Le tout est empaqueté dans un emballage des productions Blumhouse et parle d’une maison apparemment hantée. Alors, ça va être de la folie, non ? Vous ne croyez pas si bien dire. On paie ses arrhes et on se lance dans la critique.

Theo (Kevin Bacon), son épouse Susanna (Amanda Seyfried) et leur fille Ella (Avery Essex) prennent quelques jours de vacances en louant une maison au sommet d’une colline dans le Pays de Galles. Lui banquier à la retraite au passé trouble, elle actrice au présent tumultueux, une pause ne peut pas leur faire de mal. Enfin, il fallait peut-être choisir une autre maison.  

Oui, ça fait plaisir de retrouver Kevin Bacon dans un rôle-titre ! Le personnage de Theo est intéressant, possède un passé relativement sombre (sa défunte épouse a été retrouvée morte dans son bain) et il possède une retenue que j’admire, ne se mettant pas en colère même quand cela serait nécessaire. Il n’en faut pas moins pour vivre avec Susanna, actrice au tempérament bien trempé, peinant apparemment à jouer son rôle de mère. Quant à la petite Ella, ses questions franches et directes mettent quelque peu ses parents dans l’embarras.

Mais il faut parler du personnage principal de ce film ; la maison. You Should Have Left joue la carte de la maison hantée intrigante au possible. Tout d’abord, l’architecture même du bâtiment est peu conventionnelle, surtout quand on voit son intérieur ; de longs couloirs faits de briques, des portes absolument partout et une configuration qui ferait passer l’Escalier de Penrose pour un problème d’école enfantine.

Plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur (comme la cabine d’un certain Docteur), on dirait clairement que la bâtisse s’amuse avec ses occupants, jouant sur le temps et le lieu à chaque occasion. Clairement, cette barraque intrigue énormément, tout comme sa légende qui semble être connue des habitants de la région ; le diable lui-même aurait construit quelque chose à cet endroit-là.

Les locataires que sont cette charmante famille vont donc se retrouver confrontés à quelques soucis lors de leur séjour. Mais la maison n’est pas le seul vecteur de stress que le spectateur doit affronter ; il y a aussi la relation houleuse entre Theo et son épouse, cette dernière semblant posséder… deux téléphones. Vous voyez où je veux en venir ?

C’est donc comme dans tout bon film d’horreur que nous assistons à une problématique purement humaine qui rencontre des éléments surnaturels. On découvre alors les secrets de cette famille (que nous voyons arriver quelques kilomètres en avance, il faut avouer), la destruction des liens présents et une fuite désespérée pour tenter de s’éloigner de cette bâtisse maudite.

Tout cela pour arriver à un final cohérent avec le récit, bien que les ultimes révélations ne fassent pas réellement mouche car on s’y attendait tout de même la moindre. Côté trouille, on sursaute quelques fois mais on se sent surtout hypnotisé par cette maison si particulière qui semble absorber certaines âmes s’y rendant. Comme précisé par un des villageois, bien souvent, la maison trouve ses locataires et non l’inverse.

Le passé qui nous colle aux baskets, la culpabilité, la trahison, la vision de soi-même, autant de sujets traités dans le film de manière simple mais relativement efficace. Pour se faire une idée globale des sujets choisis, on pourrait se poser la question si nous-mêmes serions prêts à passer un week-end dans cette masure sans en subir quelques conséquences.

Mais franchement, après le visionnage, on en ressort avec un sentiment de satiété qui n’a pas été honoré. La dernière partie du film est bien fichue au niveau tension mais ne compense pas la folie qui aurait pu découler de ce lieu. On est presque déçu de voir que les choses ne sont pas allées plus loin et on regrette également quelques bourdes de la part des personnages (c’est quoi cette idée de changer de pièce en sachant pertinemment que ça va foutre le bordel ?).

Intrigant en nous proposant une maison peu commune, You Should Have Left ne nous fait pas prolonger nos vacances dans ce lieu pour autant. De grands acteurs qui semblent un peu patauger, des éléments censés surprendre que l’on voit clairement venir et une folie qui aurait pu aller un cran plus haut, il est intéressant de le visionner pour tous les fans de bâtisses étranges mais pour une consistance tenue d’un bout à l’autre, on a l’impression de s’être fait avoir sur le prix.

Bon, peut-être que pour le prix, ça vaut le coup.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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