A trop se mirer, on en perd le reflet

La suite de Mirrors sort en direct-to-video en 2010. Ça ne présage rien de bon. Le réalisateur, Victor García, est espagnol et spécialiste en effets spéciaux. Ça semble aller mieux. Le film n’a apparemment aucun lien avec le précédent, si ce n’est le système des miroirs. On retombe. L’affiche semble plus sanglante que le premier opus. On remonte. Avant de passer à la visualisation de ce métrage, on a clairement l’impression de jouer au yoyo. Cependant, une chose importante est à souligner ; Mirrors 2 est le remake effectif du film Into the mirror du réalisateur Kim Sung-ho, sorti en 2003. Là où Mirrors s’est inspiré de l’histoire, ce second opus le reprend de manière bien plus fidèle. Alors, ça reflète ou pas ? 

Max Matheson est un jeune homme particulièrement perturbé depuis la mort de sa fiancée dans un terrible accident de voiture où il était conducteur. Brisé, il tente de se remettre grâce à sa psychiatre et quelques cachets. Son père, responsable de la réouverture d’un magasin Mayflower à la Nouvelle-Orléans, lui propose un travail comme garde de la sécurité suite au départ de l’ancien après un curieux accident. Max accepte. Il sera rapidement confronté à l’image macabre d’une jeune fille se trouvant dans les miroirs.

Nick Stahl possède quelques années de métrages à son actif, ayant notamment officié dans Terminator 3 en tant que John Connor ou dans Sin City. Ici, il gère bien le rôle de Max, individu émotionnellement instable, se retrouvant face à de terribles apparitions. Nous avons un protagoniste cherchant à se pardonner à lui-même la mort de sa petite amie… et ne parvenant plus à se regarder en face. Pour y parvenir, il va se jeter dans une enquête sordide concernant la fille des miroirs. Pour l’épauler dans sa quête, la Canadienne Emmanuelle Vaugier, intéressante dans son rôle de la sœur d’une jeune fille disparue. Son personnage, sujet à quelques facilités scénaristiques que je reprendrai plus tard, reste l’image de la femme forte et déterminée à découvrir la vérité. Le reste du casting ne s’en tire pas trop mal, notamment William Katt, impeccable en père de Max, prévenant et compréhensif, apportant une bouffée de fraîcheur en cours de métrage.   

Comme mentionné plus haut, il n’y aura que peu de liens avec le premier opus, Mirrors 2 tendant à prendre un autre chemin. Cependant, nous y retrouverons les fameux miroirs et leur capacité à tuer grâce au reflet, et également le nom du magasin présent dans le premier film ; Mayflower. A croire que cette chaîne de centres commerciaux a un problème de taille avec son mobilier. Pour le reste, c’est du conventionnel ne gardant aucune trace du passage de Kiefer Sutherland. 

Et pour cause ! Le réalisateur, Victor García, nous pond ici un remake du film Sud-Coréen Into the mirror ! Modifiant quelque peu le scénario, Mirrors 2 reste beaucoup plus fidèle au film d’origine que son prédécesseur. Le principe de la fille des miroirs a été repris, ainsi que quelques clins d’œil (la roulette à pizza), montrant que le réalisateur espagnol souhaitait surtout une revisite du film original plutôt qu’une suite au premier. 

Au niveau scénario, nous allons nous retrouver en terrain archi-connu… même trop. Durant la première moitié du film, il y aura une bonne dose d’apparitions éclairs, permettant une mise en ambiance intéressante. Puis, on passe à la deuxième moitié, uniquement axée sur l’enquête. Là où le premier film parvenait à conserver un tant soit peu de tension durant la recherche de la vérité, celui-ci part complètement en mode « policier » et garde les moments de sursauts pour la fin du métrage. En même temps, ce concept est exactement le même que dans le film original… la profondeur des personnages en moins, donc moins d’enjeux intéressants au niveau de l’histoire.

Vu qu’il s’agit du remake d’Into the mirror, il est normal que Mirrors 2 ne présente pas un ennemi final « démoniaque » comme dans le premier du nom. On peut trouver la finalité moindre, descendant le niveau par rapport au premier film, conservant les standards de l’original. Si l’idée de base reste cohérente avec le récit, le final absolu du film l’est beaucoup moins. Eleanor a eu sa revanche, non ? Alors pourquoi en faire des caisses sur un dernier événement ? Un cri, un fond noir, fin. 

Il y aura aussi de sérieuses facilités scénaristiques à prévoir. Elizabeth (Emmanuelle Vaugier) souhaitant se débarrasser d’un taré qui vient lui raconter qu’il voit sa sœur dans les miroirs et l’instant suivant, discutant calmement avec lui au gré d’une balade. Le personnage de Max détruit par la mort de sa petite amie, mais qui semble être totalement raccord avec ça alors qu’il se bat pour la vérité. Bref, pas mal de raccourcis.

Pour les morts, même constat. Exit la simplicité d’un décrochage de mâchoire du premier opus. Ici, les morts se dérouleront bien via les reflets, mais auront un goût de mise en scène macabre de la part de la jeune fille des miroirs, comme si elle était fan de la série de films Destination Finale. A vouloir trop compliquer les choses, elles en perdent leur consistance.

Rien de bien alors dans Mirrors 2 ? Outre le casting sympathique et quelques surprises par-ci, par-là, il faut aussi noter que les effets spéciaux sont clairement bien fichus. Normal pour un réalisateur spécialiste dans ce domaine… heureusement surtout ! Même si l’on reste dans une histoire convenue, changeant les règles par rapport au premier film et un peu par rapport à l’original, insistant sur des facilités pour le suivi du scénario, cela reste un divertissement correct, il faut l’avouer, jouant tout de même une carte horrifique et un scénario simple mais suivi.

Loin du chef-d’œuvre et même loin de son grand frère Mirrors, Mirrors 2 convainc mal. A trop se mirer, on en perd le reflet, et c’est effectivement ce qui arrive. Ça se brouille et ça devient peu surprenant. Les amateurs de films d’horreur trouveront sans doute leur compte et passeront 1h30 bon enfant, pop-corn sur les genoux et rictus sur les lèvres. Il peut tout à fait être intéressant de le voir et de le comparer à Into the mirror, afin de noter l’américanisation du film par rapport à son homonyme Sud-Coréen.  

Mais moi, dans tous les cas, les miroirs dans les centres commerciaux, je ne les regarde plus ! 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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