Une série qui va vous retourner

En 2016, Stranger Things débarque sur Netflix. Cette série, créée par les Duffer Brothers (Matt et Ross) fait un carton. Grâce à un bon casting, un scénario intéressant et surtout un immense hommage aux eighties, cette perle s’est rapidement faite un nom dans le domaine télévisuel. Au vu du succès, il était logique qu’une saison 2 voie le jour, même si la série n’était destinée qu’à ses premiers huit épisodes pour boucler la boucle. Du coup, est-ce que la suite tient toujours la route ? Est-ce que les enfants n’ont pas trop grandi ? Qu’est-ce qui justifie que les Démochiens ne pourraient pas être protégés par la SPA ? Des réponses dans ce qui suit. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Hawkins, Indiana, 1984. Une année s’est écoulée depuis que le jeune Will Byers à retrouvé sa famille après avoir passé un séjour dans le Monde à l’envers. Toujours marqué par cette terrible épreuve, et ayant des visions de plus en plus terrifiantes, il essaie de profiter autant que possible du temps passé avec ses amis, Mike, Dustin et Lucas. Onze est toujours portée disparue, mais a été recueillie par le shérif Hopper et cachée dans une cabane au milieu des bois. Entre l’arrivée de la jeune Max dans le groupe d’amis, l’envie de Onze de retrouver ses origines, le nouvel animal de compagnie de Dustin et les histoires de cœur de Nancy, tous ont fort à faire. Et ils doivent se préparer au pire ; dans une vision de Will, ce dernier a vu une créature gigantesque et monstrueuse n’attendant que l’occasion de passer dans notre dimension. Ils devront se serrer les coudes pour parvenir à empêcher le Monde à l’envers de prendre le pli sur le nôtre.   

Commençons par la famille Byers. Joyce (Wiona Ryder) est aux petits soins pour son fils Will, ayant une certaine tendance à le surprotéger. C’est vrai qu’une disparition relativement longue dans une autre dimension, ça peut faire flipper n’importe quelle mère. Prestation impeccable de l’actrice, passant aisément de la mère de famille à la femme active en faisant un détour par la guerrière acharnée. Will (Noah Schnapp) doit gérer sa vie d’enfant et son retour mouvementé du Monde à l’envers. Assailli par des visions flippantes, surnommé « Zombie Boy » par la majorité de ses camarades, il pourra compter sur l’aide indispensable de ses amis. Le jeune acteur est convaincant, principalement en fin de saison quand il deviendra « prisonnier » de la sombre entité qui veut venir chez nous. Le grand frère de la famille, Jonathan (Charlie Heaton) est heureux de retrouver son petit frère et doit également gérer ses sentiments pour Nancy. Il se lancera d’ailleurs avec elle dans une enquête qui révélera des vérités sur bien des choses, notamment grâce à l’aide d’un enquêteur en peignoir. Là aussi, travail tout à fait sympathique et dans le tir. Pour terminer, parlons du petit ami de Joyce, Bob (Sean Astin). Oui, oui, il s’agit bien ici du Mikey Walsh des Goonies. Son rôle, drôle, déterminé et dramatique, vient ajouter une touche « eighties » supplémentaire qui nous fait revivre ces fabuleuses années. Génial ! Pour terminer avec cette famille, il faut dire qu’elle possède un goût très particulier en ce qui concerne la décoration de leur maison. Après les loupiotes de la première saison, ici, c’est carrément un truc de fou qui vous attend.

La bande d’amis n’est pas en reste ! Mike (Finn Wolfhard) est plus effacé que dans la première saison et reste aigri par la disparition de Onze. Il sera pourtant d’une aide précieuse pour son ami Will et nous donnera même l’occasion de verser quelques larmes, notamment à l’évocation de ses souvenirs avec ce dernier. Excellent travail ! Dustin (Gaten Matarazzo) est fidèle à lui-même. Après l’insertion de quelques dents, son défaut d’élocution est moins présent… mais il reste l’un des personnages les plus drôles et les plus touchants de cette seconde saison. Avec son animal de compagnie atypique, sa répartie et son envie d’être remarqué (surtout par Maxine), sa présence est cruciale à la bonne marche de cette saison. Lucas (Caleb McLaughlin) est aussi intéressé par la petite fille aux cheveux roux et aura une présence plus importante dans l’histoire, de quoi creuser un peu plus le personnage et nous offrir une super prestation.

Le shérif Hopper (David Harbour) envoie du lourd dans cette saison. Bourru au grand cœur, on en apprendra un peu plus sur son passé et sur sa relation avec sa fille, via celle qu’il a avec Onze. Prêt à tout risquer pour en finir avec le Monde à l’envers, il sera non seulement shérif, mais aussi père, ami et guide, rien que ça ! Onze (Millie Bobby Brown) sera également un peu plus effacée que lors de la première saison, mais verra son histoire bien plus étoffée. En partant à la recherche de ses origines, elle y rencontrera plusieurs personnes, dont sa « sœur » Kali (Linnea Berthelsen), possédant également des pouvoirs. Lors des épisodes finaux, Onze sera gratifiée d’un look badass qui lui ira à merveille et nous lancera une interprétation de fou en plein dans la tête. Grande classe !

Nancy (Natalia Dyer) devra faire un choix crucial durant cette saison avec son lot de conséquences. Toujours dans le ton, sa combativité sera multipliée pour faire face aux horreurs qui l’attendent. Son cœur, lui, devra se faire une raison entre Jonathan et Steve (Joe Keery). Ce jeune homme, déjà surprenant dans la première saison, le sera encore plus ici, devenant un ami, un allié, un confident. Armé de sa batte à clous (Negan, arrête tes conneries !), chacune de ses apparitions sera la bienvenue. Karen Wheeler (Cara Buono), la mère de Mike, aura une présence un peu plus importante et ce n’est pas exclu que l’on puisse la revoir à l’avenir dans une situation dérangeante… à voir.

Dans les petits nouveaux, nous avons Maxine. Jeune fille roulant en skate, explosant le score de Dustin aux jeux d’arcade, elle incarne une sorte de liberté, et se trouve pourtant prisonnière d’une situation familiale peu enviable, son demi-frère Billy (Dacre Montgomery) étant peu sympathique envers elle. Le demi-frangin, avec sa voiture ronflante, son jean serré et ses manières de bad guy, possède un rôle en mode manipulateur vicieux, beau gosse ténébreux et jeune homme colérique. Brillante prestation, teintée de folie, de violence et de regards qui en disent long. Pour terminer, le Dr. Sam Owens (Paul Reiser) devient le médecin de référence du centre où se trouve le passage vers le Monde à l’envers. Moins méchant que le Dr. Brenner, il va même se révéler d’une grande aide sur la fin. Belle prestation pour un acteur possédant tout de même une certaine bouteille.

OUF, le casting principal, c’est fait. Vous vous doutez bien qu’avec un nombre aussi important de personnages, on aura droit à de la profondeur et surtout, à des explications sur le passé de plusieurs d’entre eux. Jouant habilement sur les différentes histoires de chacun, le scénario entremêlera les destins des protagonistes, notamment pour permettre à tous de se retrouver pour le grand final. C’est fin, c’est très fin, ça se mange sans faim.

Oui, bon, d’accord. Au niveau scénaristique, on reste dans les clous (pas ceux de la batte de Steve) par rapport à la première saison. La continuité de l’histoire se fait sans entorse… mais pas réellement avec des surprises dignes de ce nom. Ce qui manque ? Je dirais que la première saison a été tellement inattendue en nous offrant une blindée de choses (même si l’on restait dans les standards) que l’effet de surprise n’est plus présent. Du coup, on est loin de s’ennuyer, mais on s’attend beaucoup plus facilement au déroulement des événements et on nous envoie moins de paquets cadeaux que lors de la première saison.

Par contre, nous serons toujours dans la même optique d’ambiance. Avec Stranger Things, le but, c’est d’envoyer tous les styles d’émotions possibles. On frissonne devant le terrible monstre du Monde à l’envers, on s’inquiète pour l’état de Will, on s’interroge sur la décoration de la maison des Byers, on se marre en écoutant les répliques de Dustin, on pleure devant les retrouvailles et les révélations, on se met en colère en assistant à une injustice. Bref, vous avez compris le concept. Du coup, notre petit cœur sera mis à rude épreuve, notamment grâce aux prestations des acteurs qui, encore une fois, savent comment gérer leurs personnages.

Et les années 80 ? Ah ! Les années 80 ! Elles sont de retour et avec elles, le package habituel d’hommages et de clins d’œil. Titres de films au cinéma, costumes d’Halloween et discussions qui vont avec, musique des eighties, objets et nourriture de l’époque, tout concorde à une immersion maîtrisée dans cette décennie. De quoi rendre nostalgiques tous les amoureux de cette période. C’est aussi ça qu’on apprécie dans Stranger Things : le dépaysement. Terminator, SOS Fantômes, la filmo SF de Spielberg… ah, quel bien ça fait !

Les effets visuels transcendent, notamment dans les séquences où Will se retrouve à nouveau dans le Monde à l’envers. Avec ce ciel sombre, ces éclairs rouges et la silhouette monstrueuse qui se dresse au-dessus des habitations, on peut dire que le travail est fait et bien fait. Tout au long de la saison, les différents plans rendent un hommage visuel à certaines techniques utilisées dans les années 80. Bonne note concernant l’insertion d’un caméscope bien vintage, permettant d’immortaliser une soirée d’Halloween mouvementée.

Mis à part un effet de surprise qui s’est un peu perdu en route, on notera quelques grincements de dents au niveau de certains effets spéciaux (notamment l’attaque des Démochiens), plus importants dans cette seconde saison. Sinon, le reste est impeccablement bien dans les rangs. Un peu trop, vous dites ? On aurait aimé un peu plus de folie et de délire pour cette saison 2 ? Sans doute, mais l’important, c’est que la matière est présente pour une possible suite et ça, ce n’est pas négligeable.

Un épisode de plus dans cette saison, ce qui passe le total à neuf. Chacun faisant entre 50 minutes et une heure, il y a de quoi passer quelques bons moments devant notre télévision. Le rythme étant bien géré, on se retrouve rapidement au dernier épisode avec une fin délicieuse. Pour ne pas tout gâcher, je vous dirai simplement que nous aurons du Cindy Lauper (Time After Time) lors d’un bal de fin d’année, et une séquence finale grandiose sur un air de The Police (Every Breathe You Take) à vous coller des frissons. 

Ça a été un réel plaisir pour moi de découvrir cette nouvelle saison de Stranger Things. Les années 80 sont toujours là (et elles ne bougeront pas !), les acteurs kiffent toujours autant leurs rôles, l’histoire prend une profondeur et une tournure intéressante et les nouveaux personnages semblent avoir une importance capitale pour la suite. Amateurs de bonnes séries, nostalgiques des eighties, grands fans de télévision, ne passez surtout pas à côté de Stranger Things qui est absolument fantastique sur bien des niveaux… et sur deux dimensions en même temps !

Je ne sais pas vous, mais moi, ça m’a tout retourné.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

Partagez cette page