Ben... avec un générique...

Sur le papier, ça a l’air alléchant. Sorti en 2018 sur la plate-forme Netflix, How It Ends est un film catastrophe basé sur un scénario de Brooks McLaren qui est apparu sur la Black List d’Hollywood en 2010. Dans le casting, on note la présence de Forest Whitaker et Theo James. Et tout cela est emballé sous la direction de David M. Rosenthal qui n’en est pas à son premier long métrage. Bon, ça va être joli du coup ! Et puis, on se rend vite compte que parfois, les choses ne finissent pas comme on le pensait. La « fin » justifie-t-elle les moyens ? Pour le savoir, on fait un stock d’essence et on par pour la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Will (Theo James) est un jeune avocat entretenant une relation avec la belle Sam (Kat Graham). Au cours d’un repas chez les parents de la jeune femme sans la présence de celle-ci, Will se dispute avec son beau-père, Tom (Forest Whitaker) et évite alors de demander la main de sa fille. Le lendemain, prêt à repartir pour Seattle, sa conversation avec Sam se coupe ; une catastrophe s’est produite. Retournant voir Tom, les deux hommes décident de faire le trajet en voiture pour retrouver le plus rapidement possible Sam.

Pour cadrer un tant soit peu le film, on peut dire qu’il s’agit d’un road trip sur fond de film catastrophe. L’idée est bonne car ce format permet de joncher la route de plusieurs péripéties, forçant le spectateur à conserver un suivi notoire de l’histoire sans s’ennuyer. Surtout que la distance à parcourir faire plus de 3'300 kilomètres ; bien de quoi engranger quelques rencontres inopinées.  

L’alchimie entre les deux acteurs principaux fonctionne du tonnerre. Pendant toute la durée du film, on a l’impression de retrouver cette tension parfois ressentie en plein repas de famille avec les beaux-parents, surtout que Will a commis quelques frasques que Tom ne peut pas vraiment blairer ; il a emmené sa fille à l’autre bout du pays (ah… l’amour) et il aurait apparemment pété son bateau lors d’une croisière.

La tension constante entre les deux hommes ne lâche pas une seconde, sauf dans un dernier dialogue empreint d’émotion où Tom avoue finalement que l’important dans la relation entre Will et Sam, c’est qu’ils s’aiment et qu’ils parviennent à survivre à tout le bordel qui est en train de se produire. Très bonne prestation des deux acteurs.

Pour les autres, ben… ils restent un peu anecdotiques. Kat Graham, actrice américano-suisse s’il vous plaît, interprète Sam mais n’est aperçue qu’en début et fin de métrage. Ricki (Grace Dove), mécanicienne de son état, fait un bout de route avec les deux hommes… mais se barre relativement rapidement. Paula (Nicole Ari Parker), la mère de Sam, est entrevue au début du film et Jeremiah (Mark O’Brien), le voisin opportuniste et parano de Will et Sam, fait un petit tour d’écran à la fin.

Les autres rencontres restent dans l’ordre des choses en ce qui concerne les films catastrophe. Pillards, défendeurs de cités, fous du volant, prisonnier en cavale, il y a tous les standards que l’on peut rencontrer pendant une fin du monde comme celle-là. Le film respecte donc les codes mis en place sans déroger à la règle, restant assez rythmé pour que nous ne fondions pas dans un profond sommeil. Cela dit, quelques cassures de rythme ne sont pas évitables mais sont l’occasion de voir les paysages magnifiques qui nous sont proposés.  

Traverser les Etats-Unis, ça fait voyager ! Et ça en pleine apocalypse, en plus. Dérèglement climatique ? Attaque synchronisée (comme semble le penser Jeremiah) ? Jugement divin ? Pas d’informations précises concernant ce qu’il se passe mais l’important ici, ce sont les humains pris dans la tourmente… et le fait que les effets spéciaux soient bien foutus.

Pluie de foudre, tremblement de terre, tombée de cendres et même une coulée pyroclastique, voici les quelques joyeusetés proposées. Pour augmenter l’effet de terreur de la population, coupure des communications et de l’électricité et BAM, on obtient un beau bordel général qui surfe, comme il se doit, sur la vague catastrophique qui s’avère logique.

Bien sur les rails, How It Ends ne s’aventure pas trop loin des conventions et reste dès lors relativement prévisible et sans grands enjeux. Le scénario, bien que présent à un moment donné sur la Black List, donne peu de profondeur aux autres personnages que Will et Tom et se laisse gentiment porter sur la vague du conventionnel.

Et la fin, dans tout ça ? Revenons-en aux fondamentaux ; au vu du titre du film, je pense légitime de savoir comment il se finit. Eh bien, très cher amis… il n’y a pas de fin. Nous ne sommes pas en présence d’un Neverending Story quelconque, mais bien d’un écran noir qui s’abat sur l’écran comme la foudre sur le sommet d’un sapin. La notion de fin ouverte n’est même pas à prendre en compte car les possibilités de ce qu’il se passe après la tombée de rideau sont innombrables. 

Nuée ardente, poursuite en voiture, déclaration d’amour, accélération à la mode Fous du volant, rideau. Voilà, voilà. Que les explications concrètes aux phénomènes se produisant et déclenchant l’apocalypse ne soient pas développées n’a pas une réelle incidence. Cependant, pour un film qui s’appelle How It Ends, ne pas faire de fin, c’est plutôt osé. Coup de génie ou prise de pied dans le tapis ? Je vous laisse juge. Pour ma part, j’ai choisi mon camp.

Au-delà de ça, le film parle principalement des relations humaines en période de crise. L’animosité entre Will et Tom n’aurait peut-être pas trouvée de solution sans une bonne vieille fin du monde. L’humain a peur de se confronter dans certaines situations et dans le cas présent, il a quand même fallu quelques milliers de kilomètres, plusieurs morts et une catastrophe terrible pour que le dialogue entre les deux hommes puisse s’ouvrir. Ah, on attend toujours le dernier moment.

How It End ne se termine pas comme il se doit, dispose de plusieurs longueurs, d’un casting secondaire pratiquement pas approfondi et d’une histoire connue et reconnue bien dans les clous. Cependant, de bons effets spéciaux, un road trip en pleine catastrophe et une relation tendue entre Theo James et Forest Whitaker permettent de passer un moment sans prétentions tout en restant dans un contexte de genre assumé. S’il n’y a rien à la télé, vous pouvez tenter le coup.

Pour Sam et Jeremiah, vous en pensez quoi ? 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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