Elles sont folles, ces poupées !

Comme toutes les grandes sagas d’horreur, Chucky possède son lot de film. Ici, c’est le septième opus qui nous arrive en 2017. Traduit Le Retour de Chucky de l’anglais Cult of Chucky (la VO étant nettement plus logique, comme souvent), nous allons retrouver notre poupée tueuse préférée dans les méandres d’un asile psychiatrique. Don Mancini reprend son poste de réalisateur après un très bon La Malédiction de Chucky. Que va-t-il nous arriver avec ce nouveau film ? La badass attitude de Chucky sera-t-elle présente ? Les institutions psychiatriques font-elles bien leur travail en matière de plangonophobie ? On desserre la camisole de force et on se met en quête de réponses. ATTENTION : cet article contient des spoilers (et pas des moindres)

Quatre ans après les événements du précédent film, Andy Barclay conserve précieusement la tête encore vivante de son ancien bourreau Chucky. Lui faisant subir moult tourments, il le considère comme « son meilleur ami pour la vie » et compte bien le garder encore longtemps. Pendant ce temps, Nica se retrouve en institution psychiatrique pour avoir tué toute sa famille après la mort de sa mère. Elle reçoit une poupée « Brave Gars » de la part d’une femme appelée Tiffany Valentine et un autre de ces jouets est utilisé pour sa thérapie. Seulement, des choses étranges commencent à se passer dans cet hôpital. Nica en est convaincue ; Chucky est de retour.

On retrouve plein de monde dans ce nouvel opus. Brad Dourif est toujours présent pour que Chucky s’exprime. Conservant son humour et son sadisme, l’on assiste même à quelques scènes sous tension, le tueur prenant son temps pour élaborer des plans toujours plus vicieux afin de sortir vainqueur de toutes les situations. Fiona Dourif reprend son rôle de Nica. Jeune femme perturbée, en plein dilemme entre la réalité inconcevable des événements et le mensonge éhonté de ce qui est possible, elle est en thérapie avec le Dr. Foley (Michael Therriault), un médecin peu orthodoxe qui a des méthodes étranges et des penchants malsains. Andy Barclay (Alex Vincent) passe à l’action dans cet épisode, pour notre plaisir non dissimulé. Tiffany, ressemblant trait pour trait à Jennifer Tilly, est aussi de passage et nous prouve qu’elle est toujours autant fracassée du ciboulot que son tueur de petit ami. Et pour nous faire sourire, Kyle (Christine Elise) est de retour en toute fin de métrage. La sœur adoptive d’Andy est toujours en vie et prête à tout pour son frangin, après les terribles événements de Chucky, la poupée de sang.  

Don Mancini est un scénariste compliqué. Chaque fois que l’on souligne une incohérence majeure dans l’un de ses récits, il arrive à nous l’expliquer par la suite. De manière bancale, c’est vrai, mais il l’explique quand même. La disparition complète de Kyle dans le second opus n’était que temporaire et pourrait, potentiellement, être expliquée dans une suite. Le destin d’Andy, antagoniste principal de Chucky, est ici un peu plus détaillé. A croire qu’il joue avec nos nerfs, le père Mancini ! Du coup, impossible de dire s’il y a réelle incohérence ou s’il faut juste attendre quelques années pour avoir les réponses souhaitées. Bien que cela soit intelligent, ça reste extrêmement frustrant.

Dans le film même, le scénario démarre correctement. On se retrouve dans un asile, avec des poupées, dont l’une est particulièrement appréciée de Madeleine (Elisabeth Rosen), une jeune femme infanticide et faisant partie du groupe de Nica. Grâce aux personnages et à leur tares psychiques (Madeleine et son enfant, Claire (Grace Lynn Kung) et son comportement froid, Malcolm (Adam Hurtig) et ses multiples personnalités), nous avons droit à plusieurs sous-intrigues intéressantes et un développement bienvenu des personnages. Même Nica bénéficie de ce traitement, permettant d’aller jusqu’à un final WTF, mais nous y reviendrons.

Puis, il y a Chucky. La poupée déambule dans les corridors de l’hôpital comme s’il était chez lui… et c’est kiffant ! Avec plusieurs punchlines à son actif (« Putain, elle est complètement à la masse ») et une manière de tuer vicieuse, jouant du regard avec sa victime avant d’en finir, il faut dire que le petit est devenu grand ! On apprécie énormément les scènes où il apparaît, car nous restons également dans une ambiance proche du film précédent.

Ici, pas d’humour outrancier ou de situations ultra comiques. On reste dans les standards du film d’horreur, à huis-clos dans un hôpital en plein hiver, pour nous coller quelques sympathiques moments de tension. Don Mancini joue à nouveau avec l’arrière-plan, le calme avant la tempête et les apparitions furtives de Chucky, présageant que ça va faire mal.

Tout ce serait admirablement bien passé si le scénario ne prévoyait un pseudo-super pouvoir venait de la poupée tueuse. Désireux de bien faire les choses, Chucky décide d’en finir une fois pour toute avec ce corps de poupée, pourtant fort pratique pour continuer de tuer à tour de bras sans se faire repérer. Pour que son entreprise réussisse, il se voit doté de la capacité de se dédoubler, respectivement de fractionner son âme pour qu’elle soit transférée dans plusieurs corps. Ceci explique donc pourquoi sa tête continue de vivre… et qu’il peut déambuler, en plusieurs exemplaires, dans l’hôpital.

On en arrive à une scène certes intéressante mais hors sujet où plusieurs Chucky se partagent les tâches histoire de finir le boulot. Tout ça nous mène à un transfert final de l’âme principale de Charles Lee Ray dans un corps approprié avant que la bande de tueur s’en aille de l’hôpital, rigolards et satisfaits. Avec l’apparition de Kyle en toute fin de métrage, on ne sait pas s’il faut considérer Le Retour de Chucky comme une finalité à l’histoire… ou comme le début d’une nouvelle saga.

Bien foutu sur bien des points, on conserve une impression extrêmement mitigée en fin de course. Est-ce que les incohérences ne sont que des lacunes temporaires qui auront une explication un jour, ou de réels blancs dans le scénario ? Est-ce que Chucky n’aurait pas pu user de ce pouvoir plus tôt pour parvenir à ses fins ? Est-ce que nous aurons une suite à cette affaire, surtout que (oh, grand plaisir !), le principal ennemi de Chucky est toujours des nôtres ? Apportant des réponses, le film soulève, à mon avis, trop de questionnements.

Le Retour de Chucky est donc 50% synthétique et 50% naturel. On retrouve la poupée tueuse dans toute sa splendeur, avec un humour noir très bien ficelé. Les personnages sont intéressants et possèdent une certaine profondeur. L’ambiance globale est correcte et assumée, comme le fait M. Mancini depuis quelques temps déjà. Pourtant, il manque quelque chose à la fin, laissant un goût d’inachevé et de bancal, surtout que l’on ne sait pas si nous en avons fini avec Chucky ou non. Dans l’ensemble, on peut considérer Le Retour de Chucky comme un film laissant une impression mitigée, tout au mieux comme un divertissement correct et empreint, malgré tout, d’une certaine nostalgie, du temps où le culte de Chucky n’avait pas encore vu le jour.

Fiona, c’est bien la fille de son père, non ?  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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