Y'a un os ?

Un petit tour en found footage dans les catacombes de Paris, ça vous tente ? Sorti en 2014, ce métrage est réalisé par un certain John Erick Dowdle qui n’est pas étranger au found footage, car on lui doit notamment The Poughkeepsie Tapes et En quarantaine. Certes, la filmographie n’est pas hyper élogieuse et on s’attend alors à avoir un film carrément en demi-teinte avec As Above, So Below, titre anglais du présent Catacombes. Coscénariste avec son frangin Drew, l’entreprise est risquée quand on sait le nombre de found footage en circulation au moment de sa sortie. L’intrigue va devoir harponner les spectateurs pour tenter de leur faire vivre une expérience horrifique qui vaut l’os. Alors, pari réussi ? On prend sa lampe torche et son plan des sous-sols de Paris ; c’est parti.

Scarlett (Perdita Weeks) est étudiante en archéologie urbaine. Elle est à la recherche de la légendaire pierre philosophale créée par Nicolas Flamel. Après avoir décodé un indice de la plus haute importance avec l’aide de son ami George (Ben Feldman), les deux aventuriers recherchent activement une équipe capable de les guider dans les catacombes de Paris, lieu où se trouve la pierre en question. Mais bien que Papillon (François Civil) et sa bande soient calés en matière d’exploration des souterrains de la ville lumière, il existe des chemins qu’il vaut mieux ne pas emprunter.

Premier constat et pas des moindres ; les décors sont naturels. Je veux dire par là qu’il n’y a pas de « fausses catacombes » construites pour les besoins du métrage. Legendary Pictures a en effet eu l’autorisation de la Préfecture de Police de Paris de tourner dans les catacombes même durant six semaines. Du coup, l’authenticité est avérée et on se retrouve dans un cadre à la fois macabre et fascinant. Un gros plus pour l’immersion du spectateur.

Le métrage démarre avec une scène se déroulant en Iran et misant d’office sur la tension, timing serré et explosion de bombes à l’appui. On se dirige ensuite à Paris pour enquêter sur l’emplacement de la pierre philosophale et on fait la connaissance des divers protagonistes. Après un accès aux catacombes par la Petite Ceinture, l’ambiance monte d’un cran et des évènements plus bizarres les uns que les autres ne vont pas tarder à se manifester.

Culte étrange initié par des personnages flippants, sonnerie de téléphone, présence incompréhensible d’objets du passé des protagonistes, le scénario tient bon en matière de trucs pas nets et on se laisse agréablement avoir. De plus, l’histoire de chaque personnage est grattée à la surface, permettant d’en apprendre plus sur eux et d’avoir, par la même occasion, quelques séquences cauchemardesques histoire de nous coller un peu les miquettes.

Mais ne nous écartons pas du sujet principal qui est celui de la recherche de la pierre philosophale, rien que ça ! En prétextant une descente dans les catacombes pour retrouver un artefact légendaire, permettant à Scarlett de prouver que son père n’était pas complètement cinglé, on se sent en terrain connu… presque trop connu. Histoire de famille à la Lara Croft pour Scarlett, excursion dans les abysses de la Terre à la manière d’un The Descent, recherche d’un trésor avec des relents d’Indiana Jones, le métrage est un mélange d’un peu tout, comme si on voulait le rendre plus consistant, plus tape-à-l’œil.

La raison de l’entrée dans les catacombes aurait pu être totalement différente et aurait sans doute donné un ton plus réaliste au métrage, nous forçant à accompagner une bande dans les souterrains de Paris sans chasse au trésor à la clé. Cependant, même si l’effet ne fait pas complètement mouche car trop éloigné d’une potentielle réalité, on peut tout de même saluer le risque pris pour essayer de nous concocter un mélange de film d’aventure avec de l’horrifique le tout sous couvert d’une mise en scène en found footage.

A cela, il faudra ajouter quelques longueurs en cours de routes, sans doute dues au fait de vouloir nous donner cette impression de couloirs sans issue. Les explications sur les catacombes sont légion et permettent de mieux s’y retrouver (c’est une image, hein) dans les dédales sombres et inquiétants du sous-sol de Paris. Les personnages transmettent bien leurs émotions, si ce n’est que Scarlett reste définitivement un ersatz de Lara Croft sans pour autant lui arriver à la cheville.

On suit donc le film avec un certain intérêt et on sursaute quelques fois, car outre les étrangetés trouvées dans les tunnels (le téléphone, le piano, la voiture), nous nous situons dans un found footage. C’est donc avec quelques jump scares bien sentis que nous allons bondir sur notre canapé, la gestion de la tension étant un élément bien maîtrisé par le réalisateur.

Arrive la fin durant laquelle tout part complètement en cacahuète et, soyons honnête, où l’on n’aimerait pas se retrouver à la place de Scarlett. Les évènements s’enchaînent dans un capharnaüm de malade, à grand renfort d’une image clignotante et de bruits inhumains venant tendre nos petits muscles. La finalité de l’histoire illustre à merveille le titre anglais mentionné dans l’introduction et les discussions peuvent alors s’enclencher post-visionnage pour découvrir la symbolique de tout cela.

Le sujet central du film reste la culpabilité et la rédemption recherchée par chacun des protagonistes. Qu’il s’agisse de réhabiliter un être cher parti trop tôt, de se pardonner un acte atroce vécu dans l’enfance ou de reconnaître qu’il est impossible de tout contrôler, les catacombes renvoient les peurs les plus viscérales de chaque protagonistes contre eux pour leur permettre d’y faire face. C’est souvent inattendu, parfois violent et toujours sans concession ; si l’on ne fait pas face à ses peurs, elles prennent le dessus sur nous et… COUIC !

Catacombes est un bon found footage qui peut vous faire passer un agréable moment. Avec ses décors réels, ses scènes bien torchées et son ambiance particulièrement macabre, les amateurs de récits souterrains sont sûrs de ne pas tomber sur un os. Un scénario peu crédible et quelques longueurs n’entachent pas énormément le fait que nous nous trouvons ici avec un film bien pensé, possédant son lot de bonnes idées. Pas de révolution du genre, mais sans aucun doute une pierre (philosophale) de plus dans l’édifice du cinéma horrifique.

Par contre, quelqu’un pourrait m’indiquer où se trouve la sortie ? 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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