Ouaip... effectivement...

La véritable question est ; va-t-on ressortir vivant du visionnage ? Eh bien oui, chers fans de ciné, vu que j’écris ces lignes. Netflix nous gratifie de passablement de films horrifiques, tantôt sympatoches, tantôt bancals. Dans le cas présent, c’est le réalisateur Santiago Menghini qui se lance dans son premier long métrage pour la chaîne de streaming. Intrigant au premier abord, avec un titre long comme le bras, on doit l’histoire à une transposition à l’écran du roman d’Adam Nevill, dont l’adaptation d’un précédent livre, Le Rituel, est également disponible sur Netflix (et s’avère franchement sympa !). Est-ce que ce nouveau film vaut la peine ? Trouver un logement bon marché sans mourir, est-ce possible ? Combien de temps peut-on tenir dans des circonstances pareilles ? On paie son loyer avec un mois d’avance et on se lance dans la critique de Personne ne sort d’ici vivant. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Ambar (Cristina Rodlo) vient de débarquer illégalement aux Etats-Unis. Sans le sou et travaillant dans une chaîne de couture pour quelques dollars, elle doit trouver des papiers mais également un lieu où vivre en attendant que les choses se mettent en place. Elle découvre alors une chambre à louer bon marché et où on ne lui pose pas trop de question. Mais le lieu semble être habité par autre chose que les locataires ; s’agit-il des étranges proprios ou d’une entité plus malveillante ?

Autant le dire tout de suite pour briser la glace ; le film ne va au bout de rien. Qu’il s’agisse de l’écriture des personnages, du scénario en lui-même, de l’intrigue liée à la créature du film ou encore des scènes d’angoisse, on assiste à une suite totalement logique et déjà vue de ce que l’on retrouve dans toute production horrifique. Malheureusement, même là, ça ne va pas au bout des choses. Petit débrief’ !

Les acteurs sont bien dans leurs rôles, il faut l’avouer. La détresse d’Ambar est bien réelle. Interprétée sobrement mais avec conviction par Cristina Rodlo, le personnage est au centre de l’intrigue. Hantée par un lourd passé (vous ne me sortirez pas de la tête qu’elle a quelque chose à voir avec la mort de sa mère), elle doit repartir de zéro dans un pays où elle arrive en toute illégalité.

Pas facile donc de s’adapter à cette nouvelle vie surtout avec des amies comme Kinsi (Moronke Akinola) qui lui pique sa thune à la première occasion ou des patrons comme Rilles (Mitchell Mullen), passablement impulsif et prompt à vous virer comme une merde. Cela sans compter sur des propriétaires assez barges ; Red (Marc Menchaca), sympa mais étrange et son frangin Becker (David Figlioli), le Philippe Etchebest du rituel sanglant ! Dur, dur, cette nouvelle vie.

Surtout que la jeune Ambar débarque dans une pension où les chambres sont louées uniquement à des femmes (avec deux frangins comme proprios, rien d’étrange là-dedans, n’est-ce pas ?) et où il faudrait sérieusement penser à remettre un coup de peinture. Mais qu’importe ; le loyer n’est pas cher et aucune pièce d’identité n’est demandée.

Les phénomènes paranormaux débarquent alors. Même si quelques idées sont bonnes (la présence constante de papillons, l’aspect des spectres qui mérite d’être à la fois réaliste et flippants avec leurs yeux luisants), n’en reste que l’on patauge dans l’océan des clichés horrifiques. Jump scares à gogo, scènes prévisibles, violence volontaire et assumée ; on s’ennuie tout de même un peu, surtout si l’on a une connaissance, même superficielle, du monde de l’horreur.

Les événements s’enchaînent jusqu’à un final bien convenu comme il faut où l’héroïne parvient à se dresser face à son passé pour éviter d’être croquée par Itzpapalotl (un démon de l’époque Aztèque, flippant mais radicalement passif dans son genre). Combat pour la survie, punition des méchants, résolution de la situation, fin avec un sourire mystérieux, générique.

Comme dit précédemment, ce film ne va au bout de rien. Les personnages ne possèdent pas (tous) le background nécessaire pour que l’on s’attache à eux ; la volonté de nous faire peur n’atteint pas le quota minimal ; et la critique acérée qui aurait pu être faite sur les difficultés d’intégration ainsi que sur les différences sociales est simplement effleurée avant de passer à la trappe, sans aucune finalité.

Il s’agit d’une de ces histoires où moins on en dit, mieux ça vaut, ce qui explique l’absence totale d’explications sur la créature planquée dans la cave. Pour réussir à découvrir de quoi il s’agit, quelques recherches sur Internet s’imposent. Cela dit, le réalisateur a avoué se concentrer sur l’influence de l’entité et la noirceur humaine plutôt que d’étaler un mythe.

Alors… pourquoi ne pas aller au bout des choses en matière d’influence et de noirceur d’âme ? Parce que pour le coup, on reste un peu sur notre faim. Même les frangins, propriétaires de la masure du film, ne possèdent pas un traitement permettant de clairement établir leur état d’esprit. Cela impacte énormément le métrage, le faisant passer pour une tentative de faire une construction costaude avec des cure-dents et des bouts de ficelle.

Malgré une photographie bien personnelle et une histoire qui aurait pu envoyer un certain steak, le métrage se perd dans sa propre trame, tentant de rattraper le coup en nous explosant la tronche d’un type sympa qui voulait simplement aider (RIP Beto, interprété par David Barrera) ou en tentant de nous coller les miches l’espace d’un plan.

Malheureusement, rien n’y fait et on s’ennuie ferme, s’accrochant pour arriver en fin de métrage en espérant une rédemption. Là encore, la finalité de tout cela ne nous raconte pas comment Ambar va continuer sa vie dans le secteur ; va-t-elle céder à la cupidité rituelle américaine ou conserver son âme intacte ? Là, je vous laisse juge.

Comme d’autres productions Netflix, on tente de nous appâter avec une histoire bien cossue mais c’est le désenchantement total. Là où d’autres métrages (comme l’excellent His House) traitaient de sujets sérieux avec de l’horreur comme il se doit, Personne ne sort d’ici vivant ne nous donne même pas envie d’y entrer. Convenu, lent, sursautant de temps à autre grâce à un jump scare, c’est dommage de bâcler quelque chose qui aurait pu donner bien plus.

Et franchement, ils auraient pu passer un coup de peinture dans cette barraque et demander des loyers plus élevés, non ?  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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