Du Ashy Slashy en barre !

Amorcée en 2015, la série Ash vs. Evil Dead nous a déjà gratifié de deux magnifiques saisons, remplies de gore outrancier et d’histoires délirantes. Et puis arrive 2018… et la troisième saison des aventures rocambolesques de Ash Williams, anti-héros tueur de Cadavéreux et de tout démon qui pourrait passer par-là. Si la première saison était fun et la seconde délirante, on arrive ici au dernier palier ; du pur Ash ! Le protagoniste principal des Evil Dead, saga initiée par Sam Raimi, a fort à faire dans cette nouvelle série d’épisodes… qui s’avère être la dernière suite à son annulation. Mais ne nous laissons pas abattre ; on enfile notre chemise bleue, on allume notre playlist des meilleurs morceaux de rock et on s’embarque dans cette aventure où le délire « Evil Deadien » atteint son paroxysme. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Ash (Bruce Campbell) vient d’ouvrir une quincaillerie à Elk Grove, la petite ville de son enfance. Pablo (Ray Santiago) lui prête main forte en vendant ses spécialités culinaires tandis que Kelly (Dana DeLorenzo) s’en est allée pour vivre ses propres aventures. Mais le terrible Necronomicon refait surface et se retrouve entre les mains de Ruby (Lucy Lawless). Les Cadavéreux se réveillent, Ash découvre qu’il a une fille qui est potentiellement en danger, et c’est reparti pour du gros dézinguage de monstres !

Quelle série, mes amis ! Quelle série ! Du gore, du fun, des personnages complètement dingues et une capacité surnaturelle à se la jouer décomplexé. Pour tenir bon la barre de cette troisième saison, on retrouve bien sûr les personnages principaux, à commencer par le grand, le seul et l’unique ASH ! Bruce Campbell nous revient en grande forme, et même avec une profondeur encore jamais égalée, développant son personnage pour le rendre touchant… tout en restant indéniablement drôle. Le fait d’inclure sa fille dans l’intrigue le pousse à prendre conscience de ses responsabilités et à devenir celui qu’il doit être. Durant les deux premières saisons, nous avions déjà eu des exemples de sa transformation d’anti-héros à héros. Seulement, dans cette dernière saison, notre Ash va faire les choix qu’il faut pour trouver définitivement son statut héroïque. « El Jefe » comme dirait Pablo !  

D’ailleurs, ce dernier a aussi un bon paquetage en matière de profondeur. Soutien inébranlable de son ami Ash, notre jeune moustachu développe un potentiel non négligeable durant cette nouvelle saison. Il en va de même pour Kelly, revenant aider ses amis avec des renforts via le personnage de Dalton (Lindsay Farris), membre des Chevaliers de Sumer, une organisation se battant contre le Mal depuis la nuit des temps. La rencontre entre ce personnage et Ash est particulièrement savoureuse.

C’est lors de cette saison que nous faisons la connaissance de la fille cachée de Ash ; Brandy (Arielle Carver-O’Neill). Cette jeune lycéenne se retrouve directement dans le bain dès le premier épisode, aux prises avec la mascotte de son établissement scolaire en mode « Cadavéreux ». Tout d’abord totalement récalcitrante à l’idée que son père soit le Ashy Slashy du coin, elle va prendre en assurance et en consistance durant toute la saison pour ressembler de plus en plus à son papounet… pour notre plus grand plaisir !

Et du plaisir, il y en a durant cette troisième saison ! Conservant une durée impeccable de 25 à 30 minutes par épisode, on se goinfre la série à la chaîne ne voyant pas le temps passer. On se surprend à chaque arrivée de générique à se demander pourquoi c’était aussi court tout en gardant un plaisir ineffable à démarrer immédiatement la suite.

Si vous connaissez la série, vous savez que ça va loin… très loin. Cette saison ne fait pas exception à la règle et c’est avec une magnifique dose de gore que les épisodes s’enchaînent, ne nous laissant que peu de répit pour nos mirettes. Des scènes variées, déjantées, surfant sur le succès du rythme des deux précédentes saisons, se déroulent devant nos yeux ébahis. Parfois on ricane, parfois on hurle de rire et on est souvent subjugués par la tournure de certains événements.

Les deux précédentes saisons n’étaient pas avares en scènes WTF. C’est à nouveau le cas ici, avec une baston totalement improbable dans une banque de sperme (oui, oui, vous avez bien lu), des situations burlesques à chaque instant, et l’étrange (ou « terrifiante »… ou « morbide »… je ne sais pas trop quoi choisir) alliance d’un enfant démoniaque et du cadavre d’une femme scandinave. Je vous préviens ; âmes sensibles s’abstenir.

Car dans Ash vs. Evil Dead, tout est dans la démesure. Les petits problèmes deviennent énormes, les scènes gentiment gores deviennent des tempêtes de sang et chaque fois qu’on pense que l’histoire ne peut pas aller plus loin, elle franchit la limite, la bougresse ! Franchement, on a rarement l’occasion de voir cela à la télévision et ce déchaînement de fun outrancier fait un bien irrémédiablement fou. Tout ça rythmé avec une musique de malade, reprenant les plus grands standards du rock, il n’en faut pas plus pour que ça plaise ! Et que dire de la publicité faite par Ash pour sa quincaillerie ? Rien que ça, ça vaut le détour !

Côté profondeur de l’histoire, on en arrive à l’acceptation de Ash sur sa condition d’Elu prophétique. Sa relation avec sa fille est également intéressante à suivre, l’homme à la tronçonneuse n’ayant pas eu réellement l’occasion de se faire les dents sur le statut de père avant de rencontrer son adolescente de Brandy. C’est donc une intrigue bienvenue dans cette saga toonesque, apportant un poil d’émotion et une consistance supplémentaire.

Sinon, en matière de scénario, on reste sur le même fil ; dézinguer les monstres et les renvoyer d’où ils viennent. Seulement cette fois-ci, Ruby va s’enticher à devenir l’antagoniste principale en usant du Necronomicon pour mettre des bâtons dans les roues de nos héros. Il faut ajouter à cela quelques démons de passage (dont un nouveau double du héros bien barbare) qui vont se faire latter la tronche par Ash et son équipe, ainsi qu’une habile maîtrise du changement régulier du lieu de l’action, permettant de ne pas s’endormir sur nos lauriers. Entre une banque de sperme, une forêt, un monde parallèle cadavérique et la maison de la famille Williams, il y a de quoi faire.  

Bref, on suit l’histoire sans complexe, épisode par épisode, se targuant d’un plaisir coupable devant cette série ô combien outrancière. Tout ça pour arriver à un final héroïque à souhait où Ash va se dresser contre… Kandar, un démon géant cracheur de feu. Conservant toute sa splendeur, Ashy Slashy s’en va en guerre contre le monstre avant de se réveiller dans un monde qui a bien changé, apparemment des années plus tard. C’est sur un moteur de voiture vrombissant et une musique entraînante que se termine la saison… en fait, la série.

Car oui, la série a été annulée ; il n’y aura pas de saison quatre. Pour les fans, c’est un coup dur, surtout que Bruce Campbell aurait déclaré sur les réseaux sociaux avoir raccroché le costume de Ash pour de bon, même en cas de remake, reboot ou rachat de la série par une autre chaîne. AAAARGHHH ! Du coup, comment continuer l’histoire sans la présence iconique de Ash ? Impossible, me direz-vous.

C’est donc ici que ça fait le plus mal. Après trois saisons dantesques et un final futuriste annonçant du très lourd, on nous balance qu’il n’y aura pas de suite et qu’il faudra se contenter de ce qui a été fait. Le plus rude dans cette troisième saison ? Se rendre compte que le délire outrageusement mirifique de cette série va s’éteindre avec ces questions en suspens ; comment le monde est-il devenu ainsi ? Que sont devenus Kelly, Pablo et Brandy ? Qui aurait été le nouvel ennemi de notre Ashy Slashy ? Aucune réponse ne sera, malheureusement, au rendez-vous.

Mais ne nous laissons pas glisser dans une dépression lente et sinueuse. On peut toujours voir et revoir les trois saisons si le cœur nous en dit et, d’une manière ou d’une autre, Ash sera toujours présent quelque part dans nos souvenirs de cinéphiles, ce personnage ayant tout de même le mérite de figurer parmi les protagonistes les plus connus du genre horrifique, tout cela grâce à un film de Sam Raimi sorti en 1981. Il y a trente-sept ans, mes amis.

Ash vs. Evil Dead – Saison 3 clôture merveilleusement l’histoire tout en nous frustrant de ne pouvoir en découvrir plus. Plus de profondeur dans les personnages mais toujours autant de délires, cette série nous aura fait découvrir que le gore, le fun et le plaisir n’étaient pas incompatibles. Avis aux amateurs de WTF total et aux fans de la saga Evil Dead, cette saison tient clairement ses promesses en nous présentant un spectacle unique en son genre. Je voudrais bien dire « Vivement la saison quatre » mais comme on dit : toutes les bonnes choses ont une fin.

Mais quand même, le coup des boules de bowling, il fallait oser.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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