Quand ça finit dans un terminal

En quarantaine, sorti en 2008, proposait navrement une revisite du film [REC] de 2007, modifiant notamment plusieurs piliers du scénario d’origine. Puis, en 2011, on apprend la sortie d’En quarantaine 2 : Terminal, qui s’avère NE PAS ÊTRE un remake de [REC] 2, mais une histoire originale. Premier film pour John Pogue à la réalisation, on nous propose un métrage qui n’est pas en mode found footage mais qui s’avère être la suite directe d’En quarantaine. Bon… vu qu’on a visionné le premier, autant essayer de voir ce que vaut le second, non ?

Jenny est hôtesse de l’air sur un vol partant de Los Angeles. L’embarquement et le décollage se passent sans fausse note. Cependant, un des passagers, malencontreusement mordu par un des hamsters transportés par un prof, va développer une rage incontrôlable et gravement blesser une autre hôtesse. Il est temps de faire atterrir l’avion et de mettre tout le monde en lieu sûr. Mais au sol, les autorités confinent le terminal. Personne ne doit en sortir, même si la rage commence à se propager.

Le film reprend plusieurs éléments du premier, instaurant une sorte de mythologie propre. Là où le scénario modifié d’En quarantaine portait gravement préjudice à sa qualité par rapport à son grand frère espagnol, ici, on pose de nouveaux standards et du coup, le ton semble être plus véridique et ferme que dans le premier opus. Une crise dans un avion, un terminal sombre, un virus inconnu transformant les porteurs en enragés du système, tous les ingrédients semblent réunis pour passer un chouette moment horrifique.

Mercedes Mason est Jenny, dans le rôle principal, habituée notamment des séries télé. Hôtesse de l’air rôdée dans son travail, elle va devoir assumer le groupe de survivants et prendre des décisions difficiles. Un rôle peu évident mais qui aura son lot de surprises en cours de route. Mattie Liptak est le jeune George. Adolescent prenant l’avion tout seul pour retrouver l’un de ses parents, il sera sous la garde de Jenny. Un personnage intéressant dans le contexte présenté ici et bien tenu par ce jeune acteur. Josh Cooke est Henry, un professeur d’école transbahutant les hamsters de ses élèves durant le vol et ayant un rôle un poil plus complexe que ce que l’on pourrait penser. Ignacio Serricchio est Ed, un bagagiste qui s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Le reste du casting s’en tire avec dignité, mais cependant, il y a un souci de taille.

Les différents personnages sont intéressants et atypiques, mais il n’y aura pas vraiment de profondeur. Nous allons tous les voir les uns après les autres, en apprendre à peine plus sur leur personne, et toujours effleurer la surface. Pas de drame en toile de fond ; ici, ce qui est nécessaire, c’est d’avoir du monde pour nourrir la propagation du virus. Du coup, ça pêche un peu au niveau de l’intérêt des différents protagonistes et lorsqu’ils passent l’arme à gauche, ben on s’en fout un peu.

Peu d’originalité aussi dans le scénario. Effectivement, ce dernier ne se déroule pas uniquement dans l’avion (un bon point car ça aurait été rasoir) et prend position dans un terminal. Cela implique un lieu défini (et sévèrement gardé par les autorités), dans lequel il est plus facile de gérer les apparitions des infectés, inscrivant également un objectif clair pour les protagonistes ; en sortir. Sinon, on restera sur les rails officiels de tout film horrifique, planant sereinement sur un fil rouge convenu qui pourra en faire bâiller quelques uns.

Il y a aussi de bonnes surprises dans ce En quarantaine 2 : Terminal. Tout d’abord, les scènes de tension sont extrêmement bien gérées. Même si elles tombent relativement dans le déjà-vu, il faut dire qu’elles surprennent la plupart du temps et sont très bien amenées. La recherche d’un bagage, l’espoir d’une sortie, les discussions animées entre les protagonistes, tout peut devenir une source de problèmes… et de sursauts !

Oui, il y a quelques bons moments horrifiques dans ce film. Les effets spéciaux aidant beaucoup à la chose, vu que ces derniers sont bien fichus et donnent un ton réaliste sans user à outrance de procédés numériques ou tomber dans un gore risible. De plus, l’insertion de lunettes à vision nocturne dans l’histoire va nous donner droit à des scènes pas piquées des hannetons et instaurera une ambiance found footage, sans doute en hommage aux films précédant celui-ci.

Bien que le scénario se perde en convention préétablies, il a pourtant le mérite de nouer directement avec le premier opus, nous proposant même une explication complète sur la fin de ce dernier. On connaît dès lors les raisons de cet étrange appartement au sommet de l’immeuble de Los Angeles et le lien direct entre les deux films est assez intéressant pour être mentionné ici. Ce n’est pas du mirifique, nous sommes d’accord, mais c’est bien vu d’y avoir pensé. Là où beaucoup de second opus tentent d’en faire des caisses au niveau explicatif… ou s’en battent totalement les steaks, celui-ci est dans une juste mesure.

Et que dire du final ? Je vais simplement parler d’un conduit d’aération et de deux personnes à l’intérieur dont une commence de toussoter. Un pur moment de stress où l’on s’attend à tout. On renoue avec l’aspect horrifique pur jus, celui qui contracte les muscles, et où l’on espère que tout se passera finalement bien.

En quarantaine 2 : Terminal n’est pas un chef-d’œuvre, mais il a le mérite d’essayer de nouvelles choses tout en gardant des bases communes. Ce qui change ici, ce ne sont pas les rails, mais la couleur du train se trouvant dessus (OK, l’image d’un train pour un film qui parle d’un avion, c’est mal vu, je sais). Même s’il ne s’agit pas d’un found footage, que les acteurs sont assez avares en profondeur et que le scénario semble d’un convenu total, plusieurs bons moments sont à noter et il s’agit d’une réelle surprise, remontant légèrement le niveau du premier opus. Si vous avez vu En quarantaine, que vous kiffez les problèmes en avion et que vous aimez les zombies enragés, regardez donc ce numéro 2. 

Personnellement, j’ai toujours trouvé les chats fourbes, pas vous ?

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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