On lance le film ; Aladdin... à la deux...

John R. Leonetti, c’est Mortal Kombat : Destruction Finale, L’effet papillon 2 et Annabelle. En 2017, il reprend du service pour I Wish – Faites un vœu, film d’horreur avec une histoire de souhait et de boîte à musique. Les métrages horrifiques incluant l’idée de la lampe magique ne sont pas légion et il est plaisant d’en voir un sortir sur nos écrans. Loin de Wishmaster (1997), ce film va nous narrer l’histoire d’une jeune fille et des problèmes rencontrés lors des années de lycée. Du coup, est-ce que c’est vraiment un film d’horreur ?

Claire est une lycéenne peu populaire dans son bahut. Avec l’aide de ses deux meilleures amies, elle tente tant bien que mal de survivre jour après jour. Sa mère s’est suicidée il y a des années, son père travaille en récupérant des objets dans les poubelles et le garçon dont elle est amoureuse ne la regarde même pas. Pour son anniversaire, son père lui ramène une étrange boîte à musique avec des inscriptions chinoises. Apprenant cette langue aux cours, Claire découvre qu’elle peut voir sept de ses vœux exaucés au moyen de cette boîte. Sa vie va alors changer… mais chaque vœu a son prix.

Dans le rôle principal, la jeune Joey King n’en est pas à son coup d’essai ; En quarantaine, The Dark Knight Rises, Conjuring : Les Dossiers Warren et Independence Day : Resurgence sont parmi sa filmographie. Dans des rôles parfois moindres, certes, mais quand même. On pense donc qu’ici, tout va bien se passer. Il faut dire qu’elle est bien, Joey King, dans le rôle de l’adolescente rejetée et marginale. Mais le rôle veut qu’elle soit tellement axée sur elle-même que du coup, le capital sympathie ne prend carrément pas. Il en sera de même pour le reste du casting, incluant notamment Ryan Phillippe dans le rôle de Jonathan, le père de Claire, Sydney Park jouant l’amie de Claire, Meredith, ou encore Ki Hong Lee en Ryan, l’ami et amoureux transi de la jeune fille.

Les rôles sont très bien joués, là n’est pas le problème. C’est dans l’écriture des personnages que le bas blesse. Au lieu de les prendre en pitié, nous avons tendance à attendre qu’il leur arrive une bricole histoire de se mettre quelque chose sous la dent. Pire encore, les différents personnages décédant à cause de la terrible boîte… ben on n’en a pratiquement rien à faire. Antipathiques, peu connus ou simple chair à canon, ils passent l’arme à gauche dans une indifférence pratiquement subatomique. Pour dire, la mort la plus triste pour moi, c’est celle du pauvre Max.

Parvenant peu à se faire du souci pour les protagonistes, essayons de nous tourner du côté du scénario. Ce dernier est linéaire… TRÈS linéaire. Nous alternerons donc les vœux et les morts avec une rigueur instinctive en se souciant, entre deux, des diverses difficultés rencontrées par la pauvre Claire. Si l’on connaît un peu le principe de ce genre de film, nous parviendrons sans mal à discerner ce qui va arriver et à le devancer. Même les origines de la terrible boîte seront expédiées vite fait à grand renfort de page Internet et de traduction approximative. Dommage.

Le film se focalise dès lors sur les problèmes existentiels de Claire ; impopularité, difficulté d’intégration, honte de son papa, manque de moyens, etc. Du coup, le métrage passe plus pour un film sur l’adolescence et les problèmes qui y sont liés plutôt qu’un récit horrifique incluant ce genre de thème. La boîte à musique intervient alors comme un moyen pour Claire de s’en sortir et, bien entendu (en plein âge bête, hein), elle ne va penser qu’à elle. On peut ressortir la métaphore suivante ; l’égoïsme mène à la perte. En même temps, dans l’histoire, elle aurait souhaité la paix dans le monde, un proche y serait tout de même passé, alors… 

De l’horreur ? Ben, pour être franc, non, du moins rien de viscéral. Les morts ressemblent étrangement à des déroulements à la Destination Finale (encore), aucun monstre ne fera son apparition et même les jump scares vont se révéler inexistants. Pire ; quelques morts seront carrément risibles, comme l’oncle avec une canne qui ne possède aucun système de protection dans sa baignoire. Je ne sais pas, moi, un tapis antidérapant, c’est pas la ruine. La musique de la boîte à souhaits non plus ne fera pas mouche, ne provoquant ni malaise ni envie de la refermer à tout prix pour éviter le pire.

Dit comme ça, il n’y a apparemment rien de bon dans ce film. Mais vous me connaissez ; j’aime trouver de bonnes raisons d’avoir pris 1h30 de mon temps à regarder ce genre de choses. Tout d’abord, il y a l’idée de base ; les souhaits. Comme mentionné en introduction, il est rare de retrouver des métrages traitant de ce sujet. Donc, même si l’ensemble est sévèrement égratigné, la rareté de la toile de fond est assez forte pour être mentionnée.

Si aucune trouille ne vient nous tarabuster durant le film, la tension, elle, est relativement bien maîtrisée. Les scènes de morts ont beau être parfois tendancieuses, n’en reste qu’elles nous mettent une relative pression. Puis, il y a certaines manières de filmer. A un moment, un souhait a été formulé et une personne va mourir. La boîte s’ouvre et on se retrouve avec deux scènes en parallèle mettant en jeu la vie d’un proche de Claire. Qui va y passer ? Cette manière de jouer avec nos nerfs apporte un peu de vivacité au métrage.

Tout se déroule alors jusqu’à une fin prévue (si vous avez vu Wishmaster, impossible que vous passiez à côté) et un BANG final sonnant à la fois comme une logique implacable… et comme une libération. Une scène mi-générique pourrait nous faire penser à une éventuelle suite, en espérant cette fois-ci que ça balance un peu plus qu’ici.

I Wish – Faites un vœu est un film avec des ambitions, mais qui se vautre en se prenant les pieds dans le tapis. Personnages bien joués mais transparents au niveau du rendu émotionnel, scénario linéaire, trouillomètre à zéro, reste tout de même quelques bonnes idées transportées par le vent. Film conseillé à ceux qui veulent faire une pause dans leurs visionnages horrifiques afin de respirer un coup et pour les mordus de cinéma ne pouvant pas passer à côté d’un seul métrage. Pour les autres, refaite-vous un petit Wishmaster des familles.

D’ailleurs, avec la connaissance du mode d’emploi de la boîte, le premier souhait aurait pu être « Je souhaite que personne ne meurt lorsque je fais un souhait ». Et là, ça aurait donné quoi ? 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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