C'est par où la sortie ?

En lisant le synopsis… on se dit qu’on connaît déjà. Puis après, il y a l’affiche. Elle ne vous fait pas penser à un autre film ? Mais si, vous savez, celui qui se passe aussi dans les bois, avec une histoire de sorcière, et également tourné en found footage. Ensuite, il y a la durée ; 68 minutes. Court pour mettre une ambiance et réussir un coup de poker horrifique. Et là, on se dit qu’il s’agit d’un réalisateur espagnol ! La majorité du temps, l’Espagne assure en matière de films d’horreur ! Et finalement… non. Fernando Barreda Luna, le réalisateur, est mexicain. Il ne reste pas beaucoup de raison de se ruer sur ce film. Et pourtant, après visionnage, ce n’est pas si atroce que ça.

Cristian et July sont frère et sœur. Ils ont une passion pour les légendes urbaines et filment leurs investigations pour les partager via Internet. Lors de leurs vacances, ils s’en vont dans une grande maison familiale à Sitges, en Espagne. Heureusement (ou malheureusement) pour eux, les bois de la propriété recèlent une légende, celle d’une jeune fille, Melinda, qui s’y est perdue et qui depuis hante les lieux. Il n’en faut pas plus aux deux jeunes gens pour s’armer de leurs caméras et parcourir le labyrinthe d’arbustes. Ce qu’ils vont y réveiller est terrifiant.

Surfant sur la vague des films à succès tournés en found footage, Atrocious ne déroge pas aux règles instaurées pour ce genre de métrage. Nous aurons ainsi droit à notre lot de présentation de personnages, de suspens, de dédales forestiers et de sursauts inopinés, le tout sur un fond de légende urbaine qui, avouons-le, ne casserait pas trois pattes à un canard. La banalité semble être au rendez-vous. La maison de la famille est située à Sitges, là où se déroule chaque année un festival international du film fantastique. On se dit que c’est déjà ça de pris comme référence.  

Les acteurs, pratiquement tous amateurs, se débrouillent plutôt bien. Les personnages de Cristian (Cristian Valencia) et de sa sœur July (Clara Moraleda) sont amenés correctement et on a réellement l’impression de se retrouver face à un duo frangin-frangine. Les parents, moins présents, sont également de bonne facture. Ce qui surprend le plus, c’est que les réactions des personnages face aux événements sont relativement réalistes comparées à d’autres métrages de ce type. L’impression qui est ressort est étrange mais cela permet certainement une implication différente du spectateur par rapport au film.  

Là où Atrocious devient véritablement atroce, c’est sur le rythme. Le début nous présente les membres de la famille, la maison et ses alentours. Puis, viennent les séquences dans le labyrinthe boisé qui borde la propriété. Vous aimez les arbres ? Parce que vous allez sacrément en voir durant ce film. Petit à petit, une ambiance étrange se met en place, alternant entre découverte du lieu hanté et phénomènes inquiétants. On restera cependant grandement dans les standards du genre, même s’il faut l’avouer, le cadre et les lieux de tournage sont des choses absolument magnifiques, frisant avec un aspect poétique si ce n’est romantique.

Puis, on entre dans la phase finale après la disparition du pauvre Romulus. Cela donnera notamment droit à une poursuite dans le labyrinthe où 12 minutes de plans se focaliseront uniquement sur les protagonistes marchant dans les allées SANS QU’IL NE SE PASSE RIEN ! ‘Vous rendez compte ? DOUZE MINUTES !!! Du coup, la tension mise en place redescend grandement et ça ne sera pas une ou deux apparitions qui changeront la donne ; la poursuite finale semble être totalement loosée.

Ce n’est pas forcément le cas, car Cristian va retrouver sa sœur dans une très mauvaise posture et là, on est parti pour du stress à l’état pur jusqu’à la fin du film. Retour à la maison, partie malsaine de cache-cache, créature inconnue, sang, pleurs, il y aura de quoi nous mettre une bonne trouille durant les dernières minutes, de la peur viscérale et profonde. Se mettre à la place des protagonistes devient effectivement atroce tant la situation est horrible. On aimerait tant pouvoir les sortir de là… et nous avec.

Arrive le final, grandiose, surprenant, parvenant à balayer les 1h08 de film en un instant et plongeant le spectateur dans un profond désarroi. Eh oui, on s’est bien fait avoir ! Cependant, la finalité est tellement brutale qu’on regrette presque qu’elle n’ait pas été amenée d’une manière un peu plus douce, avec par exemple quelques indices parsemés çà-et-là qui auraient pu nous mettre sur la voie. Choquante, directe et sans concession, c’est la claque finale d’Atrocious.

Bilan mitigé pour ce film d’horreur. Autant il y a un réel travail effectué au niveau du choix des lieux, de la direction des acteurs et de la phase finale, autant il reste très irrégulier dans son traitement, risquant même de provoquer parfois quelques bâillements. La peur n’est pas vraiment au rendez-vous ; il s’agit ici, dans l’ensemble, plutôt de stress, outre le final à partir du retour chez eux qui sera des plus tendus et malsains.

Atrocious n’est pas si atroce que cela. Amateurs de films d’horreur, vous pouvez sans autre vous y aventurer, à condition de retrouver la sortie une fois entré dans ces couloirs d’arbustes où vous risquez de vous paumer. C’est ici un peu une allégorie du film ; boisé, sympathique, mystérieux, mais ô combien il est facile de se faire prendre au piège et d’y rester coincé. Et puis, au vu de la durée du film, pourquoi ne pas se faire un petit plaisir coupable en le regardant ; ce n’est pas si long que ça.

En tout cas, personnellement, depuis ce film, je ne vois plus les kiosques comme un endroit romantique. Et vous ? 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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