Loin de chez soi

Le Marveliverse… que d’émotions ! Que de films ! Que d’aventures ! Débuté en 2008 avec Iron Man de Jon Favreau, les métrages Marvel sont passés par trois phases et un tonitruant final des Avengers dans Endgame d’Anthony et Joe Russo en 2019. Cette même année sort le 23ème film de l’univers cinématographique Marvel et respectivement dernier de la phase III ; Spider-Man : Far From Home. Centré sur l’homme-araignée, nous avions déjà eu droit à un magnifique Spider-Man : Homecoming en 2017, réalisé par Jon Watts. Même réalisateur pour ce nouvel opus, l’araignée sympa sort de son quartier pour parcourir l’Europe face à un nouveau super-méchant. Le plaisir est-il au rendez-vous ? L’action est-elle de la partie ? Ou la nostalgie va-t-elle prendre le dessus ? On enfile son costume, on prépare nos lance-toiles et c’est parti pour la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers (notamment sur les films précédents de l’univers Marvel)

Après la perte tragique de son mentor, Peter Parker (Tom Holland) prend la décision de mettre le costume de Spider-Man de côté pour quelques temps. Partant en voyage à travers l’Europe avec sa classe, il veut avouer ses sentiments pour M.J. (Zendaya) tout en profitant de prendre du bon temps avec son meilleur pote Ned (Jacob Batalon). Mais ce voyage va être parasité par Nick Fury (Samuel L. Jackson) demandant à Peter un coup de main pour venir à bouts de monstres venus d’une autre dimension, tout cela avec l’aide de l’étrange Quentin Beck (Jake Gyllenhaal) aussi appelé… Mystério.

Bon, avec ce pitch, on a l’essentiel du film. On retrouve avec plaisir Tom Holland, toujours bien dans son costume comme dans sa vie d’étudiant. Dévasté par le décès de son Avenger modèle, sa confusion ne peut être surmontée que par la vision de la belle M.J. Les interventions de Nick Fury ne semblent pas vraiment l’intéresser pour le moment. Pourtant, quand on est un super-héros, c’est un taf’ 24H/24H.

On retrouve majoritairement des têtes déjà connues qui nous rappellent à notre bon souvenir l’équipe des Avengers, notamment avec un petit montage au début du film. Samuel L. Jackson est fidèle à lui-même bien que semblant moins concerné que d’habitude (explication en scène post-générique) ; M.J. se la joue légèrement rebelle ce qui n’est pas pour déplaire ; Happy Hogan (Jon Favreau) s’amourache de la tante de Peter, May (Marisa Tomei) ; et les camarades de Peter, Ned, Flash (Tony Revolori) et Betty (Angourie Rice) commencent de prendre en importance.

Le grand nouveau dans le film est Jake Gyllenhaal qui a la tâche de représenter le méchant Mystério pour la première fois au cinéma. Bruce Campbell aurait dû avoir ce privilège lors d’un quatrième film Spider-Man suivant la trilogie de Sam Raimi, mais cela ne s’est jamais fait. Dès lors, c’est notre Donnie Darko qui porte fièrement le bocal de ce personnage, juste assez fou pour être convaincant et assez dangereux pour en faire baver l’homme-araignée.

On suit donc les tribulations de tout ce petit monde à travers l’Europe ! Cette fois-ci, pas de stagnation dans la ville de New York ; on part en voyage ! Venise, Prague, Londres, nous allons voir du pays, permettant ainsi des changements de décors bienvenus et des possibilités de centrer l’action de différentes manières. On peut donc voyager tout en restant derrière son écran, admirant les pirouettes de Spider-Man dans diverses villes européennes.

Le fond de l’histoire avec l’arrivée des Elémentaux sur Terre pour venir la bousiller, ces derniers provenant de Terre-833 (alors que Peter vit sur Terre-616, référence aux comics), est assez prenant pour nous tenir en haleine la première partie du métrage. Le duo Spider-Man/Mystério fonctionne bien mais nous, spectateurs aguerris avec notre connaissance de l’histoire, savons bien qu’il s’agit d’un méchant. La question est ; comment ce dernier peut-il être présenté ?

La tournure intervient en plein milieu de métrage où le pot aux roses nous est révélé. Ancien employé viré de Stark Industries, Quentin Beck compte bien montrer au monde que ses machines à hologrammes peuvent lui permettre de devenir le plus grand super-héros de tous les temps. Avec une batterie de comparses, il orchestre donc tout pour se faire passer pour un sauveur dans le but de ravir la place qu’avait précédemment Iron Man. Pour cela, il lui faut impérativement des lunettes à intelligence artificielle (appelée EDITH) détenues par Peter, seul leg de son défunt mentor.

La seconde partie du film est plus rythmée, opposant les deux hommes dans un jeu du chat et de la souris, composé d’illusions et de manœuvres stratégiques bien foutues. Les séquences incluant les projections holographiques de Mystério sont savoureuses et nous font tourner la tête au sens propre comme figuré. Excellentes séquences et un bel hommage au personnage de bases des comics.

Jon Watts gère toujours autant bien le degré d’humour, ne tombant jamais dans une surenchère malheureuse et sachant quand s’arrêter. L’émotion est aussi de la partie, notamment cette scène où Peter manipule la technologie de Stark comme le faisait ce dernier. Ah, on a presque l’impression de revoir Tony dans ses œuvres… et c’est franchement chouette.

On rit, on sent quelques élans de nostalgie (les nombreuses références au Marveliverse aident beaucoup) et on est ravi de découvrir ce nouveau pan de l’histoire. Le combat final envoie du lourd, la conclusion du film tient la route et la scène inter-générique nous laisse sans voix, surtout sur les conséquences de la révélation de Mystério via les écrans géants à travers le monde, avec l’aide d’un certain J. Jonah Jameson (J.K. Simmons), directeur du Daily Bugle chez Sam Raimi et ici blogueur en ligne n’aimant toujours pas Spider-Man.

Pourtant, à l’issue du visionnage, on sent comme un manque, une pièce perdue, un vide qui n’est pas comblé. Cela vient-il des acteurs ? Non, ils sont tous dans le tir. Le scénario ? L’histoire est prenante, intéressante et la présence de Mystério aide grandement à l’affaire. Les scènes d’action ? Toujours aussi époustouflantes comme dans les autres films de Marvel. Alors, qu’est-ce qui cloche ?

Depuis le début des films de l’univers cinématographique Marvel en 2008, nous avons eu droit aux différentes origin stories des personnages et surtout à un suivi constant pour nous mener jusqu’au doublon Infinity War et Endgame. Les Avengers ont donc été dissouts, les Pierres de l’Infini ne sont plus d’actualité et il n’y a plus de réels enjeux existants. Dès lors, ce dernier film de la phase III du Marveliverse (qui devait être, à l’origine, le premier de la phase IV) ne possède plus la même consistance et ne semble pas vraiment enclencher une suite, si ce n’est par l’arrivée de nouveaux personnages ou les scènes inter- et post-générique.

Ce n’est pas la faute du réalisateur, ni des acteurs, ni des producteurs, ni des scénaristes ; c’est celle du contexte. Spider-Man : Far From Home se retrouve en ballotage entre la fin des Avengers et le début d’une nouvelle ère, celle de la phase IV, initiée en 2020 avec le film Black Widow. Difficile donc d’arriver en fin de métrage sans avoir cette sensation de vide, heureusement fortement comblée par le fun et la décontraction du film.

La véritable question à soulever est ; l’univers cinématographique Marvel va-t-il perdurer ? Un bloc de vingt-deux films pour nous conter l’histoire cossue des Avengers et maintenant… ? Ma seule inquiétude est celle que les studios ne parviennent pas à intéresser une nouvelle fois le public, même si Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 ou la suite des aventures du Dr. Strange figurent au programme. De plus, l’univers Marvel possède encore moult personnages et aventures qu’il est possible de faire découvrir au public. Espérons seulement que le film Endgame ne signifiait effectivement pas la fin du jeu.

Restant tout de même un excellent divertissement et nous permettant de voir l’homme-araignée voltiger dans les airs à travers toute l’Europe, Spider-Man : Far From Home semble pourtant s’éloigner de ce que l’on a connu. Suis-je trop sensible ? Vais-je tenir le coup ? Bien sûr que oui ! Car Marvel a encore beaucoup d’atouts à jouer et cela va sans dire que le visionnage du présent film a été d’autant plus intéressant en le reprenant dans son contexte actuel. Fans de l’univers Marvel, adeptes des super-héros en plein questionnement et aficionados des métrages qui envoient de l’entertainment à foison, je vous souhaite un bon film !

Phase III terminée… on se retrouve en 2020 pour la phase IV !

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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