J'entrai et là, je vis le dead

En 2013, Fede Alvarez s’attaque au reboot d’un film mythique ; Evil Dead, dont la première mouture est sortie en 1981, réalisée par Sam Raimi, producteur sur le reboot tout comme Bruce Campbell, acteur principal du premier film. Il n’est pas évident de reprendre un morceau comme celui-là afin de tenter de lui donner un coup de jeune. Pourtant, la recette de la cabane au milieu des bois avec entité maléfique à la clé reste une valeur sûre. Est-ce que Fede Alvarez a réussi à faire ressortir toute l’intensité du premier film ? Les eighties vont-elles nous manquer ? Les entités maléfiques se bonifient-elles avec le temps ? On s’embarque pour une aventure au milieu des bois ! ATTENTION : cet article contient des spoilers

Mia souhaite arrêter la drogue. Pour se faire, elle se rend dans une cabane familiale au milieu des bois avec trois de ses amis (Eric, Olivia et Natalie). Son frère, David, vient également la rejoindre pour la soutenir. Prenant possession des lieux, le groupe se rend à la cave, interpellé par une forte odeur nauséabonde. Ils découvrent plusieurs cadavres de chats ainsi qu’un étrange livre. Eric, l’intello du groupe, parcourt le bouquin histoire de savoir de quoi il en retourne. L’ouvrage est rempli de formules, de dessins flippants et de mises en garde. Le jeune homme va lire quelques mots à haute voix et libérer une puissante force maléfique.  

Mia est jouée par Jane Levy, que l’on retrouvera en 2016 dans le sympathique Don’t Breath, également de Fede Alvarez. Jeune femme convaincante et convaincue, il ne lui reste qu’un petit problème de drogue à régler. Pour cela, l’isolation, entourée de ses amis, semble la seule solution. Shiloh Fernandez interprète son frère David. Grand frère posé et compréhensif, il souffre pourtant d’une relation difficile avec sa sœur depuis la mort de leur mère. Lou Taylor Pucci est Eric, celui qui déclenchera tout ce bordel, bien dans ses baskets en intello du fond des bois. Olivia, infirmière de son état, est jouée par Jessica Lucas. Souhaitant plus que tout aider son amie, ses talents en médecine vont être mis à rude épreuve. Pour terminer, Elizabeth Blackmore est Natalie, la petite amie de David. Rôle un peu effacé, elle sera pourtant l’une des menaces à prendre le plus au sérieux vers la fin du métrage. Globalement, les acteurs s’en tirent bien, interprétant correctement leurs rôles, sans surenchère ni chichi.

Le prélude à l’histoire nous met directement dans le bain avec l’intervention d’une équipe de zinzins, prenant un malin plaisir à faire brûler une jeune fille dans la cave, histoire de la purifier d’un démon qui a pris possession d’elle. Immédiatement, le ton est lancé et nous nous retrouvons en plein dans une sombre histoire de vieux grimoire maudit et d’entité démoniaque. Cette ambiance, pesante et tendue, ne nous lâchera plus de tout le film.

Le scénario est déjà connu des fans de la première heure d’Evil Dead. Cependant, ici, pas de vacances entre potes ; il s’agit d’une violente et radicale cure de désintoxication. L’excuse pour se retrouver au milieu des bois est donc toute trouvée et c’est avec plaisir que nous constaterons que les jeunes américains peuvent se retrouver dans une cabane au milieu de nulle part pour d’autres raisons que simplement se prendre une biture, fumer de la Marie-Jeanne et coucher à tout-va. Linéaire et facile à suivre, on restera sur les rails des codes horrifiques, permettant une bonne lecture sans révolutionner le genre.

Là où le scénario prend une facilité déconcertante (et je pèse mes mots, contrairement à un certain Eric), c’est dans la manière de libérer la force démoniaque au moyen du livre. Il y a des mises en garde écrites en rouge, des règles CLAIRES sur le fait de ne pas prononcer les mots, de ne pas les écrire et de ne pas les entendre. Pourtant, le petit blond à lunettes ne trouve rien de mieux que de décoder le livre et de prononcer chaque nouveau mot de manière tout à fait audible. Je veux bien qu’il y ait une imbécile dans le groupe mais là… Le plus étonnant ? Le personnage d’Eric va être l’un des plus intéressants et pourtant, c’est lui qui fait la plus grosse bourde du film. Il y avait sans doute d’autres moyens d’opérer sans avoir recours à un magnétophone (film original de 1981) ou d’une histoire abracadabrante pour faire sortir l’entité de son trou.

Passé ce moment de creux, on notera quelques petits passages à vide (quelques dialogues sans réelle importance) mais dans l’ensemble, on va en prendre plein la gueule. Fede Alvarez ne lésine pas sur les moyens et nous offre du gros gore qui tache durant tout le métrage. Coupage de langue, arrachage de membre, regard possédé, grossièretés d’outre-tombe, défonçage de tronche au moyen d’un pistolet à clous, ça fait terriblement mal ! Les effets spéciaux, bien foutus, aident puissamment à cette débauche sanglante visuelle.

Tour à tour, les résidents subissent la possession de cette monstruosité, usant de techniques vicelardes pour en finir avec les autres occupants. Tout ça avant de finir littéralement sous une pluie de sang, avec un duel au sommet entre la dernière survivante et l’entité. Mais en général, quand on pense que tout est fini… c’est que quelque chose a survécu. La force maléfique s’abattant sur la petite bande est tout aussi violente et vicieuse que celle de 1981, avec, il faut le dire, un visuel remis à jour et relativement bien fichu.  

Evil Dead version 2013 n’apporte pas vraiment du neuf, si ce n’est une mise à jour de l’histoire et l’insertion de quelques bonnes idées. Ce film permet également à la nouvelle génération de redécouvrir le premier film et ses deux suites, histoire de parfaire un peu sa connaissance cinématographique. Malgré un scénario convenu et quelques boulettes, Evil Dead s’en tire avec les honneurs grâce à un gore abondant et une trouille potentiellement palpable, usant jusqu’à la corde la tension du spectateur. On sent la considération pour le travail de Sam Raimi sur le film de 1981 et c’est un bon point pour Fede Alvarez qui ne se contente pas de tout faire partir en vrille à la sauce 21ème siècle. Pour un reboot, c’est un bon reboot.

Ah, mais ces mises en garde… c’était pourtant pas des petites lettres en bas de page. Sérieusement, Eric, tu ne les avais pas vues ? 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

Partagez cette page