C'est l'apocalypse ; on se détend

Les séries pour jeunes adultes (ou grands ados, c’est selon) font souvent mouche dans l’industrie télévisuelle. Daybreak ne déroge pas à la règle. Créée par Brad Peyton (réalisateur de San Andreas et Incarnate, entre autres) et Aron Eli Coleite, cette histoire est librement inspirée d’une bande dessinée de Brian Ralps, narrant les aventures d’un adolescent après une explosion nucléaire-biologique. Pour s’imager la série, il faut se demander ce que donnerait un campus, à l’échelle d’une ville, avec ses bandes et ses règles. Parlant de la quête identitaire et du passage à l’âge adulte (normal), la série n’en reste pas moins d’un fun absolu. On stocke ses provisions, on affûte son katana et on se lance dans la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Josh (Colin Ford), 17 ans, profite pleinement de la période post-apocalyptique à Glendale. Etrangement, seuls les adolescents ont survécu à l’explosion, formant des bandes rivales dans toute la ville (Sportifs, Amazones, Intellos, Amis des animaux). Traînant dans son quartier tout en évitant les nombreuses goules (des adultes zombifiés un peu débiles) qui s’y trouvent, Josh stocke des marchandises et cherche activement Sam (Sophie Simnett), sa petite amie. Mais les routes sont écumées par le terrifiant Baron Triomphe, un personnage chassant les adolescents pour les dévorer. Heureusement, Josh va faire équipe avec Wesley (Austin Crute), un samouraï moderne, et Angelica (Alyvia Alyn Lind), un petit génie de 10 ans avec un penchant pour la pyromanie.

Daybreak, c’est du fun en barre, une blinde de références à la pop culture et une maîtrise parfaite de l’explosion du 4ème mur. Mais tout cela, j’y reviendrai petit à petit. La série se construit dès le départ d’une manière magnifiquement agréable, alternant l’histoire principale à des flashbacks, nous permettant ainsi de mieux cerner les personnages et de découvrir qui ils étaient avant l’apocalypse… et ce qu’ils sont devenus.

Colin Ford en impose dans le rôle de Josh, sachant nous faire passer du rire aux larmes d’un épisode à l’autre. Débrouillard ultime, possédant une âme de leader (mais ne le sachant pas encore), c’est son histoire qui est contée ici. Wesley, joué par Austin Crute, est un personnage complexe, possédant un code d’honneur samouraï (le bushido) destiné à effacer ses mauvaises actions passées. Et que dire d’Angelica ? La jeune Alyvia Alyn Lind est incroyable dans cette prestation d’une peste absolue doublée d’une intelligence à faire pâlir n’importe quel scientifique. Langage cru, tendances psychopathes et pyromanes, cuisinière à la Breaking Bad, le personnage est simplement splendide, tout en conservant une complexité et une émotion bienvenues.

Sophie Simnett est impeccablement complexe dans le rôle de Sam Dean. En plus d’avoir un hommage tout sauf caché à la série Supernatural, elle nous gratifie d’une personnalité difficile à cerner qui va prendre une splendeur totale dans le dernier épisode, donnant lieu à un final de saison que je placerais volontiers dans mon top 10, toutes séries confondues. Cody Kearsley est Turbo, le chef de la tribu des Sportifs. Implacable, impulsif, n’ayant plus la capacité de parler, il envoie du lourd, surtout par sa romance avec un autre personnage principal qui va mettre tout le monde baba.

On trouve également Gregory Kasyan dans le rôle d’Eli, propriétaire auto-proclamé du centre commercial, geek et se prenant pour le roi ; Krysta Rodriguez dans le rôle de Mme Madeleine / La Sorcière, une goule pas comme les autres ; et un plaisir non dissimulé de revoir Matthew Broderick dans le rôle du proviseur Burr, s’avérant également être un fin gourmet en matière d’adolescents. A noter la présence furtive de Natalie Alyn Lind, la sœur d’Alyvia, dans le rôle de Mavis, mystérieuse et révélatrice.

Sérieusement, on ne va pas faire tout le casting car chaque rôle à une existence spécifique dans la série. Chacun sert à quelque chose et il n’y a pas de surplus qui pourrait venir ternir le rythme et la profondeur donné à chacun d’entre eux. Vu que la série parle principalement de quête identitaire, il était normal d’en attendre des protagonistes à la fois clichés mais également complexes. C’est chose faite ; l’écriture des persos est juste badass.

Il en va de même de l’histoire principale. Le fil rouge conducteur s’avère tout d’abord être la recherche de Sam pour la sauver des griffes du terrible Baron Triomphe. Puis, plus on avance dans les épisodes et plus on découvre de nouvelles choses, de nouveaux objectifs et de potentielles révélations qui peuvent tout changer. Sur ce plan-là, on ne s’ennuie pas. Les twists sont très bien gérés et permettent de ne pas se languir du visionnage un seul instant.

La série possède plusieurs intérêts notables, à commencer par la représentation des bandes présentes sur les campus. Les Sportifs sont brutaux, possèdent des véhicules armés et aiment bien l’utilisation de haches pour se battre contre leurs ennemis. Il s’agit ici de la tribu avec laquelle nous avons le plus de contacts en prenant également en compte celle des Amazones, des jeunes femmes indépendantes et souhaitant s’émanciper totalement dans ce nouveau monde qui leur est offert. Lister toutes les tribus serait laborieux et il vaut mieux les découvrir lors du visionnage pour se faire une réelle idée du potentiel scénaristique d’une telle série.

Comme je le disais, les références à la pop culture sont légion. Breaking Bad, Star Wars, Kill Bill, Supernatural, The Walking Dead, et bien d’autres encore ; tout y passe. Les spectateurs d’un certain âge vont s’en prendre plein les mirettes pour leur plus grand plaisir. Sans compter le fun absolu dans la manière de nous présenter la série. Changeant à chaque fois de style dans l’apparition de son titre, jouant avec les standards du genre, Daybreak se fiche des conventions et brise le 4ème mur régulièrement, faisant intervenir ses protagonistes directement vers le spectateur.

Et même avec cela, on ne s’ennuie pas. Dès le troisième épisode, c’est Angelica qui prend le relais de la narration après Josh, arguant qu’il ne fallait pas croire qu’il n’y aurait que lui qui raconterait l’histoire. L’épisode centré sur Turbo où il devient narrateur nous est présenté avec des textes (vu qu’il ne peut pas parler). Que dire du mélange de flashbacks entre Josh et Eli dans l’épisode 9 ? Juste délicieux (Qu’est-ce qu’ils foutent ici ? Ce n’est même pas un de leurs souvenirs). Nous avons même la présence vocale du rappeur et producteur RZA durant l’épisode centré sur Wesley. De la folie, je vous dis !

Pour en ajouter une couche, la série manie extrêmement bien les différents problèmes exposés et nous permet de passer d’un éclat de rire à une scène pleine d’émotion dans le même épisode. L’investissement des acteurs et le fait de jouer avec les différents clichés aident beaucoup sur ce point, permettant à tout le monde d’y trouver son compte, les blasés de la vie comme les surpris de tout. Du conventionnel ? Vous n’allez pas en trouver dans cette série.

Tout ça pour en arriver à un final explosif avec de la baston, un missile sur le point de tout faire péter, un Baron Triomphe en colère et un sauvetage des survivants en bonne et due forme. Tout cela avant une révélation identitaire finale durant laquelle la jeune Sam trouve enfin sa place… qui n’est pas celle que nous pensions. Si saison deux il y a, je suis totalement, absolument, concrètement et définitivement preneur.

Rien de mauvais donc dans Daybreak ? Nous sommes en présence d’une série avec peu de défauts dans la cuirasse car ne se prenant pas au sérieux et sachant manipuler les circonstances et les clichés avec doigté et professionnalisme. Personnellement, s’il y a une ombre au tableau, il s’agit de l’épisode 8, se déroulant uniquement en flashback et cassant le rythme sur la fin de cette première saison. Un mix comme dans les autres épisodes n’aurait pas fait de vague et le rythme aurait été totalement sauf.

Sinon, pour le reste, Daybreak est dans les clous de la batte, surtout en matière visuelle. Tranchage de membres, explosion au lance-roquette, déchiquetage de chair par les goules, dégustation d’asticots, on est dans du trash-fun et c’est appréciable. Ben oui, dans un univers post-apocalyptique, il faut bien un peu de violence pour que ça reste crédible, non ? Et ici, tout est dosé correctement, sans en faire trop, nous donnant juste ce qu’il faut pour que ça colle à l’idée générale de l’œuvre.  

Déjanté, Daybreak l’est assurément. Sans se prendre au sérieux, restant dans une ligne de conduite comme un gosse qui s’amuserait avec ses jouets, les différents réalisateurs et les créateurs ont dû prendre leur pied en composant ces dix épisodes de la saison une. Idéal pour passer un super moment sans prise de tête, découvrir tous les clins d’œil présents durant l’histoire et se faire claquer par un final potentiellement dévastateur, cette série est parfaite pour se détendre et se dire que le fun est encore de ce monde.

Alors, c’est comment la vie après l’apocalypse ?

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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