Adamantium plaqué or

Depuis la sortie de X-Men en 2000, réalisé par Bryan Singer, nous voyons la trombine de Hugh Jackman sur grand écran pour interpréter Wolverine. Et voilà que 17 ans plus tard sort Logan, film des studios Marvel, nous promettant une évolution du personnage encore jamais vue. Grand fan des heroes movies et ayant vu en long, large et travers la saga X-Men, j'attendais ce film avec impatience pour voir ce qu'il en était. Je me suis pris une gifle de griffes en adamantium en plein dans la face. 

En 2029, les mutants on pratiquement tous disparus. James "Logan" Howlett alias Wolverine vit de son métier de chauffeur de limousine, espérant mettre assez de côté pour s'acheter un bateau afin de s'en aller voguer sur les flots avec ses amis Caliban et le Professeur Charles Xavier. Ce dernier, rattrapé par les affres de la vieillesse, est cantonné dans un entrepôt abandonné au milieu du désert et surveillé par Caliban. Seulement, c'était sans compter sur l'apparition d'une jeune fille, Laura, qui s'avère posséder les mêmes "talents" que Logan. Poursuivie par une bande de mercenaires, Logan va sortir du rang pour la sauver. 

Nos habitudes des films Marvel vont en prendre un coup. Même si le scénario semble vu et revu, Logan a une approche bien à lui du film de genre et nous proposant une sorte de western-road-trip-heroe-time. Le tout mené à la baguette du début à la fin par une image et une précision qui ne peuvent qu'être totalement saluées. 

Pour aider à l'affaire, nous retrouvons bien sûr Hugh Jackman dans le rôle de Wolverine. Vieilli, difficilement sur le retour, il nous offre une facette du personnage inédite au cinéma (déjà vue par contre dans le comics Old Man Logan de Mark Millar et Steve McNiven). Sa prestation sonne terriblement juste et l'on aurait presque pitié de voir ce qu'il advient de lui en cette année 2029. A bout de force et constatant que sa vie n'a pas été celle qu'il souhaitait, il va alors devenir le protecteur de Laura Kinney, alias X-23. Celle-ci est interprétée par la jeune Dafne Keen pour son premier rôle au cinéma et très franchement, c'est du lourd. Malgré son jeune âge, elle parvient à faire ressortir tout l'aspect, à la fois sentimental et violent du film, la majorité du temps sans un seul mot. Standing ovation pour la scène finale où la puissance émotionnelle du personnage prend un essor absolument grandiose, capable de nous nouer la gorge. 

Bien entendu, il faut aussi mentionner Patrick Stewart, notre Professeur Charles Xavier depuis le X-Men de Bryan Singer. Tapant les 90 ans dans le film, ne parvenant plus à contrôler son pouvoir qui peut dès lors devenir très dangereux, il reste un personnage fort et surtout joué avec magnificence par cet acteur de 76 printemps. On notera également la présence de Boyd Holbrook, dans le rôle du méchant Donald Pierce, que l'on a déjà vu notamment dans Gone Girl de David Fincher ou encore dans la série Narcos. Stephen Merchant, vu notamment dans Hot Fuzz d'Edgar Wright ou Mariage à l'anglaise de Dan Mazer, campe le rôle de Caliban, un mutant pisteur. Ces autres rôles viennent compléter le tableau déjà superbement complet grâce à Logan et sa jeune protégée. 

Pour réaliser tout cela, James Mangold est à la barre. Ses films, comme Cop Land, Une vie volée ou encore 3h10 pour Yuma ont tous été bien accueillis par la critique. A noter qu'il est également le réalisateur du thriller Identity et commandait déjà Hugh Jackman sur le tournage de Wolverine : Le Combat de l'immortel. Encore une fois, Mangold nous prouve qu'il sait quand dire "action" et "coupez". 

Où Logan se différencie-t-il des autres films de super héros ? Comme mentionné précédemment, il y a un soin particulier donné à l'ambiance générale du film. On ne se retrouve pas dans quelque chose de bourrin et dès la première scène, on sait que cette fois-ci, on aura droit à quelques effets sanglants bien sentis qui viennent ajouter une touche de glauque au film qui n'est pas pour déplaire. Fini les baston avec juste une goutte de sang au coin de la bouche. Là, on passe au niveau supérieur, donnant un réalisme plus cru au métrage. 

Là où la plupart des films de ce genre partiraient dans des épopées viriles à grands coups de pains dans la tronche, Logan sait rester sobre quand il le faut et prend le temps de placer les choses sans tenter de nous en coller plein les rétines dès la première seconde. Les personnages sont décortiqués afin que l'on puisse comprendre où ils en sont. C'est posé, propre, presque épuré parfois. Mais qu'importe ; dans cette gamme de films, Logan restera atypique par sa vision plus "calme" et sa manière de nous présenter une histoire plus "violente". 

Toute la structure tient notamment sur la relation entre Logan et Laura. D'ailleurs, est-ce que cela ne voudrait-il pas dire quelque chose ? N'y aurait-il pas une vision supplémentaire au métrage que simplement un homme sauvant une fille d'une bande de malades en 4x4 noirs ? Encore une fois, Logan parvient à surprendre car il sera traité du lien entre un père et son enfant, la transmission d'un héritage et se battre pour vivre libre. La notion la plus forte, celle contre laquelle Wolverine s'est battu toute sa vie, c'est le fait de ne pas être ce pourquoi nous avons été faits, mais simplement être pour qui nous sommes (20 pages là-dessus, vous avez 4 heures). 

Bref, Logan, au-delà des conventions de films de super héros, va permettre de passer un véritable moment de cinéma qui est plus que simplement un pop-corn-time. Profond, bien fichu, presque poétique, il nous laissera avec un petit sourire en coin lorsque le générique de fin démarrera. Le genre de sourire qui nous prouve que même si le combat est rude, il vaut le coup d'être mené. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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