Le film social-network-footage

Des métrages en mode found footage, il en existe une pétée et trois p’tits tas. Du coup, avec l’avancée des réseaux sociaux, il semblait normal qu’on en vienne un jour à ce type d’histoire. L’originalité ? Tout se passe via l’écran d’ordinateur d’une des protagonistes. C’est donc clairement à mater sur son ordi en lieu et place d’une télé traditionnelle, histoire de bien se mettre dans l’ambiance. Tendant vers le sujet du cyberharcèlement, le film est réalisé en seulement 16 jours par Levan Gabriadze, metteur en scène russe ayant déjà tourné quelques… comédies. Au scénario, pour son premier long métrage, nous avons Nelson Greaves (également producteur) qui s’est notamment illustré dans l’écriture de séries comme Sleepy Hollow ou 24 : Legacy. Bien, bien… En mélangeant tout ça, est-ce que nous aurons notre lot de trouille ? Votre page Facebook va-t-elle vous terrifier ? Les amis dans la vraie vie sont-ils les même qu’à l’écran ? Ce qui est sûr, c’est que ce qui se passe sur Internet… restera sur Internet. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Fresno, en Californie. Une soirée comme les autres pour Lily Blaire (Shelley Hennig), zonant sur son ordinateur. Elle se remémore, via quelques vidéos bien glauques, la descente aux enfers et le suicide de son amie Laura Barns (Heather Sossaman), il y a exactement un an. Son petit ami l’appelle par Skype et d’autres potes viennent s’ajouter à la conversation, un en particulier ; « billie227 ». Des événements étranges se produisent et leur conversation tourne au macabre. Se pourrait-il que Laura Barns soit encore présente sur les réseaux sociaux ?

Il faut le dire ; Unfriended possède un méchant visuel. Par « méchant », je veux dire original, intriguant, audacieux. La quasi-totalité du film se déroule via l’écran de la jeune Lily sur lequel nous pouvons voir le chat avec son petit ami Mitch (Moses Jacob Storm), sa playlist de chansons téléchargées, des vidéos sur le passé de ses amis et surtout les conversations via le logiciel de causettes virtuelles Skype. Les plus assidus auront certainement remarqué l’onglet sur la série Teen Wolf, clin d’œil indéniable quand l’on sait que Shelley Hennig y joue comme actrice principale depuis la saison 4.

Un tour de force, si j’ose dire, car c’est uniquement par l’écran de la jeune femme qu’il va falloir faire passer la pilule, non seulement en ce qui concerne le scénario, mais aussi quelques moments de trouille, si l’on parvient à en trouver. C’est donc avec une habileté informaticienne que nous avons plusieurs moments de tension bien sentis, comme la playlist ne mentionnant plus qu’une seule chanson (« How you lie lie lie de Connie Conway) ou la disparition de certains boutons ne permettant pas d’en finir avec le visiteur indésirable « billie227 ». Et que dire de la crise de panique de Lily, cherchant désespérément de l’aide sur Chatroulette histoire d’appeler la police avant qu’une de ses amies ne se fasse occire ; tendu.

Et puis, il y a aussi quelques sursauts (production Blumhouse oblige) se déroulant par webcam interposée. Ken (Jacob Wysocki) en prend cher à coup de mixer ; Mitch ne sera plus jamais bon pied, bon œil ; et le passage de Val (Courtney Halverson), même s’il ne montre rien, reste indéniablement d’une bonne maîtrise en terme de tension.

Mais est-ce un film d’horreur pour autant ? Soyez franc ; si votre conversation Skype avec des potes se met à tourner de cette manière, il y a de grandes chances pour que vous vous mettiez en mode PLS au fond de votre salon pour les quinze jours à venir. Pourtant, même si l’effet de tension est bien présent, ça reste assez pépère. L’idée de tout faire passer par l’écran est géniale, permettant une immersion particulière, mais donne aussi un sentiment de distance par rapport à ce qui se passe dans le film.

C’est donc intrigué mais sans débordements de notre palpitant que nous suivons les mésaventures de ces jeunes gens aux prises avec une force destructrice bien décidée à en finir avec eux. Après plusieurs bugs informatiques, une partie de « Je n’ai jamais… » (un peu longuette) et quelques morts visuelles (après ce film, vous direz « non » au fer à lisser), on apprend la finalité de l’histoire, restant dans une impression mitigée entre la satisfaction et le blasement. La toute dernière image est, selon moi, de trop.

Car ce que dénonce le film, c’est bien entendu le cyberharcèlement. Contenu engagé et assumé pour le réalisateur qui place même une scène où Laura Barns s’exprime dans une vidéo en noir et blanc grâce à de petites pancartes. Cela n’est pas sans rappeler la vidéo d’Amanda Todd, adolescente canadienne s’étant suicidée en 2012 après une série d’harcèlements, principalement sur les réseaux sociaux.

D’une certaine manière, avec Unfriended nous assistons à ce qui pourrait arriver si un esprit revanchard (et à juste titre) se pointait lors d’une session vidéo entre potes. Le constat que l’on peut tirer du film est que nous avons beau passer du temps avec nos amis, nous ne les connaîtrons jamais vraiment. Les réseaux sociaux jouent sur la rapidité d’action et des erreurs (permanentes) peuvent être commises. C’est ce dont Lily fera les frais.

Métrage tranquille mais bougrement bien pensé, Unfriended est idéal lorsque vous vous trouvez seul chez vous, bien calé dans votre lit, et que vous avez envie de vous regarder un p’tit film sur votre ordinateur. Parfois longuet mais restant inventif, ce film transpose une réalité bien existante dans le monde virtuel. Car même pépouze derrière notre écran, nos actions ont des conséquences, et cela peut avoir des répercussions dramatiques. Pas vrai, Lily ?

Apparemment, le profil Facebook de Laura Barns existe toujours…

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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