Eclipse en vue ?

Roland Emmerich… En matière de films catastrophe, il faut avouer que le bonhomme tient bon la barre. En nous offrant des spectacles visuels hallucinants, bien que ravagés au niveau scénario, il assure le show en la matière, notamment avec des films comme Independance Day, Le Jour d’après ou 2012. C’était donc avec une certaine impatience que j’attendais la venue de Moonfall, un film où la Lune se casse la gueule sur la Terre. En matière de catastrophe, que demander de mieux ? Mais n’est-ce pas un peu trop ? Et est-ce que le scénario va tenir l’orbite ? Pour le savoir, on monte dans la fusée et on se lance dans la critique ! ATTENTION : cet article contient des spoilers mentionnés par une balise

L’annonce fait l’effet d’une bombe ; l’orbite de la Lune s’est modifiée et l’astre risque de s’écraser sur la Terre. Jo Fowler, travaillant à la NASA, ainsi que Brian Harper, un astronaute déchu, et K.C. Houseman, un théoricien du complot, s’unissent pour trouver un moyen de sauver le monde.

Oui, oui… au vu du synopsis, on se trouve bien dans un film de Roland Emmerich. Et autant le dire tout de suite ; le show en matière de catastrophe est également assuré. Nous avons droit à des marées dévastatrices, des morceaux de Lune qui s’écrasent sur Terre, des effets gravitationnels peu désirables et toute une liste de joyeusetés en matière de visuels destructeurs.

Sur ce point, le constat est rempli. Les acteurs, quant à eux, semblent bien dans leurs baskets même si l’on ressent une certaine réticence par moment. Jo Fowler (Halle Berry) doit imposer son opinion tout en gérant le sauvetage du monde et la garde de son fiston. Brian Harper (Patrick Wilson) ne chasse pas de démon ici, si ce ne sont ceux qui le taraudent depuis une mission spatiale qui s’est mal déroulée. K.C. Houseman (John Bradley-West) assure sur tous les fronts, tant en matière d’humour, d’intelligence que d’émotions.

On peut bien entendu citer la présence de Donald Sutherland en gardien d’un secret bien vénère sur la Lune ; Michael Peña, comme nouvel époux de l’ex-femme de Brian, héroïque à ses heures perdues ; et Charlie Plummer, le fiston de Brian qui, outre le fait d’être un délinquant notoire, possède de belles inspirations de vie, comme le sacrifice.

Tout ce petit monde s’affaire donc à trouver une solution pour éviter que la Lune ne vienne se casser la gueule sur notre Planète Bleue, tout cela en gérant leurs problèmes personnels et leurs passés parfois pas folichons (ouais, c’est du Roland Emmerich). Mais, en fait, pourquoi est-ce que la Lune veut venir faire un bisou à notre bonne vieille Terre ? ATTENTION, SPOILERS !

A PARTIR D’ICI, SPOILERS

Durant le film, nous passons par tout un tas de mésaventures, permettant la construction des personnages et celle du scénario. C’est petit à petit que nous apprenons la dure réalité sur notre astre en orbite ; il s’agit d’une mégastructure, construite de toutes pièces, pour permettre l’arrivée de la vie sur Terre. Mais qui donc a pu fabriquer un machin pareil ?

C’est lors d’une scène avec Brian que tout nous est révélé. En gros, une civilisation extrêmement avancée a créé une intelligence artificielle qui s’est rebellée et a tout détruit. Pour éviter de disparaître définitivement, ils ont construit plusieurs lunes (dont la seule qui n’a pas été détruite est la nôtre) pour les envoyer dans l’espace et permettre l’arrivée de la vie sur une autre planète, via leur ADN.

Alors là… celle-là… je ne l’avais pas vu venir. Déjà que j’avais des doutes sur l’alunissage de 1969 mais pour le coup, je pense qu’en matière de théorie barrée, ça va très, très loin. Ce type d’histoire ainsi que le design de l’intelligence artificielle (une foule de nanoparticules) n’est pas sans rappeler un certain… Matrix. Est-ce que Moonfall serait une préquelle ?

Quoiqu’il en soit, cette révélation peu banale peut complètement faire basculer le métrage. Sachant que je me trouve dans un film de science-fiction, je ne m’attendais pourtant pas à me confronter à une explication aussi barrée. En même temps, c’est du Roland Emmerich, l’homme qui a déclenché une ère glaciaire en seulement quelques jours.

FIN DE LA SECTION SPOILERS

Avec une telle révélation, difficile de prendre parti concernant le film. Ce dernier peut être considéré comme un chef-d’œuvre de science-fiction, permettant une nouvelle analyse des théories du complot gravitant sur notre planète et apportant un souffle nouveau au genre du film catastrophe.

Mais on peut également le voir comme un foutage de gueule, bien profond, tenant ses promesses en matière de spectacle mais nous balançant un scénario étant tellement à des années-lumière de ce que notre cerveau peut concevoir que le tout tombe à l’eau en l’espace de quelques minutes.

Perso, je pense que le film fait son taf ; protagonistes face à leurs propres soucis et devant malgré tout sauver le monde ; catastrophes sur l’ensemble de la planète qui sont visuellement bien fichues ; spectacle de sauvetage du monde à grande échelle avec cette petite touche du chrono qui va arriver à zéro juste pour nous faire croire que c’est impossible ; non, franchement, y’a tout ce que je suis venu chercher dans un film de ce réalisateur avec un synopsis comme celui-là.

Je ne peux cependant pas nier que le centre de l’histoire est bien à la ramasse et que la scène précitée avec Brian m’a cruellement fait penser à la scène de fin du film I.A. : Intelligence Artificielle de Steven Spielberg, selon moi un des pires twists au cinéma.

Moonfall se casse-t-il la gueule ? A vous de me dire ce que vous en avez pensé mais pour les amateurs de catastrophes, de théories du complot et de films au scénario passablement light et aux acteurs bonnards, le métrage devrait passer. Il faut cependant préciser qu’une histoire comme celle-là valait la chandelle ne serait-ce que pour que j’écrive cet article.

Comme quoi, il ne faut pas demander la Lune… 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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