Plates-bandes

Après les V/H/S, nous retrouvons ici une autre anthologie horrifique en mode found footage. Avec une sortie en 2017, on se dit qu’on aura droit à du neuf, du viscéral, du couillu. On espère que les réalisateurs des différents segments parviendront à nous coller littéralement à notre siège en nous faisant passer un moment purement horrifique ! En plus, avec le visuel de l’affiche et le titre, tout devrait se passer à la perfection, non ? Comment ça, « non » ?

1er segment – To Catch a Demon

Sam et Marie se trouvent apparemment sur le toit d’un immeuble. Tout à coup, ils remarquent une caméra posée sur un banc et une porte ouverte juste à côté. Ils pénètrent dans le bâtiment et trouvent une salle avec un lit d’hôpital. En visionnant la bande, ils découvrent qu’ici se tenait une expérience sur les terreurs nocturnes et la possibilité d’une autre dimension.

Pour ce premier segment, faisant également office de fil rouge central, c’est Vincent J. Guastini qui réalise. Avec nombre de films à son actif dans le département des effets spéciaux et de maquillage, il s’attaque ici pour la première fois à la réalisation. Nous suivons donc Nicole, étudiante en physique, et son professeur, Martin, filmés par Jason le caméraman. Le but de l’expérience est de ralentir l’enregistrement durant une terreur nocturne (dont souffre Martin) pour réussir à capter les entités transdimensionnelles, ou démons. Beaucoup de théorie scientifique et une mise en pratique pour étayer une expérience peu commune, il faut dire que c’est bien vu. Quelques surprises en cours de route pour tenir le spectateur (si l’autre dimension ne vient pas à toi, alors c’est toi qui iras à l’autre dimension), mais rien de réellement spectaculaire. Le jeu des acteurs est relativement bon, mais on sent qu’il n’y a pas vraiment d’enthousiasme débordant à « devenir » le rôle. L’effet trouille se ressent lors des premières apparitions du démon… mais s’estompe vite dès qu’on s’en approche. Maquillage bien foutu de loin, mais gare à ne pas trop approcher la caméra (ben alors, M. Guastini) ! Bien que l’histoire croche, on termine le segment sur une note mitigée, apportant une finalité à l’histoire mais où on reste sur notre faim. Dommage.

2ème segment – The Hunters and the Hunted - env. 26 min.

David et Karen viennent de s’installer dans leur nouvelle maison. Jour après jour, des bruits étranges se font entendre et une présence inquiétante semble investir les lieux. Lorsque cela commence à devenir physique (David se réveille avec une marque de main dans le dos), ils demandent de l’aide à une équipe de chasseurs de fantômes. Ce qu’ils découvriront ira au-delà de ce qu’ils pouvaient imaginer.

Voilà ! Là, on arrive à avoir quelque chose de cossu ! Pour ce segment, c’est Michael McQuown qui se colle à la réalisation… et à celle des deux suivants. Ici, malgré le jeu d’acteurs encore une fois convaincant une fois sur deux, on nous offre une histoire avec une structure scénaristique osée et violente. Des phénomènes dans une maison, des apparitions étranges, des bruits inquiétants, un lit qui bouge tout seul (tiens… mais c’est Paranormal Activity, non ?), tout cela n’aura rien à voir avec des films précédemment tournés ! Jouant habilement sur les standards du genre, on nous tient la main pour nous emmener dans une histoire de fantômes qui n’en sera pas réellement une avec des ennemis qui ne sont pas ceux que l’on pense. L’ambiance est bien maîtrisée et on en arrive à un final énorme où notre mâchoire se décroche tant on s’est laissé gruger. Sans doute le meilleur segment de cette anthologie.

3ème segment – Cam Girls - env. 18 min.

Caitlin et Sindy ont une relation depuis maintenant plusieurs mois. Ensemble, elles gagnent de l’argent en faisant des shows via leur webcam. Pourtant, cela fait quelques temps que Caitlin a des absences, ne se souvenant pas du tout de ce qu’elle a fait la veille. Qu’importe ; une nouvelle session sur le web démarre et un participant, Gerry, est choisi pour être l’heureux vainqueur du show privé. Mais parfois quand on gagne, on perd.

Avec à nouveau Michael McQuown derrière la caméra, nous assisterons ici à un show entre deux magnifiques créatures… et un scénario à la fois basique et prévisible. En faisant un peu attention dès le départ, on se rend rapidement compte de la finalité du segment… et c’est effectivement ce qui arrive, nous bradant en plus le tout sur une fin relativement bâclée au vu du potentiel scénaristique du métrage. Quelques effets gores, une tension mal maîtrisée (après l’apparition du truc derrière le canapé… franchement… finir comme ça ?), et c’est la débandade. Les actrices semblent également peu convaincues (ou convaincantes) et Gerry, lui, gardera une certaine cohérence. A noter la présence d’interférences présentant des images sordides et dérangeantes qui donnent à l’histoire une touche glauque bienvenue. Pour le reste, conventionnel, prévisible et relativement vite bouclé.

4ème segment – Amanda’s Revenge - env. 26 min

Amanda est une jeune fille manquant de se faire violer durant une soirée de fin d’études. Le lendemain, elle développe un comportement étrange et semble disposer de pouvoirs télékinésiques. S’absentant pendant plusieurs semaines pour découvrir qui vient la kidnapper chaque nuit depuis cet assaut, elle finira par demander l’aide de son ami Ryan pour réussir à se débarrasser de ceux qui viennent lui faire des misères pendant son sommeil.

Michael McQuown encore à la direction pour ce dernier segment. Nous présentant Amanda et ses amis, le tout sera facile à suivre… mais longuet. On attend qu’il se passe réellement quelque chose et nous n’aurons cela qu’en fin de métrage, histoire de nous donner ce qu’on était venu chercher comme un os balancé à un chien. Le ton posé et réaliste du métrage n’apporte pas vraiment une dynamique intéressante en matière de rythme. Pire, les personnages (dont celui d’Amanda) nous sont totalement indifférents et on s’attend même à ce qu’ils finissent tous mal histoire d’avoir un peu d’action. Le final en lui-même utilise une méthode extrêmement bien vue ; utiliser des objets non électroniques pour capturer des images des agresseurs nocturnes. Caméra 8mm et gramophone à disque de cire seront de la partie et cela intervient comme un bon moyen d’outrepasser la capacité des vilains (extra-terrestres ou entités interdimensionnelles) à saccager tout ce qui fonctionne l’électricité. Une bonne idée donc, mais qui arrive relativement tard. Les dernières images sont étranges pour la cohérence complète du récit et on termine donc sur une note flegmatique.

The Dark Tapes est une anthologie d’horreur en mode found footage qui plaira sans doute à tous les amateurs, particulièrement pour son segment The Hunters and the Hunted. Pour le reste, on restera dans le conventionnel, le problème principal étant le jeu des acteurs. Plusieurs bonnes idées sont à noter mais elles ne parviennent pas à relever concrètement le niveau du tout. Cela reste donc un film à visionner pour se passer le temps et pour parfaire sa culture en matière de cinéma horrifique, sans plus.

On ne le dira jamais assez ; il ne faut pas saccager les plates-bandes.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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