Ne pas nier l'évidence

Ce film est rempli d’incroyables surprises ! Tout d’abord, il faut savoir qu’il est le troisième métrage le plus vu de l’histoire de la plateforme Netflix. Ecrit et réalisé par Adam McKay (Very Bad Cops, The Big Short : Le Casse du siècle), qui a notamment reçu l’Oscar du meilleur scénario original pour le second film mentionné, cette histoire cause d’une comète destructrice fonçant contre la Terre. Habitué à diriger des acteurs d’un certain niveau, le réal’ peut se targuer d’avoir ici un casting proche de la perfection. Mais, c’est quoi ce film ? Une comète, est-ce dangereux ? Sommes-nous vraiment dans le déni ? On installe son télescope et on se lance dans la critique !

La doctorante en astronomie Kate Dibiasky découvre une comète. Enjoués par cette trouvaille, le docteur Randall Mindy et ses étudiants calculent la trajectoire de cet astre pour découvrir qu’il va percuter la Terre dans les six prochains mois, détruisant tout ce qui s’y trouve. Tentant d’alerter les autorités de l’événement dramatique qui se prépare, ils se heurtent à un j’m’en foutisme ambiant particulièrement tenace.

Avant de démarrer, il faut préciser que sur les 2h18 de film, il faudrait une analyse poussée pour en extraire toute la richesse, qu’il s’agisse du développement du scénario ou de l’évolution des personnages. Donc, pour éviter que ça ne parte en thèse, je m’en tiendrai aux fondamentaux dans le présent article.

On note déjà un casting de palace ; Leonardo DiCaprio interprète Randall Mindy, modeste professeur de l’Université d’Etat du Michigan, pris dans une tourmente ingérable après cette terrible découverte. L’acteur nous montre, une nouvelle fois, sa capacité à se fondre dans le personnage et à nous transmettre ses émotions par le biais de diverses situations, toutes plus incroyables les unes que les autres.

Jennifer Lawrence est impeccable dans le rôle de la doctorante Kate Dibiasky. Terrifiée par sa découverte, elle évolue au fur et à mesure du récit pour nous offrir une prestation touchante, empreinte d’émotion et également de pétage de plombs. Fidèle a elle-même, elle ne manque pas de conserver son humanité d’un bout à l’autre du métrage.

Il faut également mentionner Janie Orlean (Meryl Streep) en présidente des Etats-Unis odieuse ; Brie Eventee (Cate Blanchett) en présentatrice de l’émission The Daily Rip, proche de Randall et de son image de marque ; le Dr. Teddy Oglethorpe (Rob Morgan), chef du bureau de coordination de la défense planétaire, tout aussi désabusé que ses collègues astronomes ; Jason Orlean (Jonah Hill), fils de la présidente, chef de cabinet et se trouvant être délicieusement irritant ; et Peter Isherwell (Mark Rylance), PDG milliardaire de la société technologique Bash Cellular.

On ajoute à ça Timothée Chalamet (récemment vu dans Dune) en skater croyant ; Ron Perlman en astronaute d’une autre époque ; Ariana Grande en chanteuse populaire aux millions de followers ; Melanie Lynskey en épouse perdue de Randall ; Michael Chiklis en présentateur de Patriot Network ; Paul Guilfoyle en général faisant payer des trucs gratuits ; et le caméo de Chris Evans en acteur de film d’action ; et on peut dire que l’on tient un casting de rêve.

Quand on réunit autant d’acteurs avec une certaine connaissance du métier, il faut savoir les diriger… ce que fait admirablement bien Adam McKay. Poussant les personnages à leur paroxysme, on assiste à une débauche satirique de chacune des personnalités présentes dans ce métrage, cela pour renforcer le thème central du film.

En fait, les thèmes sont nombreux et tous les détailler serait laborieux (bien qu’intéressant) et ce n’est pas le but ici. Il faut savoir que l’idée de base du métrage est principalement tirée de l’actuelle crise climatique ; les scientifiques nous assurent que nous courons à la catastrophe… mais tout le monde semble avoir mieux à faire. C’est en partant de ce postulat que le réalisateur à voulu créer son film.

Il s’agit ici d’une comète fonçant contre la Terre, ce qui aura pour effet la destruction totale de cette dernière après l’impact. Seulement, lorsque les astronomes tentent de diffuser l’information, il semble que le monde entier n’en ait clairement rien à péter, préférant s’informer des dernières ruptures de stars à la mode ou encore de la possibilité de grimper dans les sondages.

C’est par un chemin semé d’embûches que Randall et Kate parviennent à transmettre leur information, non sans que cela puisse servir au pouvoir politique en place et également à l’immense société qu’est Bash Cellular, préférant l’évolution technologique et le profit au détriment de la survie de la race humaine. Mais, finalement, est-ce que tout cela ne va pas les mener irrémédiablement à leur perte ?

Par ce film, Adam McKay cherche à réveiller les consciences, non sans utiliser la satire et le sarcasme. Les yeux rivés sur les écrans de mobiles pour découvrir les nouvelles tendances, les oreilles bouchées par des casques hurlant le nouveau titre de Riley Bina et la bouche verrouillée par le son incessant des billets verts sont tant de raison qui font que l’humanité, au final, s’en bat les steaks d’en arriver à son extinction.

Jouant autant sur la comédie que sur le drame, la narration tire à boulets rouges sur le pouvoir politique, médiatique et financier actuel, ces trois sections préférant clairement gagner des intentions de vote, augmenter ses followers et remporter du pognon plutôt que de s’intéresser à un vague caillou qui vogue dans le ciel. Cependant, tout change lorsque ledit caillou commence à pointer le bout de sa trainée entre les étoiles, à la vue de tous.

La prise de conscience ne se fait que lorsqu’il est trop tard ; comment combattre (ou avoir connaissance) d’un danger que l’on ne voit pas ? Alors que le monde sombre et semble vivre ses dernières heures, un autre thème central prend toute son importance ; les valeurs.

Maintenant conscients du danger bien réel de la comète, certains se lancent dans une dernière partouze géante au sommet d’un immeuble tandis que d’autres préfèrent descendre quelques godets avant le possible impact. Les plus fortunés ont un plan de secours en cas de besoin et d’autres, comme Randall et Kate, en reviennent aux bases ; une ambiance familiale, un bon repas, des discussions et des rires. Comme le souligne Randall dans les dernières minutes du métrage ; finalement, ils avaient tout ce dont ils avaient besoin.

C’est donc avec intérêt et délectation que l’histoire se suit durant les 2h18 du métrage, nous permettant d’assister à des scènes semblant irréalistes et pourtant si proche de notre monde d’aujourd’hui. Entre rires et larmes, le métrage parvient à captiver, notamment grâce aux prestations incroyables des divers protagonistes. Avec humour et tout en gardant une réalité relative dans les propos transmis, le réalisateur parvient à nous faire passer un moment regroupant, effectivement, tout ce dont nous avons besoin ; de l’humour, de l’émotion, de l’incompréhension, de la colère, de l’indignation, tout cela empaqueté dans des scènes plus folles les unes que les autres.

Le montage peut paraître parfois un peu foutraque, cela donnant un aspect chaotique représentatif assez bien vu. Si l’on passe sur quelques défauts çà-et-là, n’entravant en rien le visionnage du film, on peut dire que le cahier des charges est rempli ; c’est décousu tout en restant cohérent.

Possédant un sacré casting, une bande originale sympatoche, une thématique bien actuelle et un grain de folie assez immense pour dézinguer la planète en one-shot, Don’t Look Up est une fable moderne sur la condition humaine, dépeignant les différentes réactions de chacun devant un désastre bien réel et permettant à tous de se demander ; « et moi, qu’est-ce que je ferais ? ». Bien vu de la part d’Adam McKay de nous présenter cela et de nous faire passer un bon moment de cinéma.

La vraie question est ; sommes-nous dans le déni ? Et si oui, comment faire pour le savoir, alors que l’on s’y trouve ? Plus complexe que prévu, n’est-ce pas ? 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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