T'as pas une Playstation ?

Un film magnifique, des acteurs impeccables, des situations tendues, des effets spéciaux de fou et des créatures grandioses ! Vous aussi vous avez vu Gremlins (1984) de Joe Dante ? Parce que ce film-ci, ce n’est pas du tout la même limonade. Ce Gremlin de 2017 n’a aucun lien avec notre iconique métrage des années 80. Le réalisateur, Ryan Bellgardt, était aux commandes de Army of Frankenstein en 2013, film méconnu… et que je n’ai personnellement pas encore vu. Egalement sorti sous le nom de The Box (étonnant quand on sait qu’un film éponyme est sorti en 2009 avec Cameron Diaz sous la direction de Richard Kelly), Gremlin ment dès le départ avec une affiche outrancière d’un monstre énorme, se faisant attaquer de toute part à grands coups d’avion de chasse et de lance-roquettes. Tellement outrancière que je n’ai pas eu le cœur de la mettre ici. Donc, va-t-on suivre des aventures horrifiques palpitantes ou s’ennuyer ferme ? Que renferme cette boîte ? Ne ferait-on pas mieux d’allumer notre Playstation pour une petite partie de jeu vidéo ? Des réponses et d’autres questions dans cet article. ATTENTION : cet article contient des spoilers (mais entre nous, ce n’est pas si grave)

La famille Thatcher traverse une passe douloureuse. Après la mort d’un de leur enfant (kidnappé et assassiné), ils tentent de se reconstruire. Mais avec une fille adolescente fugueuse, un fiston s’enfermant dans une boîte en carton et Monsieur qui s’en va voir à gauche avec une collègue de boulot, les choses ne sont pas faciles. C’est dans ce contexte que le père de famille, Adam, reçoit une étrange boîte avec un curieux compte à rebours. Par intermittence, un petit monstre en sort pour dézinguer les personnes auxquelles il tient le plus. Qu’arrivera-t-il lorsque le minuteur arrivera à zéro ? Est-ce que l’on a vraiment envie de le savoir ? 

Pour commencer, nous avons Adam Thatcher (Adam Hampton), le père de famille. Ambigu dans son comportement, se passant le temps avec l’une de ses collègues de boulot, il ressemble au fils de Margaret Thatcher et de Luc Besson. Il va cependant faire preuve d’une ténacité de fou pour défendre ceux qu’il aime (enfin, surtout quand ils seront moins nombreux). Son épouse, Julie (Kristy K. Boone) vogue sur un océan d’incertitude et tente, tant bien que mal, de conserver sa famille intacte. Leur fils, Charlie (Catcher Stair) passe ses journées planqué dans une grande boîte en carton et panique relativement peu en présence du monstre. Anna (Katie Burgess) crapahute avec son petit copain Tyler (Caleb Milby) et se fiche relativement de sa famille. La présence du détective Morris Patterson (Mike Page pour son premier rôle) fait du bien, même si ses années dans la police, comme il le dit, ne se sentent pas des masses. Natalie (Connie Franklin), la sulfureuse collègue d’Adam, envoie des photos sexy à son amant et boit du vin rouge.

Je me ferais bien un p’tit jeu vidéo, moi, là, tout de suite.

Vous l’aurez compris, le casting est sympathique, mais ça s’arrête-là. On sent une réelle envie de la part des acteurs de jouer leurs rôles, mais le soufflé retombe vite tellement certains passages ne sont pas crédibles. Entre le petit Charlie qui ne semble pas plus effrayé que ça du monstre qui poignarde son arrière-grand-mère, Adam qui joue les ascenseurs émotionnels et les policiers qui ne font pas leur boulot, il y a pas mal à redire concernant la crédibilité des personnages. Les situations aussi sont parfois risibles, comme la poursuite en voiture de la créature ou l’attaque finale de cette dernière. Sans compter que les personnages, certaines fois, frisent le 2 de tension alors qu’ils devraient être en train de se mettre en PLS. 

Bon, j’allume la Playstation.

Qu’en est-il du scénario ? Est-ce qu’il va nous faire vibrer d’intensité ? Va-t-on se rouler sur notre canapé en hurlant que c’est « Extrême ! » et que « Jamais, auparavant, on a vu ça » ? Bouaif. Déjà, c’est vicelard de nous balancer un Gremlin dans le titre histoire de nous attirer dans le piège. Ensuite, le postulat de la boîte qui s’ouvre à intervalle irrégulier, renfermant un monstre qui s’en va buter un membre aimé de notre entourage, il faut dire que c’est badass. Surtout que l’objet en question ne peut pas être détruit (de même que le monstre) et que le seul moyen de s’en débarrasser, c’est de la passer à quelqu’un que l’on aime (mais vraiment, hein !). Sur l’idée, c’est tordu… et donc bien vu ! Mais ça en restera là. L’histoire se faufile entre moments longs, intrigues moisies et quelques scènes mettant en vedette le petit monstre, histoire de faire un peu dans l’action. 

Je choisis de jouer à… allez, un petit Batman Arkham Knight, pour me détendre.

Les intrigues, on essaie de nous en balancer à toutes les sauces… pour rien. La mort d’un enfant des Thatcher ? Vaguement mentionnée mais passée aux oubliettes. La jeune Anna qui tombe enceinte ? Personne au courant et c’est bien mieux ainsi. L’histoire de pioche entre Adam et Natalie ? Survolée. Sérieusement, c’était juste pour mettre une victime de plus, ou bien ? Dans ce méandre d’historiettes secondaires, on notera cependant que les origines du monstre (et de la boîte) sont présentées de manière sympathique, bien qu’un peu à la va-vite. Mais au moins, on nous explique la moindre le pourquoi du comment.

Bon sang, elle n’est pas facile à diriger, cette Batmobile !

Et le monstre ? Avec ses relents de la grande bestiole de Cloverfield, le petit gremlin nous fait plus rire qu’autre chose. Même s’il est malin, rapide, intelligent, que sa boîte se déplace magiquement à travers le monde et que sa passion c’est le meurtre, n’en reste qu’il ne nous mettra pas en situation de tension une seule seconde. Pire encore, les effets utilisés sont carrément visibles et, à nouveau, la crédibilité en prend un coup. Mention spéciale à la bestiole attaquant les personnages au visage, permettant ainsi de foncer, gueule ouverte, contre la caméra. HOU ! J’ai failli en lâcher mon grain de maïs soufflé.

Prends ça dans la gueule, Pingouin !

Film d’horreur, le Gremlin ? Ben… non. Un seul sursaut à noter (j’avais le son à fond) lors du rallumage de la lampe de chevet de Julie qui se retrouve nez à nez avec son fils (et qui, au final, ne va même pas boucler la porte d’entrée… non mais sérieux !). Rien d’affreux, donc. Sinon, la trame horrifique en restera là, puisant cependant dans quelques scènes sanglantes bienvenues et permettant au film de tout de même se placer dans la catégorie susmentionnée. Je pense notamment à la mort d’un des personnages où le gremlin se la jouera comme un célèbre Alien. Hommage ? Coup du hasard ? Dans les deux cas, on se dit que tout n’est pas absolument perdu.

Purée, j’ai eu les jetons ! Wouah ! Ils nous ont même mis Man-Bat dans cet opus !

Pour résumer, on suit une aventure peu palpitante, sur un fond de drame familial, avec des effets spéciaux sanglants qui sont OK mais pas les autres, tout ça pour voir un petit monstre débiter de l’humain à tour de bras dans un but précis… mais lequel ? Eh bien, ce baby monster peut devenir grand pour autant que le compteur arrive à zéro. S’ensuit une scène ABSOLUMENT DANTESQUE (vous notez le ton ironique, non ?) où il se met à grandir pour coller une branlée aux forces de police ! Tout ça avant de rétrécir à nouveau… et retourner dans sa boîte… et c’est reparti pour un tour.

Ah ! Voler dans Gotham City avec cette jouabilité, c’est génial !

Gremlin veut se faire passer pour un drame familial horrifique comme on a déjà pu en voir (Mister Babadook, Before I Wake, Mama) mais ne parvient pas au même niveau. Du coup, on ressent le métrage comme si on matait un épisode de Top Model avec un peu plus de punch et moins de suspense. Il faut cependant relever que l’idée du père de famille adultère, égoïste et tête à claque qui reçoit cette fameuse boîte devra bien admettre que ceux qu’il aime sont voués à disparaître s’il n’accepte pas d’arrêter de vouloir maîtriser la situation. C’est une explication plausible, ça ? Ou c’est bancal ? J’en sais rien, moi. C’est une partie de ce que j’ai pu en comprendre, du moins.

Ah ! L’Epouvantail ! Enfin, te voilà vaincu !

Au final, peu de choses à sauver dans Gremlin. Une idée de base plutôt intéressante, une origine story du monstre bien fichue et quelques prestations d’acteurs sympa (ou qui nous feront marrer, c’est selon). Sinon, dans l’ensemble, non, ce n’est clairement pas viable sur le long terme. Ne vous faites pas avoir par le titre qui n’a RIEN A VOIR avec les films de Joe Dante et surtout, ne misez pas sur l’affiche tout en action movie disponible sur Internet. Si vous aimez les films de monstre, ou que vous n’avez pas de Playstation, tentez le coup. Dans le cas contraire, prenez votre manette et lancez une partie !

Ça m’a donné envie de me refaire la série, tiens. Allez, je me lance dans Batman Arkham Asylum, pour le fun. On parlait de quel film, déjà ? 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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