Oh, le beau gâteau !

Un jour sans fin avec Bill Murray, ça vous dit quelque chose ? Eh bien imaginez que l’on mixe ce film avec un bon vieux slasher des familles comme Scream, et vous obtiendrez Happy Birthdead. Ce concept sympathique est réalisé par Christopher B. Landon (Paranormal Activity : The Marked Ones, Manuel de survie à l’apocalypse zombie), qui officie aussi sur le scénario aux côtés de Scot Lobdell, scénariste de comics. Maintenant, est-ce qu’un mélange de boucle temporelle et de slasher, ça peut le faire ? La surprise peut-elle être totale ? Est-ce que cela pourrait arriver les jours de non-anniversaire ? Ce qui peut déjà être dit, c’est que nous sommes en présence d’un métrage comparable à un magnifique gâteau en pâte à sucre, méritant sa place dans une revue culinaire. La véritable question est ; est-ce qu’il va être bon ? ATTENTION : cet article contient des spoilers

Tree est une étudiante qui profite (un peu trop) de la vie. Le jour de son anniversaire démarre dans la chambre d’un autre étudiant, Carter, et se déroule comme une journée standard sur le campus. Le soir, en se rendant à une fête, Tree est attaquée et tuée par un individu masqué. Elle se réveille dans la chambre de Carter et recommence la journée qui se termine à nouveau par son meurtre. Elle comprend alors que si elle veut sortir de cette boucle temporelle, elle devra découvrir qui est son assassin.  

Un slasher comme on les aime, avec une bonne vieille ambiance de campus ! Tree (Jessica Rothe) profite à fond de son cursus en enchaînant les fêtes et les situations plus ou moins honteuses. Se tapant sans scrupules des gaillards, se torchant la gueule la plupart du temps, on tient ici le personnage type de la jeune femme éprise de liberté qui se fiche royalement des conséquences de ses actes. Malheureusement (ou heureusement) pour elle, elle sera prise dans une boucle temporelle la forçant à revivre encore et encore son meurtre. Belle prestation de la part de cette actrice déjà apparue dans La La Land. A ses côtés, un étudiant plus posé, calme et gentleman, Carter (Israel Broussard). Pris dans la boucle, ce dernier ne se rend pas compte que Tree est bloquée dans un espace-temps répétitif. Il lui sera pourtant d’une grande aide et pourra, qui sait, lui faire comprendre quelques petites choses sur la vie. Après un passage remarqué dans The Bling Ring de Sofia Coppola, l’acteur tient bon la barre dans Happy Birthdead.

Lori (Ruby Modine) est la camarade de chambrée de Tree. Etudiante en médecine, cuisinant un cupcake d’anniversaire pour son amie, ses apparitions convainquent. Gregory (Charles Aitken), prof beau gosse et accessoirement amant de Tree, joue son rôle sans roublardise. Danielle (Rachel Matthews) est responsable de la sororité où réside Tree. Implacable dans ses décisions alimentaires et possédant une langue aiguisée comme un katana, on aime la détester. Pour terminer, Joseph Tombs (Rob Mello), tueur en série de son état, possède la gueule de l’emploi et se prête bien au jeu.

Nous sommes dans une production Blumhouse, possédant un certain monopole du film d’horreur depuis maintenant plus de dix ans. Avec quelques casseroles qui ont pourtant été des coups d’éclats (Paranormal Activity…), on sait déjà quel sera la tendance du film. Pourtant, ces productions restent funs et celle-ci principalement. Pourquoi est-ce si fun ? Parce qu’on se prend une bonne bouffée d’air frais et ça fait un bien fou.

Le slasher est un genre qui possède nombre de films, la plupart du temps surfant sur une vague de vu et revu. De quoi boire la tasse, en somme. Ici, avec l’idée de départ prenant en compte une boucle temporelle, nous sommes dans un nouvel élan qui ne fera qu’apporter ce fun incroyable au film. Le coup de maître, c’est de réaliser un métrage sur une journée répétitive, recommençant un certain nombre de fois, et de faire en sorte que le spectateur ne s’ennuie pas. C’est clairement le cas ici.

Tree va passer sa première journée « normalement ». Puis, la seconde, elle conservera cette impression de déjà-vu étrange. La troisième inclura un certain état de panique. Les suivantes, ce sera la plongée dans le scénario et dans les séquences parfois WTF (changement de couleur de cheveux, sortir du bâtiment des dortoirs entièrement nue, etc.). Et avec tout ça, jusqu’au dénouement final, on ne s’ennuiera pas une seconde.

Le scénario, parlons-en. Nous sommes dans un slasher. On sait donc qu’il y aura des meurtres, un vilain masqué et une intrigue ou TOUT LE MONDE EST SUSPECT, comme hurlait notre Randy dans Scream. Donc, outre l’intrigue temporelle, on restera admirablement sur les rails, jusqu’au final, non sans prendre un plaisir innocent à kiffer ce que l’on est en train de regarder.

L’intrigue se suit sans peine, jour identique après jour identique pour notre pauvre Tree, prisonnière de cette boucle sans fin. Son enquête la mènera dans différents lieux et lui permettra de faire en sorte qu’au final, les jours ne se ressemblent pas. Une très bonne chose car cela nous garde aux aguets ; tout peut changer à tout moment. Il y aura même une modification de morale radicale chez notre héroïne, nous donnant droit à une nouvelle journée où elle décide que tout doit changer et commence de faire de nouveaux choix. Personnellement, j’ai trouvé cette séquence (musique à l’appui) fortement chouette.

La morale finale peut paraître gentillette, nous proposant de profiter de la vie autrement qu’en se prenant des murges apocalyptique tout en restant superficiel. Une bonne morale bien pour les ados, mais qui tient bon dans la cohérence du métrage. Et puis, il faut être honnête, se faire tuer, encore et encore, jour après jour, ça doit quand même nous faire relativiser, non ?

Côté explications, il n’y en aura pas, du moins pas concrètement. On peut se faire une idée de la raison de cette boucle temporelle, mais l’histoire ne se perdra pas en conventions en tentant de nous amener une explication vaseuse. Ce sera donc par déduction que nous en arriverons à une conclusion toute logique mais manquant tout de même de substance.

Et l’horreur, ça envoie du gâteau ? Le sang éclabousse-t-il les bougies d’anniversaire ? Pour être honnête, les meurtres sont relativement discrets et on n’a pas besoin de sortir son k-way pour éviter de s’en prendre plein les habits. Ça restera sobre tout en conservant cet aspect slasher, avec des morts à grands coups de couteau, sans que ça parte dans les débordements. Quelques jump-scares (eh oui, c’est Blumhouse) ponctuent l’ambiance, mais le sentiment de tension n’est pas présent. Non ; si on regarde ce film, c’est pour s’éclater.  

Happy Birthdead est un petit slasher sans prétention qui a quand même pété un bon box-office. On ne s’ennuie pas, les personnages sont croustillants, le fun est présent et on se retrouve quand même dans un contexte horrifique. L’intrigue temporelle est une superbe idée qui sort un peu du conventionnel et on peut regarder le tout sans s’ennuyer une seconde. Les quelques lacunes du scénario passent outre et on ne se pose pas plus de questions que ça. Que vous appréciiez les métrages d’horreur ou non, je vous conseille fortement ce film qui a le bon goût de nous faire passer un excellent moment. Donc, oui, Happy Birthdead, en plus d’avoir une super déco en pâte à sucre, se trouve être délicieux. On en reprendrait même une part !

Ils ont une drôle de mascotte, l’équipe de foot du coin. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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