Copier/Coller

En novembre 2007 sort sur les écrans [REC] de Jaume Balagueró et Paco Plaza. Tremblement de terre dans le monde du cinéma d’horreur ; c’est une réussite totale. Pas étonnant que les américains décident d’en faire un remake… et le plus rapidement possible. En octobre 2008, En quarantaine débarque dans les salles obscures, soit moins d’un an après la sortie de l’original. Pour le réaliser, on demande à John Erick Dowdle de passer derrière la caméra. Il aura alors la lourde tâche de raconter, à l’américaine, le [REC] de ses confrères espagnols. Constat. ATTENTION : cet article contient des spoilers.

Angela Vidal est une journaliste animant une émission de nuit, le but étant de montrer aux spectateurs ce qu’il se passe dans la ville de Los Angeles pendant qu’ils dorment. Pour sa prochaine sortie, elle se rend dans une caserne de pompiers avec son caméraman, Scott. Un appel retentit ; des hurlements ont été entendus dans un immeuble au centre-ville. Ils suivent les pompiers sur les lieux. Une fois dans le bâtiment, ils se font attaquer par une vieille femme enragée. Les autorités déboulent et mettent le lieu sous quarantaine. C’est le début d’une nuit d’horreur.

Nous allons faire les choses en deux temps, si vous le voulez bien. Premièrement, la critique de ce film si vous avez vu [REC] précédemment et que vous l’avez aimé.

« En quarantaine est naze ».

Voilà. Ça, c’est fait. Pour étayer ces propos, il faut simplement dire qu’utiliser le succès d’un métrage espagnol pour réussir à engranger du pognon sur le simple fait de reprendre trait pour trait l’histoire et de l’adapter à l’américaine n’est pas foncièrement glorieux… surtout dans un laps de temps si court (moins d’une année, il faut le rappeler) ! De plus, le final de [REC] mettait une tension énorme avec l’insertion de la religion dans le contexte horrifique. Ici, rien de plus que le labo d’un chercheur membre d’une secte apocalyptique souhaitant détruire le monde. La possession est devenue une rage, sans doute pour que cela passe mieux auprès du public américain. Consternant.

Maintenant, la critique du film si [REC] vous est totalement inconnu.

« Un nouveau found footage parlant du cloisonnement d’individus aux prises avec des enragés à la mode 28 jours plus tard de Danny Boyle. Rythmé et reprenant les jump-scares traditionnels du genre, En quarantaine arrive aisément à nous surprendre et nous coller une bonne sursautée dans notre canapé. Même si les zombies, bave aux lèvres et constamment sous speed, nous sont connus depuis un certain nombre d’années, il réside ici une ambiance oppressante. Des inconnus (policiers, pompiers, résidents et journalistes) tous coincés dans un immeuble par les autorités extérieures ne souhaitant pas une propagation d’un possible virus. Un huis-clos horrifique ordré.

Au niveau des acteurs, nous retrouvons Jennifer Carpenter dans le rôle principal d’Angela Vidal. Déjà vue dans L’exorcisme d’Emily Rose et comme sœur de Dexter dans la série du même nom, elle campe ici une journaliste faisant son travail et se retrouvant dans une situation quelque peu complexe. Au fur et à mesure du film, elle va développer un comportement de plus en plus chouineur, bien que foncièrement réaliste. Une demi-teinte même si le travail de fond du personnage est fait.

On retrouve Jay Hernandez dans le rôle de Jake le pompier (ironique quand on pense qu’il jouera El Diablo quelques années plus tard dans Suicide Squad, contrôlant le feu). Rôle sur les rails et intéressant. Steve Harris est le caméraman Scott, que nous ne verrons pas beaucoup à l’écran, vous vous en doutez, mais qui reste partie prenante vu qu’il tient l’objet qui permettra de tout filmer. A noter la présence de Denis O’Hare, acteur à la filmographie fournie, qui vient jouer ici le rôle d’un résident quelque peu étrange. Le reste du casting suit et semble être dans le tir de ce qui est attendu.

Le rythme et la trouille, les deux éléments déterminants d’En quarantaine. Scènes tendues, attaques surprises, il y a peu de répit entre les apparitions des enragés de l’immeuble. Lors de ces répits, nous en apprendrons un peu plus sur la possible origine de ce comportement, jusqu’à un final explicatif, nous faisant passer sous le nez Doug Jones dans le rôle d’une créature peu affable. Plusieurs incohérences sont à noter et également le fait que les choses se déroulent ponctuellement de manière brouillonne. On a parfois de la peine à comprendre où le réalisateur voulait nous mener.

En quarantaine reste un métrage horrifique correct qui permettra quelques sursauts bienvenus et cette impression de vous retrouver bloqué l’espace d’1h30 dans un immeuble blindés de méchants zombies survoltés ».

Passons maintenant au constat. Non, il n’est absolument pas nécessaire de voir En quarantaine si vous avez vu [REC]. Bien que le syndrome du « Copier/Coller » se trouve être ici dans son interprétation la plus pure, nous ne sommes cependant pas dans du « plan par plan ». De plus, quelques éléments de l’intrigue se voient changés, et cela péjore énormément le métrage, retirant toute substance paranormale du film original. Américanisé à fond les bidons, En quarantaine est surtout la preuve du repêchage de bonnes idées lorsqu’elles ne viennent pas d’outre-Atlantique. Une reprise « plan par plan » du film de Balagueró et Plaza aurait presque été mieux accueilli.

Cependant, ce film compte une suite, En quarantaine 2 : Terminal, qui même si elle ne se trouve pas être un monument, a son lot de petites surprises sympathiques… et reprend beaucoup d’éléments du premier film. Dans le cas de celui-ci, je pense clairement qu’il y a deux écoles ; ceux qui n’ont jamais vu [REC] et qui pourront potentiellement aimer ce métrage ; et ceux qui ont vu le film espagnol et qui vont crier au plagiat et au n’importe quoi. Choisissez votre camp. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

Partagez cette page