Sales gosses

Les périodes de fêtes sont l’occasion de passer du temps en famille. Mais que se passerait-il si les enfants présents lors de ces réjouissances se mettaient à décimer les adultes de manière relativement barbare ? C’est le postulat de base de The Children, réalisé par Tom Shankland en 2009. Autant vous dire que Noël pourrait prendre un tout autre tournant après le visionnage de ce film. Mais est-ce que tout cela est justifié ? Les enfants sont-ils des pestes sans cœur ? La contraception, une solution ? On met les paquets cadeaux dans la voiture et on s’en va pour la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Elaine (Eva Birthistle), son compagnon Jonah (Stephen Campbell) et les trois enfants Casey (HannahTointon), l’adolescente rebelle, Miranda (Eva Sayer), la chouchou, et Paulie (William Howes), atteint d’un trouble social, décident de passer Noël en famille. Ils se rendent donc chez la sœur d’Elaine, Chloé (Rachel Shelley), son mari Robbie (Jeremy Sheffield) et leurs deux enfants Nicky (Jake Hathaway) et Leah (Raffiella Brooks). L’ambiance est en demi-teinte, Robbie ayant des vues sur Casey et les enfants étant relativement turbulents. Mais tout cela va empirer lorsque ces derniers vont se mettre à inexplicablement s’en prendre aux adultes.

Dans le synopsis, je vous ai directement mentionné tout le casting comme ça, c’est fait ! Quoi de mieux que les fêtes de fin d’année pour renforcer les liens familiaux, hein ? Eh bien, c’est tout l’inverse qui va se produire dans The Children, même si le postulat de départ de la famille en question n’est pas rutilant.

L’ambiance n’est pas au top vu que quelques dissensions se ressentent dès l’arrivée d’Elaine et de sa fratrie. Jonah ne semble pas être convaincu par le mode de vie de son beau-frère ; Chloé et Elaine débattent des méthodes d’éducation pour leurs enfants ; et Robbie mate Casey comme s’il s’agissait d’un steak de bœuf. Non, les choses ne sont pas des plus simples.

Le jeu des acteurs adultes est tout comme la situation : mitigé. Dans la première partie du métrage, les adultes semblent parfois à quelques kilomètres du rôle attribué, nous donnant l’impression d’un certain détachement avec leur personnage. Cela s’arrange durant la seconde partie où l’horreur va prendre le dessus, permettant au jeu de devenir beaucoup plus intéressant et convaincant.

Et les enfants dans tout ça ? Des prestations de fou d’un bout à l’autre du film ! Ces petites têtes blondes parviennent aisément à instaurer un réel malaise avec leurs regards fixes et leur capacité à en faire méchamment baver les adultes. Quelques peu horripilants dans la première partie, la seconde nous apporte une réelle vague horrifique non négligeable.

Car dans ce film, le contexte est la fondation principale. L’un après l’autre, les enfants développent une sorte de maladie (j’y reviendrai) et se mettent à devenir violents envers les adultes. On démarre alors une session d’assassinats particulièrement bien orchestrée par les bambins, avec du graphique et du sang à foison.

Crevage d’œil, éviscération, utilisation de matériel de jardin et coup de couteau ne sont que quelques-unes des réjouissances prévues dans le métrage. Ça fait franchement mal et on ne voudrait surtout pas se retrouver à la place des adultes présents dans la maison familiale tant les enfants semblent clairement savoir ce qu’ils font et que leur détermination n’a pas de limite.

C’est donc pendant l’heure et vingt minutes de métrage que nous allons assister, béatement, à l’élimination systématique de toute personne de plus de 18 ans du secteur. Avec une cruauté implacable, les enfants font leurs basses besognes, instaurant une réelle horreur dans ce qui est traversé par les protagonistes, ces derniers devant faire face à leur propre progéniture.  

Le tout finit en fanfare avec l’utilisation d’une voiture pour sauver Casey d’une mort certaine et le départ d’elle et Elaine pour un avenir totalement inconnu, laissant planer le doute sur le fait que Casey aurait pu contracter la maladie à son tour… et ainsi boucler la boucle en assassinant sa propre mère.  

Bon, on l’a dit, l’horreur est bien présente ; c’est donc chose faite. Ensuite, a-t-on des explications sur ce qu’il se passe ? Entre le discours de Jonah sur l’apparition de nouveaux virus, le plan nous décrivant un de ces lascars invisibles au microscope et le fait que les enfants vomissent avant de changer de comportement, il paraît évident que les indices vont dans le sens d’une maladie contractée uniquement par les jeunots. Cependant, il n’y a pas de certitude et disons simplement que les quelques miettes de pain distribuées nous permettent de ne pas mourir de faim et sont assez consistante pour que l’on ne se pose pas de trop grandes questions.

Ce qui est frappant avec ce film, c’est sa similitude avec un métrage intitulé Les Révoltés de l’an 2000, dans lequel deux vacanciers se retrouvent face à des enfants meurtriers sur une petite île. Les enfants ont le même regard, se coordonnent de la même manière, ont un goût prononcé pour le morbide allié au jeu (la poupée dans le ventre de Robbie dans The Children et la piñata dans Les Révoltés de l’an 2000) et s’en prennent aux adultes pour les raser de la surface de la Terre.

Mais la comparaison ne s’arrête pas là, car dans The Children, c’est une voiture utilisée pour supprimer la menace qu’est la petite Miranda en fin de métrage… et c’est la même chose dans l’autre film, les protagonistes utilisant une voiture pour foncer ventre à terre lors de la scène de la place du village. Hommage ? Fausse suite ? Inspiration ? On ne le sait pas vraiment, mais dans un film comme dans l’autre, ça fonctionne et c’est ça l’essentiel.

Le fait de se poser la question de qui pourrait tuer un enfant (sous-titre du film des Révoltés de l’an 2000) est présent durant tout The Children, surtout qu’il s’agit ici de leurs propres marmots. Le film parle donc bien de liens familiaux et de ce qu’un être humain est prêt à faire pour rester en vie, respectivement pour sauver ceux qui lui sont chers d’une mort assurée, même si cette dernière provient d’un enfant aimé et choyé.

La véritable horreur qui réside dans le film n’est même pas celle des meurtres particulièrement graphiques perpétrés par les enfants, mais bien l’atroce situation dans laquelle les adultes se trouvent, forcés de faire des choix cornéliens pour s’en sortir vivants. On peut aussi mentionner la sous-intrigue de Casey, cette dernière ayant survécu à un avortement souhaité par sa mère et se battant pourtant à ses côtés pour survivre. Le fait d’être désiré peut-il jouer un rôle dans la déviance des enfants ?

Il y aurait sans doute beaucoup à retirer de ce film en prenant le temps d’analyser les choses et de se renseigner sur les véritables intentions de son réalisateur. Quoiqu’il en soit, je vous laisse apprécier cela et débattre entre amis des différentes possibilités offertes par le métrage. Ce que l’on peut cependant souligner, c’est que tout cela n’est que le commencement, pour preuve les enfants présents dans la forêt à la fin du film. A mon avis, les adultes n’en ont encore pas fini.

Un peu mollasson dans sa première partie, The Children a le mérite de nous envoyer du lourd visuellement et psychologiquement. L’horreur est bien présente et les fêtes de Noël ne seront plus jamais les mêmes. Si vous avez des enfants et que vous prévoyez des repas en famille, je vous invite à laisser tomber le visionnage. Pour ceux que les enfants n’effraient pas et qui apprécient un bon rendu horrifique sur le sujet, lancez-vous.

Et RIP Jinxie.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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