C'est Wonderful !

La merveilleuse dame a été créée en 1941 par William Moulton Marston. Psychologue, féministe et scénariste, il participe à l’élaboration du procédé qui donnera naissance au détecteur de mensonge. Cela explique donc la création du personnage de Wonder Woman, super héroïne, et du fait qu’elle possède un lasso de vérité. Déjà apparue dans une série télé, Les Nouvelles Aventures de Wonder Woman entre 1977 et 1979, il faudra attendre 2016 pour voir l’héroïne sur grand écran dans le film Batman v Superman : L’Aube de la justice. Dans le DCiverse (l’univers des films de DC Comics), l’on décide de réaliser un film centré sur le personnage pour le faire entrer dans la franchise concurrente de Marvel. Qui de mieux pour réaliser un tel métrage qu’une femme, Patty Jenkins en l’occurrence. Après avoir mis en scène le monstrueux Monster en 2003, elle revient derrière la caméra pour continuer le récit des super héros de DC Comics. Alors, métrage vivifiant et novateur ou fable contemporaine comme tant d’autres ? Gal Gadot assure-t-elle ? La franchise du DCiverse peut-elle être sauvée ? Aiguisez vos épées et prenez vos boucliers, c’est parti !  

Les Amazones, un peuple exclusivement féminin, vivent peinardes sur l’île de Themyscira. La petite Diana grandit dans cet endroit entre sa mère Hippolyte, reine des Amazones, et sa tante Antiope, générale de l’armée du coin. Un jour, un espion nommé Steve Trevor s’échoue accidentellement sur l’île. Sa mission ; empêcher la création d’un gaz mortel par le général Ludendorff, aidé dans cette tâche par Isabel Maru alias Dr. Poison. Apprenant qu’un conflit mondial fait rage, Diana décide de partir avec Steve afin de retrouver Arès, un ancien ennemi des Amazones, et ainsi mettre fin à la guerre. Elle va se retrouver confrontée aux horreurs de celle-ci, soutenue par l’équipe atypique mise sur pied par Steve. Son périple donnera naissance à celle que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Wonder Woman.

Pour commencer, parlons un peu de Gal Gadot. Cette actrice israélienne est déjà passée quelques fois devant la caméra (notamment dans la saga Fast and Furious) et a été, rappelons-le, Miss Israël en 2004, et a effectué son service miliaire dans l’armée de défense d’Israël à sa majorité. Cinématographiquement, tout s’enchaîne rapidement à partir de 2016 où elle fait une apparition remarquée dans Batman v Superman : L’Aube de la justice en tant que Diana Prince/Wonder Woman. Dès lors, elle est logiquement choisie pour le rôle principal du film de 2017. Appliquée, impeccable dans le statut de la jeune femme qui découvre un monde qui lui est inconnu, elle nous hypnotise par sa beauté, l’émotion qu’elle transmet et sa capacité à mettre de grandes claques aux méchants. Il faut le dire ; elle gère !

A ses côtés, Chris Pine, interprétant Steve Trevor. Crevant l’écran dans la nouvelle saga cinématographique Star Trek, ici son rôle d’espion est mené non sans humour et sans une certaine émotion. Une alchimie palpable s’engage même entre lui et Diana pour notre plus grand plaisir. Connie Nielsen est Hippolyte, reine des Amazones. Déjà vue dans Gladiator, l’actrice nous offre ici une prestation tout en fermeté, conservant une douceur maternelle non négligeable. Sa sœur, la générale Antiope, est interprétée par Robin Wright, toujours aussi incroyable, nous valant de magnifiques scènes en début de métrage.

Côté méchant, nous avons Danny Huston, habitué des rôles ambigus ou de bad guy. Il campe ici le général Ludendorff (qui a réellement existé), ne voyant pas la capitulation comme une option et se démenant pour que la guerre soit remportée par l’Allemagne. Pour l’aider dans cette tâche, Elena Anaya jouant Isabel Maru alias Dr. Poison. Avec sa partie du visage en céramique et son accent à couper au couteau, rien que sa présence nous met mal à l’aise. L’actrice espagnole s’est déjà investie dans des films comme Fragile et surtout La piel que habito de Pedro Almodóvar.

On peut finalement citer David Thewlis (Harry Potter) en représentant britannique ayant pour nom Sir Patrick Morgan, possédant tout le flegme de son pays d’origine ; Ewen Bremner (Trainspotting) alias Charlie, tireur d’élite un peu flingué et mélomane ; Saïd Taghmaoui (La Haine, Hidalgo) dans le rôle de l’escroc Sameer, à la fois beau parleur et vite tendu en situation de crise ; et Lucy Davis (Shaun of the Dead) en Etta Candy, secrétaire de Steve Trevor, efficace, drôle et sachant parfaitement survivre en toute occasion.

Le casting ne souffre d’aucun manquement. Tous les acteurs présents gèrent leur rôle avec envie et professionnalisme. Du coup, l’immersion ne se fait que mieux dans ce monde de comic book, nous rappelant du même coup ce que veut dire le mot « héros »… et dans le cas présent « héroïne ».

Pour parvenir à faire ses preuves, il faut passer par des moments pas foncièrement folichons. Dans ce cadre-là, le scénario reste donc dans les clous et nous propose quelques rebondissements bienvenus, permettant une lecture sans faille et s’effectuant avec plaisir. Pour dire que le film dure 141 minutes, on ne voit pas le temps passer, preuve que le travail a bien été fait. Les scènes d’action envoient des tartes, les instants plus posés mettent en place les différentes intrigues et cela permet de prendre le temps de se consacrer aux personnages. C’est donc très bien fichu.

Les différents évènements de Wonder Woman se basent principalement sur la naissance de l’héroïne et de son rapport avec l’humanité. Venant d’une île exclusivement peuplée de femmes, Diana devra donc se confronter à une horde de personnages masculins, vu qu’elle se rend au front en pleine guerre. Sa quête est la recherche d’Arès, un autre monsieur, qui apparemment veut dégommer le monde à grand coup de conflit mondial. En se jetant dans cet univers de batailles, Diana va donc apprendre à connaître les humains et combattre un dieu grec, cochant donc les deux principales choses à faire pour devenir une héroïne ; avoir de l’empathie pour l’humanité et être capable de dézinguer du lourd.

Le film a d’ailleurs soulevé pas mal de questions par rapport au féminisme. Est-ce qu’il s’agit d’un métrage féministe, faisant l’éloge de la femme au pouvoir et de l’infériorité masculine ? En partant du postulat que le personnage de Wonder Woman a été créé par un féministe, l’on pourrait croire que le film ne sera qu’une grosse bande-annonce communiquant un unique « Les femmes au pouvoir ». Il n’en sera rien. Jouant habilement sur les différences entre les deux sexes, nous en arrivons non pas à un dépassement de la gente féminine, mais une égalité. Diana se bat au front comme ses potes de guerre (voire mieux, certes, mais c’est une Amazone), prend la parole quand ça ne lui est pas permis (d’ailleurs, pourquoi pas, elle a tout autant d’idées que les autres représentants en testostérone dans la salle) et compatit à la douleur des êtres humains. Donc, en se demandant si le film est féministe au possible, clairement non ; il permet de découvrir la naissance d’une super héroïne, fait plutôt rare lors de la passation de l’univers des comics à celui du cinéma. Bien que les femmes se battant aux côtés des autres supers héros soient présentes dans les films de genre, il s’agit ici du premier métrage braquant les projecteurs sur l’avènement d’une future super héroïne DC /Marvel et se focalisant uniquement sur elle. Bon, il y avait bien Catwoman de Pitof en 2004 (techniquement pas une super héroïne) et Elektra de Rob Bowman en 2005 (techniquement relativement daubesque). Donc, est-il nécessaire de les compter ?  

En plus de nous faire profiter de l’ascension de notre Wonder Woman, le film se concentre également sur l’état de guerre qui obscurcit le monde. Au détour d’une scène, nous serons étonnés de constater que l’effet désiré est tout à fait obtenu. Diana, Steve et le reste de l’équipe se dirigent vers le front et se retrouve confrontés aux horreurs du conflit (gens estropiés, enfants abandonnés). La jeune femme voudrait tous les aider… mais c’est impossible. Cette sensation d’impuissance ressentie par Diana viendra nous titiller, nous mettant en pleine poire qu’il n’est pas possible de sauver tout le monde, même pour Wonder Woman. Cela replace également le contexte des supers héros « humains » lancé depuis la reprise de la transfiguration des comics au cinéma.

Par contre, dans cet océan de bonnes notes, il faut mentionner quelque chose qui, il faut le dire, brouille le plaisir complet que l’on pourrait avoir en visionnant le film ; les effets spéciaux. Majoritairement, tout se passe bien et on se prend au jeu. Les décors sont splendides (notamment sur l’île des Amazones), les différents lieux réalistes, jusqu’ici, tout va bien. Mais quand les effets visuels s’en mêlent et commencent à trop se voir (gros soupçon de fond vert, animation de synthèse ne collant pas au reste), ça entache un peu le global. Au début du film, la presque-chute de Diana alors qu’elle est enfant m’a immédiatement fait mal aux yeux. Cela se reproduit à quelques reprises durant le film et, franchement, c’est un peu dommage. Mais bon, le reste étant extrêmement bonnard, ce ne sont pas quelques effets ratés qui pénaliseront définitivement cette réalisation de Patty Jenkins.

Wonder Woman est un film de supers héros avec une super héroïne. Relevant le niveau du DCiverse (qui peinait à remonter), nous avons ici une histoire intéressante, blindée d’acteurs talentueux et truffée de scènes d’action rythmées. Quelques dissertations sur la vie humaine et ce que doit être le courage et BOUM, vous avez un blockbuster hyper sympathique. A tous les fans de comics ou à tous ceux qui ne croyaient plus en le DCiverse, lâchez-vous sur ce film et profitez pleinement de l’arrivée de Wonder Woman que nous aurons le plaisir de retrouver dans le prochain Justic League, rameutant le plein d’autres supers héros. Ça promet !

Du coup, l’impatience perdue pour les prochains films de DC Comics a été retrouvée !   

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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