Le bonneteau, c'est pas beau

En 2012, Nicholas McCarthy (le réalisateur, pas le pianiste) dirigeait son premier long métrage ; The Pact. Demi-teinte pour ce premier film mais j’ai mentionné que c’était un réalisateur à suivre. Puis, en 2014, il réitère son poste de directeur sur At the Devil’s Door. Que se passe-t-il si une agente immobilière se retrouvait à devoir vendre une maison manifestement hantée ? En partant de ce postulat, c’est de nouveau Mister McCarthy qui se colle au scénario pour nous proposer quelque chose de plus cossu que son premier film. Allez-vous faire une offre pour cette maison ? Les jeux de hasards, est-ce vraiment du hasard ? L’Apocalypse, c’est pour lundi ? On enfile son ciré rouge et on passe à la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Leigh (Catalina Sandino Moreno), jeune agente immobilière de son état, passe ses journées à effectuer des saisies. Un jour, elle a l’opportunité de vendre une maison et compte bien faire son travail du mieux possible. Sa sœur Vera (Naya Rivera), artiste fêtant sa première exposition, l’encourage en ce sens. Mais dans cette maison à vendre rôde quelque chose de maléfique qui compte bien mettre les griffes sur la belle Leigh.

Quand je vous disais que McCarthy avait un petit quelque chose de Pascal Laugier dans sa manière de faire, ça se confirme ici. Vous allez comprendre. Tout commence par une étrange partie de bonneteau dans laquelle on voudrait tout sauf gagner. Nous passons ensuite à la petite vie tranquille de Leigh, rôle joué avec entrain et sobriété par la belle Catalina Sandino Moreno. Souhaitant évoluer dans son travail, elle voit la vente d’une maison comme un tremplin vers quelque chose de mieux. C’est donc enthousiaste qu’elle se lance dans l’aventure pour que tout se passe rapidement et dans les règles.

Mais sa rencontre avec l’étrange Hannah (Ashley Rickards) va lui mettre des bâtons dans les roues. La jeune fille ne semble pas être de notre époque… ni de notre monde. Avec intensité et un regard à faire frémir le plus ardu des loubards, la jeune femme nous offre une prestation franchement sympathique et pleine de tressaillements. On se pose sur nos acquis et on se dit que le fight va se jouer entre Leigh et Hannah. Et là… l’impensable !

L’entité se débarrasse purement et simplement de la jeune agente immobilière, passant ainsi le relais du rôle principal à la sœur de celle-ci, Vera. Nava Rivera semble tout d’abord à des kilomètres de son rôle et, avouons-le, ce dernier n’a pas l’air des plus intéressants. Puis, au fur et à mesure que le temps passe, on se met à apprécier cette jeune femme indépendante et tout rentre dans l’ordre. Du moins pour nous, spectateur.

Parce que pour la jeune femme, ça va se gâter ; apparitions, assauts, partie de cache-cache morbide, elle enquête pour découvrir la vérité sur toute cette affaire et surtout pour savoir concrètement contre qui elle se bat. Parfois, il y a des choses qui devraient rester cachées. Après un dernier assaut dans son appartement, elle tombe dans le coma et apprend, à son réveil, une nouvelle chose impensable… que je vous laisse le soin de découvrir.

Le film se termine ensuite sur une note à la fois poétique et terriblement pessimiste. Les premiers mots entendus en début de métrage (un passage de l’Apocalypse de Jean) reviennent nous hanter une dernière fois avant un écran noir que l’on voudrait salvateur mais qui ne fait que nous intensifier cette impression glauque comme quoi le Mal a gagné… une fois de plus.

L’histoire suit un canevas précis dirigé par un réalisateur qui connaît son sujet. Ce n’est donc pas étonnant de retrouver tous les standards horrifiques dans le film ; jump scares (un peu plus présents que dans The Pact), apparitions furtives, utilisation des miroirs, jeux d’ombres, tout y passe. Cela ajouté aux acteurs bien dans leurs rôles fait que nous nous trouvons en présence d’un métrage d’où il est difficile de s’extraire.

Oui, il reste bien entendu des faux raccords et quelques longueurs nous emportant dans un marasme parfois peu engageant. Cependant, on note de réels progrès depuis The Pact et McCarthy reste définitivement quelqu’un à suivre. Son scénario est ici plus étendu, ne restant pas uniquement sur une histoire de famille, mais grandissant pour avoir des implications au niveau de l’avenir du monde. Rien que ça !

La famille reste pourtant importante et c’est la relation entre les deux sœurs qui va permettre non seulement une passation de pouvoir de la protagoniste principale, mais également de pousser Vera à en savoir plus sur ce qui s’est réellement passé et de ce fait venger sa frangine. L’idée du film voudrait qu’on ne puisse pas aller contre des sentiments maternels. La scène de poursuite à la fin avec l’implication d’un couteau m’a fait furtivement penser au film Les Révoltés de l’an 2000 et son titre espagnol ; Quièn puede matar a un niño ?

Les effets spéciaux ont une bonne teneur et le démon du film, bien que n’ayant pas une tête rouge, arrive à nous mettre dans un état « transpiratif » à chacune de ses apparitions. Clairement, on ne voudrait pas de lui dans notre maison… encore moins dans notre monde. Pour le reste, les différents jeux de plans parviennent également à nous faire profiter de l’ambiance glauque que l’on attend de ce genre de métrage.

McCarthy prend de la bouteille ! En nous présentant ce petit film sans prétention de 2014, le réalisateur a non seulement remis au goût du jour les cirés rouges mais en a profité pour nous offrir un bon petit film horrifique de fin de soirée. Démon revanchard aux intentions malsaines, maison hantée, étoile supplémentaire pour Ashley Rickards dans le rôle d’Hannah, tout semble bien se profiler pour les films à venir de ce réal’. Affaire à suivre et film à voir, un bon vieux bol de pop-corn à la main.

Y’a du bruit sous l’évier, mais je vais laisser mon chien aller voir.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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