Anti-héros confirmé

Le voici de retour pour encore plus de fun ! Après la réhabilitation du personnage en 2016 dans le film Deadpool de Tim Miller, les scénaristes Rhett Reese et Paul Wernick (aidés de Ryan Reynolds himself) reprennent du service pour nous déposer ce second opus sur un plateau. Le réalisateur est cette fois-ci David Leitch, notamment connu pour avoir co-réalisé, avec Chad Stahelski, le percutant John Wick, ainsi qu’Atomic Blonde. Cascadeur de métier, l’homme aux commandes a déjà travaillé sur plusieurs films à tendance super-héroïque (Wolverine : Le Combat de l’immortel, Captain America : Civil War) et se trouve être un excellent choix pour le retour de notre Deadpool chéri. Le film va-t-il s’embourber dans le climax standard des métrages de héros ? L’humour sera-t-il corrosif ? Va-t-on prendre notre pied ? Si vous avez aimé le premier opus, il est clair que celui-ci vous ravira.

Wade Wilson alias Deadpool (Ryan Reynolds) est un mercenaire prisé, exécutant les contrats les plus impossibles. Rejoignant les X-Men malgré lui, il va pourtant chuter lors de sa tentative de stopper un jeune mutant possédant un potentiel de destruction énorme, Russel/Firefist (Julian Dennison). Désabusé, il va reprendre les choses en main, notamment en créant sa propre équipe de super-héros ; la X-Force. Il faut ajouter à cela l’arrivée de Cable (Josh Brolin), un voyageur temporel bien décidé à en finir avec le mutant adolescent. Et c’est parti pour deux heures de fun !

Si le premier Deadpool se la jouait décomplexé, nous présentant un personnage complètement barré et adepte de la défonce du 4ème mur (le fait de s’adresser au spectateur directement), le niveau est un cran au-dessus dans ce nouvel opus, osant aller plus loin dans maintes situations. L’un des points forts est, bien entendu, le scénario. Bien que le fond de ce dernier se révèle assez vite, on passe les deux heures du film sans notion du temps, enchaînant les situations scabreuses, les dialogues remplis de punchlines et les scènes d’action dantesques. Une folie !

Car ici, les fans de cinéma vont se régaler. Les allusions au septième art (particulièrement aux films de super-héros) sont légion. Josh Brolin en prend pour son grade, se faisant surnommer « Thanos » par Deadpool (l’acteur jouant effectivement le Titan Fou dans l’univers cinématographique Marvel), et également « Willy le Borgne », référence aux Goonies réalisé par Richard Donner en 1985. Mais l’anti-héros en costume rouge et noir ne s’arrête pas là, enchaînant les allusions à nombre de films et osant même un monstrueux spoiler sur Logan de James Mangold. Vous voilà averti.

On le sait depuis le premier opus, Ryan Reynolds possède un humour sans limite, surtout quand il s’agit de l’autodérision. Cela se confirme dans Deadpool 2 où l’acteur, en plus de nous offrir une prestation exemplaire, ose ne pas se prendre au sérieux pour notre plus grand plaisir. Pour l’anecdote, Ryan Reynolds prête aussi ses traits faciaux et sa voix à un autre personnage du film, déjà vu au cinéma, et de retour pour un combat en CGI de malade.

Autre acteur de taille, Josh Brolin et son interprétation de Cable. En mode « rogne active », juste dans le ton et possédant un sérieux décalant délicieusement avec le climax ambiant, l’acteur s’en prend plein la tête mais reste droit comme un « i » dans son rôle. On peut le dire ; il joue de manière impecCABLE. Et que penser du personnage de Domino, campé par Zazie Beetz ? Génialissime ! Crevant l’écran avec un humour sympathique et une capacité au combat qui explose tout, voilà un nouveau personnage qui fait rudement plaisir. Il faut mentionner la performance du jeune Julian Dennison qui interprète à merveille son rôle de Russell/Firefist. L’adolescent envoie autant de professionnalisme qu’il crame de trucs et devient donc un acteur à suivre tant son jeu inspire le respect. Bravo !  

On retrouve également des acteurs du premier opus ; T.J. Miller jouant la Fouine, ami et conseiller de Deadpool ; Morena Baccarin dans le rôle de Vanessa, la petite copine du mercenaire, personnage central s’il en est un ; Brianna Hildebrand en Negasonic renfrognée mais prête au combat ; Karan Soni jouant Dopinder, indémodable chauffeur de taxi, drôle à chaque instant ; Colossus (Andre Tricoteux et Stefan Kapicic) possèdant une saveur plus intense que dans le premier film ; et Leslie Uggams alias Althea, la coloc’ aveugle de Deadpool, ne perdant rien de sa franchise. Les revoir est un véritable délice.

On passe rapidement sur le reste du casting qu’il vous faut impérativement découvrir par vous-même. Il faut cependant noter que la X-Force envoie carrément du lourd, avec plusieurs acteurs connus et reconnus, notamment celui interprétant le Fantôme qui, j’en suis sûr, en surprendra plus d’un. Et un petit défi pour ceux qui n’ont pas encore vu le film (et même ceux qui l’ont vu) ; parviendrez-vous à retrouver Matt Damon dans ce métrage ? Bonne chance !

Cette brochette d’acteurs s’entremêle donc dans un scénario de malade, s’axant autant sur l’humour, l’action et le sanglant. Car oui, dans Deadpool 2, ça saigne pas mal. Armé de ses sabres, le mercenaire créé quelques papillotes de méchants, et il n’hésite jamais à prendre des flingues pour une bonne session de fusillade des familles. Le déroulement de l’action dans le film est un tour de force, enchaînant les scènes explosives les unes après les autres. Entre une évasion compliquée, des fights monstrueux contre Cable et un assaut final majestueux, pas d’ennui à l’horizon. Alliant toujours habilement action, visuel sanglant et humour déflagrateur, le sommet arrive au moment de l’arrivée de la X-Force après le saut de leur avion. Je vous laisse savourer cet instant carrément magique.

Au-delà de ça, l’émotion aura aussi sa place… d’une certaine manière. Dans le premier opus, Deadpool nous disait en voix-off qu’il s’agissait d’une histoire d’amour. Dans celui-ci, l’accent est mis sur la famille, du moins celle que l’on choisi. Les responsabilités de notre anti-héros préféré sont également mises en avant, notamment sa capacité à rester sur les rails d’une mission donnée, ici sauver un adolescent en pleine crise destructrice. Et qui sait, peut-être même que Deadpool parviendra à trouver une famille en route.  

Pour en rajouter une couche, le générique de début reprend des airs de James Bond, non sans nous gratifier d’une chanson inédite de Céline Dion, Ashes, écrite pour l’occasion. Les textes apparaissant à l’écran nous font d’ores et déjà marrer, tout comme le feront les dessins de Deadpool durant le générique de fin. Les affiches du film, parodiant d’autres métrages, sont aussi magnifiques et méritent quelques recherches sur Internet.

Vous allez me dire « Le mec, il a dû kiffer le film, vu comme il en cause ». Oui, j’ai énormément aimé Deadpool 2. Mais y a-t-il quelque chose à redire d’un point de vue négatif ? Eh bien, c’est un film qui ne va pas plaire à tout le monde. Si le premier métrage ne vous a pas botté, il y a de forts risques que celui-ci soit dans la même mouture. Violent, trash, porté sur le bas de la ceinture, quoique drôle et fun, Deadpool reste un personnage qui possède aussi ses détracteurs.

Et comme dit plus haut, le scénario est haut en couleur sur sa forme, mais reste dans les clous sur le fond. On devine très vite les intentions de Cable et le pourquoi de son voyage temporel, point qui reste la base de l’histoire, idée se rapprochant d’un certain Looper de Rian Johnson. Pour résumer, Deadpool 2 ne sombre pas dans le convenu, mais reste dans la ligne de tir de son premier opus tout en intensifiant son visuel et sa profondeur. Mais tant que le rire est là et que l’on prend notre pied, ça nous convient très bien.

Autre point négatif de taille, c’est que le film se termine. Eh oui, à ce rythme-là, on en aurait bien repris pour une heure de plus.

Autodérision à fond les bidons, acteurs de folie, caméos orgasmiques, action débridée, taches de sang indélébiles et humour omniprésent, Deadpool 2 s’en tire bien… extrêmement bien ! Conseillé à tous les fans du premier opus et à ceux qui n’ont pas peur des métrages décomplexés et funs au-delà des limites du convenable. Un pur moment de folie durant près de deux heures et une fin qui augure du bon pour la suite. Cependant, celle-ci reste incertaine : Troisième opus ? Film sur la X-Force ? Intégration de Deadpool dans le Marveliverse central ? Seul l’avenir nous le dira, mais avec ce second opus, nous avons la certitude que le personnage est un anti-héros confirmé, osant tout et ne nous épargnant rien.  

Et, Deadpool, merci d’avoir remis les choses en ordre après la fin du film.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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