Où est la lampe torche ?

Il est temps de parler d’un film sorti en 2016 mais qui vaut clairement un visionnage. Tiré d’un court métrage intitulé Lights Out de David F. Sandberg (que vous trouverez en cliquant sur CE LIEN) et qui fout réellement les boules, le réalisateur suédois se voit proposer par James Wan une adaptation en long métrage. Quand on voit ce que l’on peut faire en trois minutes… on s’attend à une heure et demie de pur frisson. Pour l’anecdote, le premier jour du tournage, n’ayant jamais travaillé avec une équipe, le réalisateur demandait à son assistant à quel moment il devait dire « Action ». Est-ce que cela augure du bon ? Est-ce que la peur du noir est toujours d’actualité ? Les coups de soleil sont-ils un vecteur d’entité surnaturelle ? On éteint les lumières et on se lance dans la critique.

Rebecca (Teresa Palmer) vit seule dans son appartement, son petit ami Bret (Alexander DiPersia) venant la voir ponctuellement. Un jour, elle se rend à l’infirmerie de l’école pour récupérer son petit frère, Martin (Gabriel Bateman) qui s’est endormi en classe. Ce dernier lui explique que sa mère (Maria Bello) parle à une entité n’apparaissant que dans l’obscurité. Lorsque des phénomènes terrifiants se produisent chez elle, Rebecca décide de faire la lumière sur cette affaire (ha, ha).

On commence avec une séquence d’ouverture rappelant instantanément le court métrage et mettant également en vedette la femme du réalisateur, Lotta Losten. Accompagnée de Billy Burke, interprétant le père de Martin, elle s’en sort indemne contrairement à son acolyte. Cependant, ces premières minutes mettent directement dans le bain et nous renvoie à notre peur ancestrale de l’obscurité.  

On découvre ensuite le quotidien de Rebecca. Ne supportant plus de vivre avec sa mère, celle-ci a pris un petit appartement et voit son copain Bret de temps à autre, ne souhaitant pas s’engager plus pour le moment. Cependant, le retour de Martin dans sa vie va provoquer des événements horribles qui la poussent à rechercher des réponses, principalement dans le but de rester en vie.

Teresa Palmer (The Grudge 2, Warm Bodies) n’en est pas à son coup d’essai et convainc dans le rôle de la grande sœur inquiète et de la fille perturbée par une enfance auprès d’une mère passablement zinzin. A ce titre, Maria Bello s’en tire également avec les honneurs, interprétant une maman à côté de la plaque mais n’oubliant pas d’aimer ses enfants.

Le jeune Martin s’en tire également bien, forçant l’admiration par son courage et étant obligé de vivre avec une mère décalée… et une entité maléfique. On retrouvera d’ailleurs le jeune Gabriel Bateman dans le rôle principal de Child’s Play quelques années plus tard. Et que dire de Bret, le petit ami de Rebecca ? Loubard au grand cœur, il est, à son insu, l’un des piliers du métrage en nous proposant un personnage touchant et déterminé à sauver celle qu’il aime.

Tout ce petit monde s’affaire alors à découvrir qui est cette terrifiante entité qui ne supporte pas la lumière. Et là, Dans le noir prend tout son sens en nous proposant d’en revenir aux fondamentaux ; une bonne vieille trouille de l’absence de lumière. En jouant habilement sur le mouvement « jour, nuit » instauré par Les Visiteurs, le réalisateur nous plonge dans une tension constante. C’est bien simple ; après la séquence d’ouverture, il n’y a plus une seule scène dans l’obscurité qui se déroule sans que notre épine dorsale soit en alerte maximale.

La peur du noir est donc encore bien présente et les apparitions de celle qui s’appelle Diana (interprété par l’excellente Alicia Vela-Bailey) foutent une trouille à chaque fois. Sans abuser des jump scares et sans user jusqu’à la corde ce qui a déjà été fait dans le domaine horrifique, David F. Sandberg nous propulse dans les tréfonds de nos peurs les plus intimes et les faits remonter à la surface.

Des scènes d’une tension pure (la séquence du début, le néon clignotant, le sabre-laser en lumière noire, l’écran d’un smartphone) nous font douter de la présence de Diana dans les moindres recoins sombres se trouvant à l’écran. Là où le court métrage avait réussi à nous coller la frousse, le film s’en tire tout aussi bien. Et tout cela en utilisant le moins possible les techniques en CGI, s’il vous plaît.  

Côté histoire, là, on reste un peu dans le traditionnel avec des explications certes cohérentes avec le récit mais vite envoyées. Les origines de Diana sont sombres (tiens, c’est étonnant) et on n’en sait finalement peu sur elle. Cependant, elle reste un élément horrifique parfaitement légitime et finalement, pas besoin d’en savoir énormément plus.

C’est donc près d’une heure et demie de pur bonheur horrifique qui vous attend avec ce métrage. A noter que David F. Sandberg a ensuite officié sur Annabelle 2 : La Création du Mal et Shazam! qui restent tous deux d’excellents films. L’histoire de ce réalisateur est géniale car en partant d’un court métrage, il se hisse maintenant pour être le directeur à suivre et, cerise sur le gâteau, pas seulement en films d’horreur.

La famille de Rebecca est assez dysfonctionnelle et c’est un des thèmes présentés. Celui qui revient également le plus est la dépression, par le personnage de la mère, Sophie. Il serait intéressant de faire une analyse concrète du film pour décrypter les différents sujets traités, ces derniers (et notamment un relativement lourd dans la séquence finale) faisant partie intégrante de l’histoire du réalisateur. Qui sait, peut-être je m’attellerai à une analyse prochainement. 

Vous n’aimez pas vous retrouver seul dans une obscurité totale ? C’est parfait ; éteignez toutes les lumières, installez-vous sur votre canapé et visionnez Dans le noir. Après ça, soit votre palpitant aura fait de l’exercice, soit vous pourrez vous rendre n’importe où dans l’obscurité la plus complète. Les amateurs du genre horrifique ne pourront qu’apprécier car quand on en revient à l’essence même de nos peurs profondes, qu’il y a de bons acteurs et que l’histoire est bien rythmée, ça ne peut que fonctionner. Pour moi perso, c’était seul, dans le noir total, le son à fond… et c’était génial… sauf pour le ravitaillement en pop-corn ; c’est dingue comme quelques mètres paraissent longs dans le noir complet.  

Et je suis sûr d’avoir entendu un bruit.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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