Ben... bye bye, man !

Nous sommes en 2017. Les boogeymen sont apparus sur les écrans depuis maintenant longtemps et on attend un peu de nouveauté. Puis, au coin du placard pointe le film The Bye Bye Man, de la réalisatrice Stacy Title. Entre l’affiche et le titre, on se demande si l’on parviendra à avoir un vent de renouveau dans ce cercle sans fin de méchants croque-mitaines. Ben… le vent est glacial.

Elliot, sa petite amie Sasha et son meilleur pote John décident d’habiter ensemble dans une maison en dehors du campus. Seulement, la table de nuit déjà présente sur les lieux contient des mots troublants, écrits de manière déstructurée : « Ne le dis pas ; N’y pense pas » ainsi que la mention d’un nom ; le Bye Bye Man. A partir de là, tout va partir en cacahuète car il suffit de prononcer son nom pour devenir l'une de ses victimes. 

Question que je me suis posé durant le film ; c’est quoi ce bordel ? On part déjà sur une bande d’amis, composée d’un couple et d’un pote, qui décident d’habiter ensemble. Là, on sent déjà bien l’embrouille du triangle amoureux nous arriver dans la tronche comme un train de marchandises. Du coup, le scénario, même dans son fil rouge absolu, est relativement prévisible et ne nous apporte pas un lot de surprises incroyables.

Même chose au niveau des acteurs. Si ces derniers font correctement leur boulot, n’en reste qu’ils sont loin d’être les étudiants qu’ils prétendent être. Douglas Smith qui joue Elliot, a déjà pas mal de bouteille en matière de rôles, notamment dans les séries télévisées. Du coup, on ne peut clairement pas mettre sa prestation houleuse sous le coup de ses capacités, mais plutôt de l’idée que la production voulait avoir desdits étudiants. Ben oui, il en faut des intelligents, mais pas trop ; des fragiles, mais avec une capacité de répondant ; des qui compliquent tout, mais tout en restant simples ; etc. Du coup, on saute du coq au croque-mitaine au niveau des gammes d'émotions et de réactions qui vont parfois jusqu'à être... absurdes. 

Dans le cast, on a également une Carrie-Anne Moss, très loin de ses habitudes, qui aurait plutôt tendance à nous endormir qu’à nous sublimer. Pourtant, c’est dommage ; "Trinity" en inspecteur de la criminelle froide et téméraire, ça l'aurait fait, non ? Eh non ; on suit les pérégrinations de toute cette équipe (et celles du scénario) en se laissant bercer par l’inconditionnel préconçu déjà-vu.

Et puis, ils foutent quoi, ces jeunes ? On a l'impression de voir Dee-Dee dans Le Laboratoire de Dexter ; un bouton rouge, un panneau phénomènalement grand indiquant "Ne pas appuyer"... et elle appuie quand même. Le Bye Bye Man, il ne faut pas dire son nom, ça, c'est facile à comprendre. Allez, on le sort allégrement entre amis et même aux premières personnes qui pourraient nous passer sous la main (désolé, Mme la bibliothécaire). Ne pas y penser ? Bah, autant le faire à fond et trouver un moyen de s’en débarrasser. Et pour s’y faire, comment ça se passe ? Ben, on ne sait pas vraiment, mais le fait de se dresser contre la peur devrait être une alternative intéressante. Donc, quand on bombe le torse devant un croque-mitaine, il s’affaiblit, c'est ça l'idée ? J’aurais préféré qu’il ait une trouille terrible des marshmallows bleu ciel ; ça aurait au moins senti le neuf. 

De l’horreur ? Nan, il ne faudra pas trop y compter. Le film joue, parfois subtilement, sur la paranoïa et notre perception de la réalité, totalement dézinguée par le Bye Bye Man du titre. On se retrouve alors plus dans un drame surnaturel qu’un film d’horreur à l’état pur. L’utilisation presque abusive des jump-scares ne vont clairement pas aider à la chose. Oui, on sursaute, mais de surprise et non de trouille.

Rien à sauver dans ce chocolat fondu ? Eh bien, si. Tout d’abord, la finalisation du métrage pourra, peut-être, surprendre les moins assidus et il faut dire que ça boucle la boucle… enfin, jusqu’à ce que Carrie (susmentionnée) se mette à poser des questions et que les réponses nous font cruellement entrevoir la possibilité d’une suite.  

Ensuite, le boogeyman en question ; le Bye Bye Man. Avec Doug Jones qui prend à nouveau un rôle comme il en a l’habitude, nous avons ici une idée originale. Rien que la prononciation de son nom et le fait d’y penser lui donne de la puissance. Il peut alors, apparemment, altérer la perception des gens. De plus, son look déchire (long et fin, capuche, regard flippant, longs doigts accusateurs) et il se promène toujours avec un toutou sans peau possédant une tête étonnamment humaine. Là, LÀ, on a de quoi avoir un boogeyman sympathique.

Seulement, le métrage s’arrêtera là. Qui est le Bye Bye Man ? Niet. Pourquoi a-t-il un joli toutou ? Nada. Pourquoi c’est son nom qui déclenche tout ? Néant. Qu’est-ce que, pourquoi, comment ? Que dalle. Tout ce qui sera lâché (mini-spoiler) c’est que cette créature pourrait être à l’origine des massacres perpétrés dans les familles ou encore dans les lycées (fin du mini-spoiler). Donc, pas grand-chose à se mettre sous la dent.

The Bye Bye Man sonne relativement faux. De la trouille sans en être, des acteurs convaincants dans des rôles qui le sont moins, un croque-mitaine de folie sans information, le tout nappé d'une ambiance posée mais pratiquement inexistante. Tout cela pour dire qu’avec un autre traitement, cette créature et son animal de compagnie pourraient carrément déchirer le grand et petit écran. Mais clairement, lorsque les personnages passent 1h36 à se lamenter, crier très fort et gesticuler, on n’a pas beaucoup le temps d’en mettre plus.

Ah, et si vous avez lu cet article à voix haute… ben… bonne chance !

Allez, n’y pensez plus.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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