Ambiance à la morgue

Le titre original, The Autopsy of Jane Doe, a été modifié en The Jane Doe Identity pour les régions francophones (logique, je sais). Le réalisateur norvégien, André Øvredal, est notamment connu pour avoir été aux commandes du found footage The Troll Hunter. Ici, nous sommes en présence d’un film où Stephen King lui-même a conseillé de ne pas le voir seul. Forcément, on s’attend à du lourd… du très lourd.

Tommy Tilden et son fils sont médecins-légistes. Un soir, alors qu’Austin allait sortir avec sa petite amie Emma, le shérif leur amène le corps d’une jeune femme retrouvée dans le sous-sol d’une maison où tous les résidents ont été retrouvés morts. Le corps semble en parfait état. Austin décide d’assister son père pour l’autopsie. Au fur et à mesure de cette dernière, d’étranges événements vont se produire. Les Tilden se retrouvent alors confrontés à une force inconnue, implacable et maléfique.

Quelle excellente chose d’avoir placé l’action de ce film dans une morgue ! Un bon point de départ car il s’agit d’un endroit froid, lugubre et propice à des phénomènes flippants en tout genre. Nouvelle bonne idée de mettre en scène uniquement deux personnes, et pas toute une flopée comme dans la majorité des films d’horreur actuels. Ici, on se doute clairement que le nombre de victimes ne sera pas foncièrement élevé et que tout sera misé sur l’ambiance et la mise sous tension du spectateur, ce qui est le cas.

Dans la distribution, on retrouve Emile Hirsch, jeune acteur possédant déjà une filmo impressionnante et nominé plusieurs fois pour des récompenses, notamment pour le film Into the Wild. Il joue le rôle d’Austin, le fils Tilden, tiraillé entre sa relation avec Emma et le fait de ne pas vouloir laisser son père seul. Médecin-légiste de talent en devenir, il va alors devoir user de son intelligence pour venir à bout de cette terrifiante nuit.

A ses côtés dans la morgue, Brian Cox. Déjà remarqué dans Zodiac ou dans la trilogie Jason Bourne, on sait qu’il s’agit d’un excellent acteur et que sa prestation ne sera pas remise en cause. Posé, patient, méthodique, il égraine chaque indice pour tenter d’en savoir plus sur le corps de la jeune femme immobile sur la table d’autopsie. Personnage en profondeur, il est également quelque peu déstabilisé depuis la mort de son épouse et sa relation avec son fils est très convaincante. Impeccable !

A noter la présence d’Ophelioa Livibond dans le rôle d’Emma, la petite amie d’Austin, peu présente à l’écran mais faisant ce qui doit être fait. Puis, vient Olwen Kelly, irlandaise splendide jouant un rôle relativement compliqué ; celui du cadavre de Jane Doe. Immobile sur une table d’autopsie, elle assure une présence constante sans un mouvement et sans un son sur toute la durée du film. A la fois intrigante par sa beauté et flippante par les révélations trouvées sur son corps, elle est le pilier central du film. Belle performance !

The Jane Doe Identity est un film d’horreur, certes, mais cela va un peu plus loin. Nous aurons notamment droit à une profondeur dans la relation père-fils entre les deux protagonistes principaux. Il est question de ce qu’un fils doit à son père et vice-versa, les personnages ayant de véritables échanges et l’un s’inquiétant toujours de l’autre. Parfois, s’inquiéter ne suffit pas… et ils le découvriront à leurs dépens.

Côté sursauts, vous allez être servis ! L’ambiance du film est posée et monte gentiment d’un cran à chacune des étapes de l’autopsie. On ne décroche plus les yeux de l’écran, sachant pertinemment que l’on va vers une trouille programmée mais qu’importe ; on aime ça. Les événements étranges se déroulant dans la morgue ne manqueront pas de vous faire dresser les poils du dos, usant de différents processus pour y parvenir, sans surenchère et sans répétition. Une radio, une clochette, un cadavre, tout peut potentiellement se transformer en menace. 

La menace intangible, voilà ce qui parvient habilement à nous donner des sueurs froides du bas du dos jusqu’en haut de la nuque. Pendant la durée du métrage, on ignore totalement qui est Jane Doe et pourquoi son corps est dans cet état. Au fur et à mesure des révélations, on apprendra la vérité avec étonnement et satisfaction, le film ne berçant pas dans un convenu scénaristique et nous présentant une solution simple mais efficace.

Alors oui, il se peut qu’en cours de route, on se dise « Tiens, ça va être ça » et que BOUM, vous tombiez dessus. Quelques éléments restent devinables assez facilement mais cela n’enlève pas le frisson que nous avons de voir les Tilden père et fils se débattre contre cette entité inconnue et maléfique. Quelques passages courus d’avance donc, mais rien de bien mortel. De plus, le final du film nous donne une explication claire sur ce qu’il s’est passé et nous nargue même avec une dernière scène où l’on ne peut s’empêcher de tressaillir.

The Jane Doe Identity joue clairement avec nos nerfs… et on aime ça. Confiné dans un sous-sol, aux prises avec une chose invisible et apparemment hostile, on est avec les Tilden en train de lutter pour notre survie. Un beau métrage horrifique qui nous fera passer des moments de sursauts délectables. Original, beau travail des acteurs, intéressant sur le fond et la forme, je le conseille à tous les amateurs du genre. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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