Un film qui n'a pas de c...

Ah, le found footage ! Ce style de film parvient à mettre le spectateur au cœur de l’action pour lui donner une plus intense sensation de peur. Forcément, le titre de SX_Tape tape un peu dans l’œil histoire de nous aguicher plus facilement. Pour rendre la drague encore plus évidente, on découvre que c’est Bernard Rose qui est aux commandes, réalisateur du désormais mythique Candyman (1992). Sexe et found footage peuvent-ils s’interconnecter ? N’y a-t-il pas un piège évident avec ce film ? Les hôpitaux abandonnés ont-ils autant la cote ? Ne perdons pas de temps en besogne et arpentons la critique de ce film. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Adam (Ian Duncan) a toujours sa caméra à la main. Il filme principalement son artiste de petite amie Jill (Caitlyn Folley) dans sa vie de tous les jours. Pour maintenir un peu de piment dans leur couple, Adam propose à Jill de tourner des sex tapes. D’abord réticente, la jeune femme finit par accepter. C’est ainsi que de fil en aiguille, ils vont se retrouver à visiter un hôpital abandonné… et s’adonner à quelques pirouettes qui auront de graves conséquences.

Dur, dur de trouver une excuse pour un found footage. Le principe de « caméra à la main » dénote tout d’abord une raison d’avoir ladite caméra dans les mimines. Ici, le principe du couple de se filmer lors de leurs ébats est purement prétexte, Adam ayant de toute manière son caméscope à bout de bras. On sent déjà l’arnaque. Mais bon, on découvre la vie de tous les jours du couple, elle peignant, lui filmant, le tout dans une cavalcade de dialogues et de regards complices.

Puis, vient le lieu principal de l’action ; l’hôpital abandonné. Le fait de s’y rendre n’est, à la base, pas du tout du ressort sexuel. Adam propose à Jill d’exposer ses toiles dans ledit édifice et ce n’est que par la suite que leurs pulsions vont prendre le dessus. Pulsions qui, cela dit, restent dans le domaine du soft absolu. Amis pudiques vous pouvez sans autre capter le métrage, car à part un bout de téton et une paire de fesses, rien ne viendra salir vos mirettes.

Tout démarre à partir du moment où Jill se retrouve attachée sur un lit dans l’hôpital en ruines. Une présence inquiétante va prendre possession de la jeune femme et la faire radicalement changer de comportement. L’arrivée de deux amis du couple donne un peu de chair à canon au film mais reste une des nombreuses épines dans le pied du métrage.

Il y a tout d’abord les personnages avec des changements de comportement radicaux. Adam, l’homme à la caméra, celui qui voudrait bien se filmer en plein zigzig, devient tout à coup un étrange peureux, pourtant pas farouche à l’idée de se frotter à un homme possédant un pistolet. Jill, réticente à l’idée d’être filmée, se trouve devenir celle qui est le plus motivée par la chose et cela bien avant que le fantôme de l’hôpital ne vienne s’en mêler.

Le coup le plus fumant reste sans doute l’arrivée des deux amis du couple, Bobby (Chris Coy) et Ellie (Diana Garcia). Adam et Jill parviennent à sortir de l’hôpital après une scène bien trash de saignement de nez et doivent appeler leurs potes pour venir les chercher. Ils arrivent, Jill se plaint de vouloir impérativement rentrer et ils finissent tous par retourner dans l’hôpital pour l’explorer. Franchement, au niveau retournement, on aurait pu mieux faire qu’un revirement de choix de la part de Jill, même si l’on peut prétexter que c’est le fantôme qui la pousse à y retourner.

Sur le fond, les acteurs ne sont pas mauvais mais c’est l’écriture de leurs personnages qui en fait des protagonistes bas de gamme, modifiant leur caractère pour mieux coller au film et ainsi apporter des rebondissements qui se trouvent être peu cohérents au vu de la manière de faire. Chapeau tout de même à Caitlyn Folley qui s’en tire bien dans son rôle alambiqué.

Le scénario part donc dans plusieurs sens, incluant un triangle (carré ?) amoureux chelou, une vague histoire d’hôpital (lieu d’avortements ? hôpital psychiatrique ? résidence secondaire pour médecins sonnés du bocal ? qui sait ?) et une volonté certaine de compliquer le tout pour apporter de l’eau au moulin. Les facilités scénaristiques sont aussi présentes, notamment ce passage avec la pièce remplie de dossiers et BIM, Jill tombe presque immédiatement sur celui qui l’intéresse. 

Plusieurs longueurs sont donc à noter, le réalisateur cherchant à faire monter une tension qui grimpe et redescend aussi sec. Il se passe relativement peu de choses et les habitués du genre horrifique y trouveront plus une raison de bâiller que de sursauter. Mais ce n’est pas pour autant que tout est à jeter car il y a aussi de bonnes idées ; la scène complète où Jill se retrouve attachée, le principe des saignements de nez, l’appel à la police, l’effet de la caméra lorsqu’elle capture un fantôme, tout cela mérite tout de même d’être soulevé.

Histoire tordue et utilisation abusive du décor de l’hôpital, le film parvient à devenir réellement glauque sur la fin, une fois qu’Adam découvre le pot aux roses. L’horreur prend alors une autre dimension… mais on se prend violemment la fin du film en pleine poire. Après une révélation pour le moins perturbante, on retrouve Jill en train de vivre une expérience particulièrement trouble dans les toilettes. S’ensuit une discussion avec Adam qui a de graves conséquences, notamment un plan sur la tête de notre caméraman agonisant.

Les deux scènes suivantes sont également horribles et révèlent l’atrocité qui aurait pu prendre un peu plus place dans le film. La première nous explique ce qu’il s’est passé avec le personnage de Nicolette (Julie Marcus), le fantôme qui a pris possession de Jill, et la seconde fait extrêmement mal. Messieurs, si vous allez jusqu’à cette scène, préparez-vous ! Mais voilà, cela arrive à la fin, moment que le métrage a choisi d’oser ce qu’il n’a pas osé pendant toute sa durée.

Histoire prétexte, coup de bol scénaristique, acteurs bipolaires, SX_Tape ne révolutionne pas le genre horrifique, même dans le domaine du found footage. On note cependant quelques bonnes idées et une ambiance globale qui reste quand même franchement glauque. Pour le reste, on va dire que le fait de le voir étoffe un peu notre vidéothèque mentale, sans plus.

Les saignements de nez impromptus, on en parle ?  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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