DC se mouille

Après avoir fait un petit tour dans Batman v Superman en 2016 et prêté main forte à la Justice League en 2017, Aquaman a droit à son propre film en 2018. La franchise DC Comics peine quelque peu à se hisser au niveau de son concurrent Marvel, surtout après la débâcle de Justice League qui prouvait que l’enseigne de comics voulait rattraper un temps perdu depuis longtemps. Pour parvenir à prouver au monde (et aux fans) que rien n’est perdu, on demande à James Wan (Saw, Insidious, Fast and Furious 7) de prendre la barre de ce nouvel opus de la franchise. Va-t-on être éclaboussé ? Faut-il penser à prendre la bouée de sauvetage ? L’espoir en DC va-t-il sombrer dans les profondeurs ? Pour avoir une réponse, pas le choix ; il faut se mouiller. ATTENTION : cet article contient des spoilers

En 1985, un gardien de phare nommé Tom Curry (Temuera Morrison) tombe amoureux de la belle Atlante, Atlanna (Nicole Kidman), échouée près de son édifice. De cette union naît Arthur (Jason Momoa), mi-humain, mi-Atlante. Mais le roi de l’Atlantide retrouve finalement Atlanna, celle qui lui était promise, et envoie ses hommes la récupérer, laissant le père et le fils seuls.

Des années plus tard, Arthur défend les océans et possède une certaine notoriété depuis sa victoire en équipe sur Steppenwolf (Justice League). Mais en Atlantide, le roi actuel, Orm (Patrick Wilson), veut déclarer la guerre à la surface en mettant la main sur le légendaire Trident du roi Atlan afin d’avoir la puissance nécessaire pour soumettre l’humanité. Afin d’éviter cette guerre, Mera (Amber Heard), promise du roi Orm, se met à la recherche d’Arthur pour qu’il prenne sa place légitime de souverain.

On peut déjà commencer par parler du casting prestigieux de ce métrage. Nous avons un Jason Momoa en grande forme qui colle parfaitement au personnage d’Aquaman. Sûr de lui, machine à punchlines infatigable, il a clairement la prestance nécessaire pour ce rôle et crève plus l’écran que lors de son passage dans Justice League. A ses côté, Amber Heard nous offre une prestation des plus correctes, personnage parfois ambigu mais intègre dans ses convictions. Tous deux forment un duo à la fois drôle et touchant. Orm est campé par un Patrick Wilson un peu cabotin mais qui pourrait avoir sa photo sous le mot « ego » dans le dictionnaire. Willem Dafoe fait un tour par le rôle impeccable de Nuidis Vulko, conseiller du roi, et Dolph Lundgren investit le personnage de Nereus, roi de Xebel.

Mais le casting ne s’arrête pas là ! Temuera Morrison et Nicole Kidman jouent les parents d’Arthur, couple fusionnel et amoureux qui fait plaisir à voir. Yahya Abdul-Mateen est le terrible David Kane alias Black Manta. Avec son armure aux élans de créature des mers et son rayon mortel, c’est l’un des ennemis les plus dangereux d’Aquaman, sur Terre comme dans l’océan. Et nous avons aussi l’occasion d’entendre les voix originales de Djimon Hounsou, John Rhys-Davies et Julie Andrews, rien que ça !

Alors oui, le casting scintille comme une mer percutée par un soleil miroitant. Les acteurs sont à l’aise, bien dans leurs rôles, nous offrant une cohésion non seulement au niveau du vécu de leurs personnages, mais aussi dans leurs choix effectués durant tout le film, donnant une uniformité à l’ensemble. Chaque protagoniste possède son passé, ses doutes et ses espoirs. Sans complexité, on peut donc comprendre chacune de leur motivation. Jusqu’ici, il faut le dire, la mer est d’huile ; aucune tempête à l’horizon.

Peut-être le scénario est-il un écueil ? Eh bien même pas. Même si ce dernier reste dans les grandes conventions de ce que l’on peut trouver dans ce type de métrage (un méchant souverain, un roi légitime porté disparu, une histoire d’amour interdite, la reprise du royaume de manière miraculeuse et finalement logique… cela m’a cruellement fait penser à la terrible série Inhumans de Marvel), le tout est rythmé par plusieurs surprises qui ne manquent pas de parcourir le film. Même l’aspect un peu Indiana Jones avec la recherche du Trident du roi Atlan ne ternit pas l’affaire, apportant un souffle de film d’aventure bienvenu.

Les acteurs sont saufs, tout comme le scénario. Bien… est-ce qu’il y aurait quelque chose à redire sur les effets spéciaux ? Comme dans tous les films de ce genre, il faut un visuel qui puisse envoyer du lourd et nous en mettre plein les mirettes. Eh bien oui, il y a quelque chose à redire sur les effets spéciaux ; c’est une tuerie. Les séquences sous l’eau sont magnifiques, d’un réalisme totalement bluffant. C’est ici un tour de force réalisé par les magiciens des effets numériques, le rendu final se trouvant être sans aucune fausse note.  

Les séquences de combat envoient également du lourd et se hissent telles des voiles comme de véritables moments d’action purs et durs. Les personnages en motion capture sont bien représentés et les décors simplement fabuleux. Là encore, c’est un sans faute pour la maison DC Comics, le film parvenant à nous faire plonger dans l’univers fabuleux de l’Atlantide… et nous le faire aimer.

Après un très convaincant Wonder Woman, DC Comics nous a prouvé que les films qui ne traitaient que d’un seul super héros arrivaient à un niveau de qualité clairement au-dessus d’un Justice League un peu foutraque. Une nouvelle fois, cela se confirme car Aquaman est un bon film, rempli de tout ce qu’il faut pour passer un excellent moment cinématographique. Même si le bateau DC prend l’eau, il n’a pas encore coulé.

Vous l’aurez compris ; peu de choses à reprocher à ce petit nouveau de la franchise. On peut effectivement creuser et dire que quelques séquences restent ouvertement too much, que l’idylle entre Arthur et Mera est cousue de fil blanc ou encore que la scène post-générique semble être relativement inutile, mais dans l’ensemble, c’est un véritable spectacle maritime qui vous attend, avec même une pique sur l’écologie actuelle de notre monde qui passe sans aucun ton moralisateur mais avec un pied-de-nez absolument délicieux.

Car Aquaman défend les océans, c’est un fait. Le film va donc se permettre quelques prises de positions au niveau de l’écologie mais aussi parler des devoirs d’une personne par rapport à ses responsabilités, de l’importance de la famille et de l’amour qui reste inévitablement ce qui peut parer toute situation. Pas de morale pâteuse ni de ton mièvre dans les flux de pensées que cherche à faire passer certaines séquences du film. Le tout passe comme une coque fendant la surface des océans.  

Léger, drôle, rythmé, composé d’acteurs impeccables et d’effets spéciaux dantesques, Aquaman est une excellente surprise. On dirait bien que DC Comics peut quand il le veut. Reste maintenant à garder le cap et à continuer sur cette voie-là avec les prochaines sorties qui auront lieu d’ici 2020, après le lancement de la lignée Dark de DC Comics. Un film à voir seul, en couple, entre amis ou avec votre poisson rouge. Si vous ne croyiez plus à une possibilité pour le concurrent de Marvel de rester à la surface, plongez-vous dans Aquaman car, au fond, tout n’est pas perdu.

DC Comics, que les vents te soient favorables !

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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