Ce n'est pas une ciné...cure

Afin de rapatrier un de ses supérieurs, Lockhart, jeune cadre dans une entreprise de gestion financière américaine, s'en va en Suisse dans une établissement de cure thermale. Il va alors rapidement se rendre compte que quelque chose cloche carrément à cet endroit et voudra alors découvrir la vérité à ses risques et périls. 

Gore Verkinski, c'est Le CerclePirates des Caraïbes (trois premiers du nom) et Rango, entre autres. Forcément, à la sortie d'un film de son cru, il fallait savoir de quoi il en retournait. Eh bien, il y a du bon... et du moins bon. 

On se retrouve dans une ambiance parfois étouffante et bizarre (patients trop heureux d'être là, jeune fille mystérieuse, bâtiment immense et parfois étrangement vide), ce qui donne un cachet tout particulier au métrage. Cette sensation d'être complètement perdu au milieu des Alpes Suisses renforce l'aspect de ce genre de situation où aucune échappatoire n'est possible, d'autant plus avec une jambe dans le plâtre suite à un accident de voiture. Et pour coller cela à l'ambiance, nous avons un réalisateur qui sait manier ses plans et qui nous offre du poétique, de l'onirique et même du surréaliste (dédale de couloirs semblant ne pas avoir de fin). Donc, au niveau de la pose du décor, on a donc du bon. 

Dane DeHaan, que j'ai découvert en 2012 dans l'excellent Chronicle de Josh Trank, épouse parfaitement la forme du cadre stressé, Lockhart, pressé de faire ce qu'il a à faire pour retourner au boulot. Son immersion dans une pseudo-folie est elle aussi maîtrisé par le personnage, notamment en pensant à la scène du souper proche de la fin. 

Jason Isaacs, un habitué des films de guerre et d'action, et également notre Lucius Malfoy des Harry Potter, campe un médecin obsédé par le bien-être de ses patients (un peu trop ?) qui reste crédible, hormis à quelques endroits, notamment sur la fin. Il reste un Dr. Volmer qu'on aimerait bien acheter pour mettre des baffes tant on aime le détester. 

Mia Goth, étrange et envoûtante dans son rôle de Hannah. Déjà aperçue dans Everest, nous la retrouverons notamment dans le remake de Suspiria, courant 2017. Elle se fond impeccablement dans le rôle si particulier qu'elle tient, celui d'une jeune fille patiente de l'institut pour des raisons relativement obscures. 

Le reste du casting se tient bien et oscille parfois entre la surenchère et le crédible, mais cela apporte une touche irréelle au métrage. Nous avons donc, encore une fois, du bon. 

Mais qu'est-ce qui peut se passer, me direz-vous alors ? Les plans sont en ordre, les acteurs jouent bien, l'histoire semble correcte, où est-ce que ça peut ne pas fonctionner ? Eh bien, cela réside dans le fait suivant. Tout le long du film, nous suivons notre protagoniste principal aux prises avec le corps médical des environs qui ne semble pas réellement prêt à le laisser s'en aller si facilement. Nous attendons, dès lors, une révélation surprise, loin des standards habituels, nous permettant de nous taper la cuisse en disant "Ha ! Je l'avais pas vu venir !". Eh bien... non. 

En étant amateur de films horrifiques, on sent tout de suite où veut en venir le scénario. Enfin... quand je dis tout de suite, le film durant tout de même 2h30, il faudra tout de même un moment avant de comprendre le fin mot de l'histoire, environ 1h45 avant l'avènement de celle-ci. On est donc sur quelque chose d'extrêmement convenu, même si l'idée de la cure au milieu des Alpes était un magnifique concept de base. De plus, la fin part en cacahuètes et on hésite entre l'applaudissement flegmatique ou la consternation outrée. 

Eh puis, j'ai eu une impression terriblement dérangeante. Lors de la scène dans le poste de police, je me suis retrouvé à avoir des flashbacks de l'excellent Shutter Island de Martin Scorsese. Des médecins, un patient à qui l'on tente de faire croire qu'il est fou, une prison mentale à créer pour le conserver dans une prison faite de béton. En prenant en considération que Dane DeHaan a un je-ne-sais-quoi de Leonardo DiCaprio, je me suis mis à songer qu'on tentait de nous refiler une certaine copie du film de Scorsese. Cette impression reviendra à quelques autres moments après cela. 

Sur le fond, on est dans le malsain avec une pointe légère de gore et certaines scènes peuvent même mettre dans un état de dégoût (séance dentaire, avalage d'anguilles, euh... mais ils sont de la même famille). Cependant, même avec une photographie impeccable, de bons acteurs et une idée de base qui déchire, on ne peut pas prétendre se retrouver avec de l'or en barre. Tout comme le feu de joie final, les choses recommencent, apparemment, indéniablement. Bon film toutefois si vous êtes amateur de genre... mais... sérieusement... 2h30 ???

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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