Mais... mes yeux saignent !

Pour n’importe quel métrage, je cherche toujours le point positif afin de ne pas flanquer le tout à la poubelle. Dans le cas du film Romina, sorti en 2018, il n’y a pas grand-chose à rattraper. Dirigé par le réalisateur mexicain Diego Cohen… ben… franchement… voilà. De jeunes gens qui décident de se faire une session camping et qui se font trucider par l’une des leur camarade, ça vendait pourtant du rêve ! Que s’est-il passé ? Y a-t-il quelque chose à sauver ? POURQUOIIIIIII ??? Je prends un sac en papier pour souffler dedans et on se lance dans la critique. Bon, y’a des spoilers, mais ce n’est franchement pas grave.

Six potes décident de faire du camping. Une fois sur place, ils se rendent compte que l’une de leur camarade, Romina (Francisca Lozano), campe à proximité. Possédant déjà quelques cases en moins, le viol qu’elle subit déclenche chez elle une folie meurtrière. Ou les aurait-elle tués de toute manière ? Bref, c’est le début de l’hécatombe pour eux… comme pour nous.

Le métrage démarre relativement bien durant les premières minutes, nous présentant un dialogue (plutôt monologue) entre un psychiatre (interprété par le réalisateur Diego Cohen) et la jeune Romina. C’est ensuite sur un air d’opéra que nous faisons le tour de la zone de camping en nous montrant l’état des différentes victimes. Au vu des tortures subies, on se dit que nos mirettes et notre palpitant vont prendre cher. Ben non…

On passe ensuite à une scène de présentation des protagonistes qui va durer plusieurs minutes. On les voit tous entassés dans la voiture de Ramón en train de se lancer des vannes et de tergiverser sur l’absolue nécessité d’avoir des denrées alimentaires pour leur séjour, à savoir de la bière et des chips. On découvre leurs différentes personnalités … et on n’aime pas ça.

Le conducteur Ramón (Walter Bercht) semble normal mais s’avère un réel enfoiré. Il sort avec l’insupportable Celia (Claudia Zepeda) qu’on achèterait volontiers pour la baffer. Nous avons ensuite la belle Ximena (Arantza Ruiz) qui s’avère être la plus normale de l’équipe. Diego (Oliver Nava) semble être le seul à connaître Romina et passe relativement inaperçu. Arturo (Roberto Beck) veut juste descendre des binouzes et s’amuser. Quant à Ezequiel (Victor Bonilla), il obtient la palme absolue du débile profond doublé d’un salopiaud de premier ordre, le tout avec le Q.I. approximatif d’une toile de tente.

Ils causent, se marrent, essaient d’échafauder des activités pour leur sortie… mais tout ça nous place directement dans une léthargie complète. Ces jeunes gens sont définitivement irrécupérables, grossiers, irrespectueux, sans intérêt. Nous ne sommes pas encore à quinze minutes de film qu’on a envie qu’ils y passent tous.

C’est là qu’intervient Romina, interprétée par Francisca Lozano. Si l’on ne peut pas exclure une certaine folie dans son regard qui nous met mal à l’aise, n’en reste qu’il lui manque sérieusement quelques cases sur l’échiquier. Entre séances topless, balades nocturnes et dézingage de camarades de classe, elle se la joue Battle Royale où elle seule est au parfum des règles du jeu. La prestation est dérangeante mais de loin pas flippante.

C’est durant la nuit que tout va basculer. Ezequiel, émoustillé par la présence de Romina, ne voit pas d’autre solution que de procéder à un viol (!) avec la complicité de Ramón, après quoi ils s’en reviennent au campement comme s’ils étaient allés s’acheter une nouvelle brosse à dents. Sérieusement ? Non, mais, on est où là ? Après leur acte, le seul truc qu’ils se disent, c’est : « On verra demain comment on fait ». Si on voulait trouver de l’horreur dans ce film, cette phrase résume tout.

Romina va donc, dès le lendemain, procéder à quelques remises à niveau en assassinant les autres campeurs les uns après les autres. Vous vous souvenez les corps en début de film ? Eh bien… c’est à peu près tout ce que l’on voit, les exactions de la jeune femme n’étant en rien filmées. Nous n’avons de visuel que le résultat. Ah non ! Un écrasement de tête viscéral avec projection sanguine vient ponctuer le métrage. Au moins ça.

On apprend également que Diego était dans le coup depuis le début ! Embrassant goulûment Romina en fin de métrage, il précise que leurs « potes le méritaient ». Donc, orchestration machiavélique ? Rape and revenge ? Film pour de rire ? Aucune idée… et on sent que les acteurs et le réalisateur ne savent pas vraiment non plus où ils mettent les pieds.

Incohérences extrêmes (laissé un pote seul pour aller chercher un possible voyeur dans la forêt, sérieux ?), personnages insupportables (prime à Celia et Ezequiel), histoire inexistante (finalement, pourquoi tant de haine ?), faux-raccord (coucou le monsieur à la caméra dans le rétroviseur !), Romina n’a rien pour plaire. Absolument RIEN !

Ah… se peut-il que quelque chose ait survécu ? On remarque que le réalisateur aime les films d’horreur au vu du contexte. Le point que j’ai le plus apprécié du film est le fait que les protagonistes se trouvent dans un endroit appelé Lago de cristal. Cela ne vous rappelle rien ? Un certain Crystal Lake dans Vendredi 13, par exemple ? Chouette petit hommage… mais ça s’arrête-là.

Ne développant ni histoire, ni personnages, ni cohérence, ni raison d’être, ni fun, ni classe, ni visuel destructeur, ni intérêt, Romina est à éviter. Le réalisateur n’en étant pas à son coup d’essai, on s’attendait à quelque chose d’un peu plus couillu (dédicace au garde-forestier du film) et de plus viscéral. Ici, aucune détermination, simplement des jeunes gens qui s’agitent pour pas grand-chose. Regardez à nouveau la saga avec Jason Vorhees ; cela vaut mieux.

Romina à l’asile et son copain à l’air libre ? C’est beau, l’amour. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

Partagez cette page