Monstrueuse réunion

Le MonsterVerse, vous connaissez ? Il s’agit d’un univers cinématographique (c’est la mode) dans lequel Legendary Entertainment en partenariat avec la Toho (détenant notamment les droits sur Godzilla) ont décidé de remettre au goût du jour les bestioles titanesques du cinéma. Initiée en 2014 avec Godzilla, l’histoire a continué en 2017 avec Kong : Skull Island. Dans ces deux métrages, on nous posait les bases d’une suite alléchante avec la présentation post-générique d’autres créatures ayant déjà eu leur heure de gloire dans le cinéma japonais (Ghidorah, Mothra, Rodan). Pour réaliser cette rencontre grandeur nature, on demande Michael Dougherty à la réalisation, déjà à la barre de Krampus et scénariste notamment de… Superman Returns. La confrontation va-t-elle être totale ? Le monde va-t-il survivre ? Godzilla est-il à la monarchie des monstres ce que la crème fouettée est à la tourte Forêt-Noire ? Tout en prenant soin de ne pas réveiller le kaiju qui dort, voyons la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Après la mort de son fils durant le passage de Godzilla à San Francisco en 2014, Emma Russell (Vera Farmiga) met au point le système Orca, permettant de reproduire les signaux émis par les Titans, ces créatures gigantesques découvertes aux quatre coins du globe. Accompagnée de sa fille Madison (Millie Bobby Brown), les voilà prises au centre d’un conflit entre Monarch, organisation chargée de surveiller et tempérer les activités des Titans, une bande d’écoterroristes… et les créatures les plus puissantes que le monde n’ait jamais vu. L’ex-mari d’Emma, Mark (Kyle Chandler), se lance à leur recherche.

Quand il s’agit de faire dans la démesure, on peut compter sur le cinéma pour nous faire voir des trucs de dingue ! Les deux premiers films du MonsterVerse nous ont bien donné le ton et on s’attend donc à du lourd… du très lourd pour ce nouveau film. Surtout que dans ce dernier, nous allons avoir passablement de nouveautés, du moins pour ceux qui ne connaissent pas l’univers de la Toho.

Nous retrouvons bien entendu Godzilla, toujours aussi imposant comme à son habitude. Pour combattre d’autres Titans, il peut compter sur l’aide de son amie Mothra, un papillon géant. Apparue pour la première fois en 1961 dans le film Mothra, son arrivée dans le MonsterVerse est remarquée car teintée de poésie, de beauté et d’un acharnement sans bornes au combat. Et puis, un papillon géant qui se bat contre un ptérodactyle gigantesque, ça vend du rêve.

L’objet volant en question, c’est Rodan. Apparu dans le film éponyme en 1956, c’est un kaiju en feu pouvant voler à une vitesse supersonique, détruisant tout sur son passage. Sa sortie d’un volcan est une scène passablement impressionnante du métrage, surtout quand l’on voit la teneure du bestiau.

Et en matière de grosse bébête, on ne peut pas passer à côté de Ghidorah. Monstrueux dragon tricéphale, débarquant pour la première fois à l’écran en 1964 dans le film Ghidrah, le monstre à trois têtes. Il possède deux queues comme des masses d’armes géantes, des ailes immenses semblables à celles des chauves-souris et déclenche des tempêtes du fait de sa simple présence. Ses origines, reprises également dans Godzilla 2 : Roi des monstres, sont extra-terrestres. Pas d’inquiétude, cela est totalement normal et donne même une explication convaincante sur le fait qu’il soit, dès lors, l’Alpha des Titans.

A cela, il faut encore ajouter treize autres monstres en sommeil ou réveillés à travers le monde. La plupart d’entre eux sont visibles en cours de métrage et pour les autres… ils ne devraient pas tarder à se faire connaître. On peut donc dire qu’en matière d’immenses bestioles, le film tient ses promesses.

Concernant le casting, Mark (Kyle Chandler), père de famille de son état, connaît bien les prédateurs et s’avère un atout essentiel. Emma (Vera Farmiga) développe un appareil pour communiquer avec les Titans et se veut être la sauveuse de l’humanité. Leur fille Madison (Billie Bobby Brown) possède un courage hors norme et doit apprendre à survivre dans ce monde monstrueux. A noter que cela fait plaisir de voir que la jeune actrice peut s’émanciper de son rôle phare dans Stranger Things en étant juste dans le ton de ce métrage.

On retrouve Ken Watanabe dans le rôle du Dr. Serizawa, déjà vu dans Godzilla, cette fois-ci avec un destin des plus héroïques ; Sally Hawkins reprend son personnage du Dr. Vivienne Graham avec un destin des plus tragiques ; Bradley Whitford joue admirablement le Dr. Stanton, avec le cynisme nécessaire ; Charles Dances interprète Alan Jonah, un écoterroriste qui ne rigole pas ; et on croise également CCH Pounder, Joe Morton et Zhang Ziyi entre autres.

Globalement, le casting tient la route et on repart, tout comme dans Godzilla, avec une problématique familiale de base. Cela permet non seulement une immersion plus aisée et également de pouvoir poser quelques moments de tensions supplémentaires dans le métrage. On peut dire que le travail est fait et qu’il est fort sympathique.

Le scénario suit un cours bien précis ; celui du réveil des différents Titans à la suite de l’arrivée de Ghidorah. Cet Alpha va donc appeler ses congénères pour qu’ils viennent mettre le bazar sur notre planète et détruire l’humanité. Pour sauver la mise, il faut parfois (tout comme c’est le cas dans Godzilla lorsque les MUTO débarquent) faire appel à une créature tout aussi dangereuse pour sauver la situation. Le gros lézard devient alors un allié de l’humanité, combattant les méchants Titans avec l’aide de Mothra.

On a donc des humains qui tergiversent sur le sort à donner à l’humanité et la possibilité de voir Godzilla comme un allié. On constate également les dires d’Emma, convaincue que le seul moyen de faire un reboot de l’humanité est de laisser les Titans revenir afin qu’ils fassent refleurir la planète en régulant et favorisant la pousse des plantes après leurs passages dans différents lieux. Une « écolo-touch » en cette fin des années 2010.

Même si on suit avec attention les mésaventures de Mark, Emma, Madison et tout le reste de l’équipe, il faut mettre le doigt sur ce qui nous intéresse concrètement dans ce film ; les combats de monstres. Titanesque est le mot à choisir les concernant, car ça envoie carrément du lourd. Mothra face à Rodan ou Godzilla face à Ghidorah (en Antarctique ou en plein Boston), c’est quelque chose de réellement fun à voir sur notre écran, les effets spéciaux étant magnifiquement régulés.

Mais voilà ; ce que le film cherche apparemment à prouver, c’est sa capacité à nous en mettre plein la vue. Du coup, le scénario simpliste mais efficace devient potentiellement secondaire et on cherche à nous bluffer visuellement plutôt que de prendre du temps avec les personnages comme c’était le cas sur les deux films précédents. Le travail a beau être fait et l’histoire intéressante, on reste pourtant avec un rendu nettement moins profond.

On voulait du spectacle ; on en a pour notre argent ! Godzilla 2 : Roi des monstres, tout est dans le titre. On sait d’ores et déjà comment cela va se terminer. C’est sans compter sur une scène post-générique qui nous laisse à penser que Ghidorah n’a pas encore dit son dernier mot. Les articles de journaux présents pendant le générique, quant à eux, nous invite à patienter avant le prochain combat prévu en 2020 ; Godzilla vs Kong.

Elément non négligeable du MonsterVerse, nous proposant un spectacle moins fourni mais bluffant sur sa partie « fight », ce film est clairement un divertissement pop-corn bien rodé. Faisant exploser les villes comme des châteaux de cartes ou déclenchant un chaos sans nom avec ses différents Titans, Godzilla 2 : Roi des monstres est principalement un immense hommage aux films de la Toho et une manière sympathique de passer une bonne soirée cinéma. Amateurs de gros monstres et de combats gargantuesques, n’hésitez pas.

On peut déjà lancer les paris sur le gagnant du prochain film ; Godzilla ou Kong ?

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

Partagez cette page