De la pure magie

On sait que Marvel possède une certaine maîtrise en matière de cinéma. Ces dernières années, j’ai toujours trouvé que les séries étaient en revanche un peu en-deçà de ce que pouvait proposer DC Comics et son lot d’Arrow, de Legends of Tomorrow ou encore de Flash, maîtrisant bien les différents crossovers. Du côté de Marvel, nous avons les excellentes séries sur Netflix (Jessica Jones, Daredevil, Luke Cage, Iron Fist, The Punisher et le mix du tout avec The Defenders) mais aussi Agent Carter, arrêtée au bout de la seconde saison ; Les Agents du SHIELD, sympa mais un peu conventionnel ; ou encore d’autres productions rafraîchissantes comme Runaways. Je passe à côté de Inhumans parce que franchement, c’était inhumain. 

Pourtant, avec WandaVision, Marvel élargit encore son univers en incluant maintenant le petit écran, faisant passer les personnages des films dans ses séries. Jusqu’ici, les séries de la firme rouge et blanche étaient impactées par les événements des films, mais jamais l’inverse. Avec WandaVision, qui démarre officiellement la Phase IV du Marveliverse, l’impact ira dans les deux sens et ça, c’est fort.

Au vu de la situation mondiale actuelle et de la lenteur pour la sortie des nouvelles productions cinématographiques du géant des comics, je m’attendais à ce que cette nouvelle série serve uniquement d’excuse, juste un moyen de nous faire patienter en attendant la suite. Je me suis lourdement trompé. Le créateur de la série, Jac Schaeffer, a fait un travail magique à tous points de vue.

WandaVision est une production de TARÉ ! En seulement neuf épisode oscillant entre trente et quarante minutes (oui, le générique est passablement longuet… mais il se peut que des scènes se cachent après celui-ci), on nous balance tout un pan de l’histoire de Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen) et de Vision (Paul Bettany), se déroulant après les terribles événements d’Avengers : Endgame. Pourquoi tant de précision ? Qu’est-ce qui justifie que cette série soit aussi bien ? Sonne-t-on la mort de DC Comics ? On ne change pas de chaîne et on se lance dans la critique ! ATTENTION : cet article contient des spoilers, mentionnés par une balise

Sous forme de sitcom, nous découvrons la vie de Wanda et Vision après les événements d’Avengers : Endgame. Au vu de ces derniers, plusieurs questions se posent et c’est au fil des épisodes que la terrible vérité nous est révélée, tout cela en rendant un vibrant hommage aux séries de ces 70 dernières années.

Pour commencer, on peut déjà compter sur un casting solide. Elizabeth Olsen EST Wanda Maximoff et sa présence illumine chaque épisode. Tantôt drôle, tantôt nous tirant les larmes, elle maîtrise complètement son personnage. Il en est de même pour Paul Bettany qui nous présente un Vision rempli d’humour et d’interrogations. En tout cas, concernant le couple principal de cette série, l’empathie fonctionne du tonnerre et c’est avec émerveillement que nous passons d’un épisode à l’autre.  

Cela agrémenté de la présence de Monica Rambeau (Teyonah Parris), agent du SWORD déterminée et pleine de surprises ; Darcy (Kat Dennings), qui revient après Thor et Thor : Le Monde des ténèbres, et ça fait franchement plaisir ; l’agent Jimmy Woo (Randall Park), allié de Monica et fin stratège du FBI ; Agnès (Kathryn Hahn), voisine atteinte de drôlitude qui cache un sombre secret ; et l’apparition d’un certain Pietro (Evan Peters) qui va rapidement nous mettre du baume au cœur.

Je passe volontairement sur le reste du casting non sans mentionner un certain Josh Stamberg dans le rôle de Tyler Hayward, directeur par intérim du SWORD qui a des ambitions bien plus large que ce que l’on pourrait penser, et Emma Caulfield interprétant Dottie, une habitante de Westview qui se la pète mais avouons-le, ça fait vachement plaisir de la retrouver sur le petit écran (ah, Buffy, quand tu nous tiens). En misant sur les acteurs mentionnés ici, on se dit que la série se cale déjà pour être des plus intéressantes.

On se retrouve donc avec tout ce petit monde à Westview, petite ville idéale des Etats-Unis. On démarre la série avec un immense hommage aux productions télévisuelles des années 50 (comme The Dick Van Dyke Show) pour ensuite continuer d’évoluer au fil des années, mais j’y reviendrai après (dans la section spoilers). Visuellement, WandaVision envoie du très lourd et s’avère être une série retraçant l’histoire des séries, notamment avec des épisodes filmés devant public, comme à la grande époque !

Et que dire de l’histoire ? Cette dernière intervenant après le Blip causé par Thanos, elle continue dans sa droite ligne en nous proposant des intrigues bien cossues, une analyse en profondeur de l’histoire de Wanda et une introspection de plusieurs personnages-clés du Marveliverse, rien que ça ! Franchement, chaque épisode est attendu avec impatience pour en découvrir plus sur les raisons autour du comportement de Wanda… et des conséquences que cela aura dans l’univers Marvel.

Se bouffant comme des friandises, les épisodes en question trouvent un épilogue bien foutu, rempli de nouvelles questions qui trouveront prochainement des réponses, soit dans les prochaines séries Marvel annoncées (Falcon et le Soldat de l’Hiver en mars et Loki en juin) ou dans les prochains longs métrages (Spider-Man : No Way Home en 2021 et Doctor Strange in the Multiverse of Madness en 2022, entre autres). A noter qu’aucune seconde saison n’est prévue, la mini-série se valant à elle-même et servant de tremplin pour la suite, notamment en ce qui concerne le personnage de Wanda.

L’histoire, les personnages, les effets spéciaux, les scènes de combat, les pouvoirs magiques, les montages pour nous faire revivre les années 50 jusqu’à aujourd’hui, tout cela a également été possible grâce à un budget colossal d’environ 225 millions de dollar, soit pratiquement le montant alloué pour Avengers en 2012. Le budget d’un film pour une série de neuf épisodes ; la qualité ne prend aucun coup.

Bref, c’est une série dans le pur style Marvel et c’est là que l’on voit toute la maîtrise des studios en question qui parviennent, envers et contre tout, à conserver une cohérence absolue dans leurs productions, étalant encore plus leur univers et nous faisant passer de magnifiques moments super héroïques comme on les aime ! Pour plus d’infos, passez la barre des spoilers ci-dessous (mais seulement si vous avez vu la série, sinon, ce n’est pas rigolo).

ATTENTION ! A partir d’ici, spoilers concernant la série WandaVision !

Cette mini-série, c’est aussi le moyen de nous présenter de nouveaux personnages qui pourront, sans doute, apporter de l’eau au moulin dans les prochains films Marvel. A l’instar de Monica Rambeau (rien à voir avec un personnage au bandeau rouge), que certains peuvent également connaître sous le pseudo de Captain Marvel (II) ou Photon, ou d’une certaine Agatha Harkness, sorcière surpuissante de son état, il y aura de quoi faire en matière d’étoffement de personnages et on se réjouit déjà de les retrouver sur grand écran.

Ce qui fait réellement la force de cette série, c’est bien entendu son hommage aux autres productions télévisuelles de ces dernières décennies. J’ai cité The Dick Van Dyke Show pour le premier épisode, mais l’on peut allonger la liste. Le second reprend les standards des séries des années 60 avec, par exemple, Ma sorcière bien-aimée (tient, ça sied parfaitement à Wanda !) ; le troisième aux sitcoms des années 70 comme The Brady Bunch ; le cinquième à des séries comme La Fête à la maison ; le sixième à Malcolm ; et le septième à The Office ou Modern Family. Quant aux épisodes n° 4, 8 et 9, ils reprennent les standards habituels.

Donc, avec cette série, on peut revivre les émotions que nous faisaient partager les anciennes productions tout en découvrant des nouveautés utiles à l’agrandissement de l’univers Marvel. Qui plus est, nous apprenons que Wanda a visionné un certain nombre de ces séries durant son existence, lui permettant ainsi de surmonter certains passages à vide de sa vie, rendant cohérente l’utilisation de ces supports. Si ça ce n’est pas une bonne idée !

Tous les éléments présents dans la série sont créés par Wanda pour tenter de vivre une vie normale, une vie où Vision est toujours à ses côtés et où elle peut prétendre fonder une famille avec ce dernier. Thanos a anéanti le peu d’espoir restant en Wanda, forçant ainsi cette dernière à user de ses pouvoirs pour matérialiser une réalité qui lui est propre, composée d’une foule de moments télévisuels qui lui ont permis de tenir le coup jusqu’ici.

Grosse introspection du personnage en perspective, donnant encore plus de corps à l’ensemble et nous faisant assister à l’avènement de la Sorcière Rouge, pseudonyme de Wanda Maximoff dans les comics, qui n’avait encore jamais été prononcé jusqu’à maintenant. Le final de cette mini-série ne laisse aucun doute ; Wanda est clairement l’un des personnages les plus puissants de l’univers Marvel.

Avec une maîtrise pareille, il est légitime de se demander si Marvel n’a pas atteint son sommet, rendant cohérent l’ensemble de son univers jusque dans les moindres recoins et blindant ses productions de clins d’œil et d’hommages en pagaille, permettant à tout le monde de s’y retrouver, aficionados comme néophytes. Malgré une situation sociétale fragile, Marvel a apparemment trouvé le moyen de conserver son avance et de présenter toujours plus de nouveautés et de surprises à sa fan base… ainsi qu’aux nouveaux arrivants.

La question légitime est de se demander ; pour combien de temps encore cette cohérence va-t-elle tenir ? Comment tenir sur la durée avec un univers aussi vaste ? Seul le temps pourra apporter une réponse à cette question. Pour ma part, j’espère que la team Marvel va continuer de nous épater et de nous divertir comme elle sait si bien le faire ces dernières années, au cinéma ou à la télévision.

Quoiqu’il en soit, la série suit le cheminement logique d’un fil rouge instauré il y a maintenant treize ans avec Iron Man et permet à nos super héros de continuer de grandir sur l’écran… et dans nos cœurs. Car si Marvel sait faire une chose, c’est avoir ce juste milieu entre l’humour et l’émotion, chose que l’on retrouve pleinement dans WandaVision

ATTENTION : fin des spoilers à partir de cette ligne !

Fendard, visuellement magnifique, structurellement intacte, la série WandaVision est clairement à se mettre sous tous les yeux, que l’on soit fan de Marvel ou non. Bon, il est logique que si vous ne connaissez rien à cet univers, ça va être coton de prendre votre pied, mais rien que les hommages intégrés dans l’histoire envoient déjà du lourd. Fans du MCU ou non, découvrez ce qu’il est possible de faire en prenant le temps de mettre les choses en place et avec l’amour du métier. C’est un peu ça, WandaVision ; une lettre d’amour de Marvel à la télévision… et à tous ceux qui kiffent cet univers.

On peut dire que Marvel en est à son « Maximoff »… OK, je sors.   

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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