"C'est une poupée qui fait non non non non non non"

Les poupées envoient du lourd dans les films d’horreur. Il suffit de placer ces représentations humaines miniatures pour déclencher instantanément un mal-être chez le spectateur. Avec Annabelle, sorti en 2014, on se dit que ça va faire mal, surtout que la poupée en question est relativement flippante. En plus, il paraîtrait que le récit est tiré d’une histoire vraie. De quoi faire frémir n’importe quel endurci du genre horrifique ! Bon, à la réalisation, il y a John R. Leonetti, connu pour le daubesque Mortal Kombat : Destruction Finale et pour L’effet papillon 2. Mmmh… bon, on essaie quand même ! Allez, hop, visionnage ! Est-ce que ce film sera un grand « oui » ou, au contraire, va-t-on faire comme la poupée : « non non non non non non » ? 

Dans les années 60, à Santa Monica, un jeune couple, John et Mia Form, attendent un heureux événement. Afin de finaliser la magnifique collection de poupées anciennes de Madame, son mari lui offre la pièce manquante. Puis, une nuit, leurs voisins se font sauvagement assassiner par un couple de déséquilibrés qui attaque ensuite les Form. Traumatisée par cette agression, Mia remarque que des choses irrationnelles se passent dans la maison. Un déménagement plus tard, rien ne s’arrête. La poupée tenue par l’assaillante avant de mourir serait-elle à l’origine de cela ?

Dans le rôle principal de Mia Form, nous avons… Annabelle Wallis (si, si, authentique !). Après un passage dans X-Men : Le Commencement et dans Blanche-Neige et le Chasseur, elle s’attaque au genre horrifique. Très présente à l’écran, jouant son rôle de femme enceinte perturbée et de mère protectrice, elle ne parvient pourtant pas à nous donner un accès émotionnel suffisant à son personnage. Son mari John, joué par Ward Horton, se débrouille également bien mais tient le même constat. Tony Amendola est le Père Perez, soucieux de ce que vivent les Form. Habitué des séries, il nous servira un personnage attachant bien que peu présent. C’est au final Alfre Woodward qui tirera son épingle du jeu. Avec une filmographie (ciné et télé) cossue, elle tiendra le rôle d’Evelyn, la voisine du couple. Malgré peu d’apparitions, son histoire triste et profonde et son personnage bien rodé viendront mettre du piment dans le casting.

Pour bien mettre les choses au clair, le film est tiré de faits réels… du moins sa trame de fond, celle de la poupée maléfique. Les premières minutes du film nous présentent d’ailleurs une mise en scène de l’interview entre les époux Ed et Lorraine Warren et les jeunes gens qui ont été propriétaires de la célèbre poupée, cela en guise de mise en bouche avant de passer à une histoire totalement imaginée sur les origines de l’objet maudit. Ensuite, il faut savoir que l’objet en question dans le film ne ressemble pas du tout à l’original. La véritable poupée est une Raggedy Ann, constituée de chiffon et commercialisée en 1920. Ici, nous avons une représentation beaucoup plus réaliste, sans doute dans le but non négligeable de nous faire flipper. Mais franchement, une poupée de chiffon, ça l’aurait aussi fait, non ? D’ailleurs cette dernière faire une apparition dans la scène finale du magasin, tranquillement posée sur une étagère. Pour terminer, il s’agit d’un spin-off à Conjuring : Les Dossiers Warren sorti en 2013, un film d’horreur comme on les apprécie.

Niveau structure, le film se déroule clairement. On suit donc sans peine l’histoire de ce jeune couple et leurs diverses mésaventures. Sans peine outre celle de voir une énième structure identique à toutes celles présentent dans les films d’horreur de ces dix dernières années. On envoie du jump scare à tout-va histoire de faire sursauter le spectateur. Même si le concept fonctionne, il n’en reste pas moins extrêmement connu, voir rasoir.

Le niveau de trouille décolle donc rarement. La poupée, totalement inactive (nous ne sommes pas dans un Chucky ou un Dolly) a une bonne présence à l’écran et le fait d’insister sur elle à plusieurs moments permet de rester dans le principe que tout arrive à cause d’elle. C’est cette tension qui sera bien maîtrisée durant le métrage. En nous proposant des scènes bien fichues (les dessins dans l’escalier, la visite au grenier, la première apparition de la petite Annabelle), on conservera tout de même notre palpitant relativement actif, sans pour autant nous faire griffer intensément notre canapé.

Les effets spéciaux viennent aider à l’affaire grâce à quelques bonnes idées (la fillette qui court en direction de Mia… et qui devient soudainement adulte, les apparitions discrètes mais efficaces du démon). L’utilisation des bouts de ficelles, comme les jeux d’ombres ou encore le coup du crayon qui passe sous la porte avant la découverte d’une pièce décorée au goût d’Annabelle, est également la bienvenue. Pourtant, ce n’est pas parce que les effets en jettent que notre peur en fera de même.

L’intrigue en elle-même est simple et bien construite… sans surprise aucune. Quelques éléments viendront étayer notre curiosité et faire en sorte que l’histoire se termine de la manière dont on pensait. Effectivement, pour s’en sortir face à un démon de cette trempe, il ne fallait pas moins qu’un sacrifice et c’est tout naturellement que cela se fera. Peu de surprise donc dans le dénouement.

Annabelle est un film d’horreur que je recommande fortement à tous les novices du genre qui souhaitent se lancer. C’est linéaire, connu et ça apporte quelques bonnes idées sans franchement révolutionner le genre. Personnages un peu fades et sans réelle profondeur, scénario aisé et fin attendue seront au menu de ce film. Nous sommes loin de l’effet Conjuring et c’est bien dommage. Mordus de l’horreur et débutants en visionnage horrifique, vous pouvez vous y attarder. Pour les autres, refaites-vous un petit Dolls des familles ; ça fait toujours plaisir.

Donc, au final : « non non non non non non » 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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