Foolcatcher

Un film qui parle de cauchemar et d’attrape-rêves, moi je dis, il faut le voir. C’est ainsi que j’ai découvert Dreamkatcher, sorti en 2020. Oui, oui, Dreamkatcher avec un « K » et non un « C ». Dans les premières secondes du film, un message nous indique que ce n’est pas un attrapeur de rêves traditionnel mais plutôt une sorte de prison utilisée pour enfermer des esprits mauvais. Pour son premier long métrage, Kerry Harris se lance dans un film d’horreur censé nous faire cauchemarder. Va-t-on pouvoir dormir ? Aura-t-on besoin d’acheter un attrape-rêve pour retrouver le sommeil ? Où peut-on se procurer ces fabuleux objets ? On accroche son gri-gri au plafond et on se lance dans la critique.

Luke (Henry Thomas) s’en va en vacances dans une maison isolée avec sa nouvelle petite amie Gail (Radha Mitchell) et son fils Josh (Finlay Wojtak-Hissong). Ce dernier a de la peine à accepter la présence de la nouvelle copine de son père après la mort brutale de sa mère. Devant s’absenter quelques jours pour raisons professionnelles, Luke laisse Gail, psychiatre pour enfants, seule avec son fils. Des événements étranges vont survenir après le vol d’un attrape-rêve dans la grange-brocante de Ruth (Lin Shaye).

Manifestement, nous sommes en présence d’un film au scénario déjà connu, c’est-à-dire où une famille recomposée se retrouve au milieu de nulle part après un terrible drame. Henry Thomas, notre Elliott intemporel de E.T. L’extra-terrestre, semble quelque peu poussif tout comme sa compagne à l’écran Radha Mitchell, qui possède pourtant une filmographie bien fournie, mentionnant notamment Silent Hill. Mais… la magie ne semble pas opérer quant à l’empathie que l’on pourrait avoir à leur égard dans Dreamkatcher.

Le jeune Finlay Wojtak-Hissong se retrouve dans son troisième film et a un petit quelque chose de flippant. Il faut dire que son personnage de Josh est d’une impertinence extrême et que ses blagues sont plus que douteuses. Du coup, on se laisse volontiers prendre au jeu. Mais le film ne serait rien sans la présence ionosphérique de Lin Shaye. Abonnée aux films d’horreur tels que la série de Insidious, on peut compter sur elle pour que son personnage, bien qu’un peu effacé, soit joué de manière convaincante. Merci Lin !

Parce que pour le reste, c’est un peu comme si on ne passait jamais la deuxième vitesse. Les rôles sont intéressants mais mollassons, instaurant une ambiance trop pépère pour être honnête. Il est en de même pour le scénario qui ne va pas s’encombrer de tenir un rythme bien fourni. Dès l’arrivée des protagonistes dans leur maison de campagne, on va assister à une foule de dialogues qui vont être ponctués de quelques scènes « horrifiques » pour tenter de nous transmettre une tension qui n’arrive pas. Dommage pourtant ; la scène d’introduction augurait du bon.

Au fur et à mesure que le film se déroule, on attend que l’action décolle et que les choses deviennent un peu plus concrètes. Mais cela n’arrivera jamais. Même l’attrape-rêve (le « Dreamkatcher », pardon) piqué au nez et à la barbe de Ruth par le petit Josh n’a pas une histoire des plus intrigantes. On apprend simplement qu’il s’agit de quelque chose de dangereux qui peut piéger les esprits et… c’est à peu près tout.

Tout se déroule ainsi, dans une ambiance morne et peu entraînante, ne cherchant même pas à nous surprendre avec l’histoire ou encore à grand coup de jump scares. C’est con parce que pour cette fois-ci, un peu de trouille, ça n’aurait pas fait de mal. On sursaute une ou deux fois (deux fois, je crois) mais ça s’arrête clairement là. Donc pour la frousse, merci de repasser plus tard.

Alors oui, le comportement de Josh vire franchement au malsain et on se demande quel plan diabolique il va pouvoir mettre en place. De plus, certaines de ses prestations sont effectivement assez prenantes. Et puis, il y a aussi les pertes de repères ressenties par le spectateur. On sait que l’on essaie de nous balader en jouant entre le rêve et le réel mais tout cela n’est pas un cauchemar, mais une triste réalité.

On en arrive à la fin qui… QUOI ? C’est ça ? Honnêtement, on s’y perd un peu et le manque d’informations sur l’ennemi à combattre dans le film n’aide pas. Un ennemi peut être mystérieux et posséder une part d’ombre non révélée mais là, sans comprendre clairement le fonctionnement de ce truc de déco, on en vient à se demander ce qu’il se passe vraiment dans les dernières minutes.

C’est donc avec une certaine consternation que l’on assiste aux dernières images mi-générique où l’objet est retrouvé par un autre groupe d’enfants. Est-il vidé de sa mauvaise énergie ? Possède-t-il encore quelques esprits dans son sac ? Aucune idée et franchement, ‘vaut mieux ne pas savoir.

Dommage car le film regorge de thèmes importants tels que le deuil, la peur du remplacement d’un parent, les troubles du sommeil et surtout la confrontation entre rationalité et paranormal. Gail, psy de son état, tente de se convaincre que les troubles de Josh ne sont pas liés à un bête attrape-rêve et quand elle se prend la réalité en pleine gueule, ça fait tout bizarre. Mais ce changement d’avis se fait en une fraction de seconde et aucun temps n’est pris pour construire le personnage dans un sens avant de procéder à ce revirement.

En surfant sur la mode des parasomnies tout en y ajoutant une touche d’artisanat, Dreamkatcher ne fait que se confondre lui-même. Poussif, morne, parfois longuet, avec une brochette d’acteurs pourtant bons mais qui ne semblent pas convaincus, ce ne sont pas les quelques scènes potentiellement bien fichues ou l’utilisation d’un attrape-rêve géant qui vont parvenir à faire pencher suffisamment la balance en sa faveur. Si vous avez du mal à vous endormir, vous pouvez tenter le visionnage. Dans le cas contraire et en comparatif, le film Dreamcatcher, l’attrape-rêves de 2003, tiré d’un roman de Stephen King et réalisé par Lawrence Kasdan, vous paraîtra franchement bon.

Bon, finalement, je vais décrocher ce truc parce qu’il ne sert à rien.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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