Une maestria horrifique

Le couple Warren est connu et reconnu dans l’univers du paranormal. Edward et Lorraine ont enquêté sur un certain nombre de faits paranormaux depuis les années 50 et possèdent une connaissance du domaine qu’ils ont partagé via plusieurs livres. Normal donc que le cinéma s’intéresse à ce couple atypique, véritable mine d’informations pour la section horrifique. C’est donc en 2013 que sort sur les écrans Conjuring, de son titre complet Conjuring : Les Dossiers Warren, histoire de savoir de qui l’on parle. Aux commandes, qui de mieux que James Wan et ses faits d’armes avec Saw, Dead Silence et Insidious ? La réalité va-t-elle dépasser la fiction ? Les histoires de fantômes des Warren sont-elles différentes de celles que l’on connaît déjà ? Que penser des esprits retors qui n’ont de cesse que d’ennuyer les vivants ? Une chose est sûre ; devant Conjuring, on ne s’ennuie pas. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Démonologues et parapsychologues, Ed (Patrick Wilson) et Lorraine (Vera Farmiga) Warren veulent prendre un peu de temps pour eux et faire un break dans leurs enquêtes éprouvantes. C’est alors qu’ils se font approcher par Carolyn Perron (Lili Taylor) qui les supplie de l’aider. Sa famille est assaillie par une force maléfique et eux seuls peuvent lui venir en aide. Ils partent donc pour le Connecticut, dans une maison loin de tout, pour ce qui pourrait être leur dernière affaire.

« Inspiré de faits réels »… on ne connaît que trop bien cette phrase assassine qui met en alerte notre radar à embrouilles. Pourtant, on se laisse volontiers séduire par le côté réaliste et sérieux du métrage, notamment dans sa scène d’introduction, mettant en image pour la première fois la terrifiante poupée Annabelle. On sent l’atmosphère posée, notre échine commence à tressaillir ; ça part bien.

Puis, on avance dans l’histoire en découvrant la famille Perron et ses déboires en matière de surnaturel. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette petite tribu en prend plein la tête… et nous aussi ! Les apparitions furtives, les arrière-plans flippants, les bruits sourds et étranges, tout concourt au bien de nous mettre dans une ambiance particulière, angoissante, prenante. On en arrive au point où un jouet, une boîte à musique ou une tape dans les mains peut tout à fait nous faire bondir de notre canapé.

Le film prend en puissance au fur et à mesure de son avancement, surtout lorsque les Warren débarquent dans la bâtisse pour démarrer leur investigation. Se mêle alors l’histoire de ce couple pas piqué des ectoplasmes avec celle de la famille Perron, fratrie de sept personnes aux prises avec des forces inconnues. Le scénario reste linéaire mais parvient cependant à surprendre par sa mise en place. Il en est de même pour les personnages qui possèdent, chacun, une histoire bien cossue, personnalisée et fournie.

En tête de liste, les deux époux ; Ed et Lorraine. Patrick Wilson gère son rôle de mari à la perfection, restant attentionné envers son épouse et surtout cherchant à ne pas dramatiser au moindre événement, expliquant que tout ne peut pas se résoudre à être surnaturel. A ses côtés, une Vera Farmiga en top forme qui nous affiche une Lorraine Warren tout en douceur, soumise à d’éprouvantes visions et cherchant avant tout à aider autrui. Un couple atypique ne souhaitant que comprendre l’univers qui l’entoure et à tendre la main à ceux qui en ont besoin. Parfois, la simplicité est plus efficace que la complication.

La famille Perron envoie également du lourd avec les sept membres de la famille ! Lili Taylor est parfaite en mère désabusée. Ne comprenant pas ce qu’il arrive aux siens, elle demande de l’aide aux Warren et reste tout le long du métrage dans cette tendance à vouloir faire face aux événements même si ceux-ci sont terrifiants. On en arrive à la scène finale où le potentiel du personnage bat son plein… et où notre trouillomètre prend l’échelle.

Idem pour Roger Perron joué par Ron Livingston. Impeccable, bien qu’un peu effacé parfois, il tente de protéger sa famille par tous les moyens. Mais comment faire face à une menace inconnue et invisible ? Les enfants de la famille se débrouillent tous admirablement bien et c’est un réel plaisir de les voir évoluer sur l’écran, tant dans leurs moments d’insouciance que dans leurs peurs les plus profondes. A noter la présence en caméo de la véritable Lorraine Warren durant l’audience en début de métrage.

Bons acteurs, ambiance maîtrisée… cela veut dire que l’on va avoir peur ? Complètement ! Une symphonie de sursauts, une ode à la trouille, un opéra de sensations en tout genre pendant toute la durée du film, voilà ce qui vous attend avec Conjuring. Certains pourraient dire que cela est couru d’avance et que les choses ne peuvent pas réellement changer d’un film de hantise à un autre. Pourtant, dans celui-ci, c’est bien une angoisse profonde qui vient chatouiller notre épine dorsale et ce à maintes reprises.

Bien sûr, le film joue beaucoup sur les jump-scares, ces derniers étant essentiels pour maintenir une certaine tension durant les 112 minutes du métrage. Mais ils ne sont jamais gratuits ni faciles. C’est surtout la tension émise avant l’assaut final qui fait de Conjuring une perle en matière de maîtrise d’ambiance. La maison au milieu de nulle part, les événements étranges et le fait que tout soit inspiré d’événements réels, cela aide bien évidemment à l’immersion obscure que l’on fait en regardant ce film.

La véritable force du film, c’est de nous présenter une histoire terrifiante tout en restant terre à terre, avec l’aide d’un couple de parapsychologues calés en démonologie, rien que ça ! Ici, tout semble se faire naturellement, sans fioritures et sans en faire des caisses. Une adaptation tout à fait dans le tir de ce que l’on peut attendre d’un vrai métrage horrifique.

Le centre de tout, le couple Warren, ne passe pas simplement sa vie à chasser des esprits. Ils ont leurs doutes, leurs colères, leurs peurs et restent irrémédiablement humains. Là où d’autres métrages seraient allés chercher le côté spectaculaire, nous restons ici dans les clous de la dure réalité avec des personnages crédibles. Derrière l’horreur se cachent des êtres humains et au lieu de mettre en avant l’antagoniste diabolique, James Wan préfère se la jouer en présentant des gens face à cette menace. Et ça, c’est très bien vu.

Conjuring ne déplaira pas aux amateurs d’horreur, c’est certain. Un réalisme bien ancré, une histoire se laissant suivre simplement en restant accrocheuse, un trouillomètre qui passe dans le rouge, ce film est clairement à conseiller à toute personne cherchant à découvrir ce que la véritable épouvante veut dire. On n’avait pas vu celui depuis longtemps (du moins en 2013…) et voir un film d’horreur sérieux, usant des codes du genre pour parvenir à RÉELLEMENT nous coller la frousse, ça fait un bien ÉNORME !

Si tu aimes ce film, tape des mains !  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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