Dans l'espace, personne ne vous entend.

Le réalisateur suédois Daniel Espinosa a commencé sa carrière en 2003 avec plusieurs films principalement connus dans les pays au Nord de l’Europe. Ensuite, il débarque aux Etats-Unis avec Sécurité rapprochée en 2012, suivi du film Enfant 44 en 2015. Puis, en 2017, on le place aux manettes du métrage présenté ici. Une histoire dans l’espace avec un extra-terrestre hostile et des protagonistes piégés avec la créature, ça ne vous rappelle rien ? Ressemblant trait pout trait sur le papier à l’Alien de Ridley Scott, va-t-on se retrouver avec une copie ? Les extra-terrestres nous veulent-ils vraiment du mal ? Pourquoi ne pourrait-on pas être amis ? Dans l’immensité de l’espace, il arrive que certaines questions ne trouvent jamais de réponses. Comme si personne ne vous entendait. Ben, de toute façon, y’a pas de son. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Dans la Station Spatiale Internationale (ISS), les six membres de l’équipage récupèrent une sonde revenant de Mars. Dans un échantillon de sol, l’exobiologiste du coin parvient à ranimer une cellule dormante qui se met alors rapidement à se développer en un organisme multicellulaire. La forme de vie, baptisée Calvin par une école de la Terre, prend en poids et en assurance avant de se faire la belle de sa zone de confinement. Se baladant dans la station, Calvin va attaquer les occupants les uns après les autres. Pour les survivants, le but est simple ; empêcher que cette chose n’atteigne la Terre.

Alors oui, on pourrait croire à un Alien, mais le déroulement reste relativement différent. Si à chaque fois qu’on a une présence hostile dans un vaisseau spatial on devait hurler au plagiat, on ne serait pas sorti de l’ISS. Les similitudes sont présentes, tout en détournant l’attention du spectateur en lui  présentant une mise en forme différente. Life : Origine inconnue reste un film de science-fiction hyper-prévisible, ne serait-ce déjà par la constitution de l’équipe de la station spatiale.

Médecin de bord, David (Jake Gyllenhaal) ne parvient pas toujours à honorer son serment d’Hippocrate et nous laisse avec une prestation en demi-teinte. Miranda (Rebecca Ferguson), officier de quarantaine, semble un peu perdue dans l’espace. L’ingénieur Rory (Ryan Reynolds), lui, parvient à nous étonner par une prestation courte mais intense. Sho (Hiroyuki Sanada), pilote et ingénieur système, va être papa et pense naïvement pouvoir s’en sortir. Hugh (Ariyon Bakare), exobiologiste de son état, fait copain-copain avec une créature d’un autre monde. Pour terminer, Katerina (Olga Dihovichnaya), commandante de la mission, fait une balade dans l’espace dont elle pourrait ne pas revenir.

Dans l’ensemble, on s’attend clairement à une décimation en règle de l’équipage, et on se dit qu’à l’instar des films se déroulant dans une station spatiale ou un vaisseau, il ne pourra en rester potentiellement qu’un… voire aucun. On ne se trompe pas vraiment au vu des personnages, qui restent fades pour la plupart. Ça virevolte dans tous les sens à bord de la station spatiale mais on ne parvient pas clairement à s’identifier à eux, les voyants comme une chair à canon pour Calvin. Reste que la mort de Ryan Reynolds, elle, est prenante et émotionnellement terrible. Pour les autres… ben… tant pis pour eux. Dommage, car nous sommes quand même en présence d’acteurs qui ont de la bouteille et qui, sans doute avec une écriture différente, auraient pu nous en mettre plein le cornet.

Si le scénario ressemble à s’y méprendre à celui d’un certain film où dans l’espace, personne ne nous entend crier, le sujet est ici traité avec un peu plus de terre à terre et moins de matière horrifique. Les explications concernant Calvin seront fournies et potentiellement crédibles, même si au final, aucun des protagonistes ne sait vraiment en face de quoi il se retrouve. C’est donc avec un sentiment mitigé que le métrage se met en place.

La présentation des membres de l’équipage via une vidéo avec la Terre est bien fichue et on se met bien vite dans le train-train quotidien de la station spatiale. L’arrivée de Calvin se fait en fanfare et… c’est là que tout commence à déraper. Hugh pense pouvoir faire ami-ami avec la forme de vie (sans doute a-t-il trop abusé du visionnage d’E.T. dans sa jeunesse) et ce qui doit arriver, arrive. Calvin se fait la malle… et il n’est pas content.

Commence alors une course-poursuite avec la créature dans et EN-DEHORS de la station, histoire de faire tout de même quelques petites sorties dans l’espace pour justifier le budget. Tout se déroule alors très vite, les occupants tombent comme des mouches et on dirait bien que Calvin est en phase de gagner la partie. Ses interventions sont toujours teintées d’une certaine tension, la créature ne reculant devant rien pour en finir avec ses « proies », n’hésitant pas à les détruire de l’intérieur ou encore de leur pomper leur fluide vital pépouze en restant accroché à eux.

C’est donc avec les yeux ouverts mais sans grande conviction que nous suivons les mésaventures des protagonistes, piégés dans une station spatiale à des milliers de kilomètres de la Terre sans possibilité d’y retourner. Il ne faudrait pas que la bestiole martienne parvienne à mettre un tentacule sur la planète ; ça pourrait faire tache. D’ailleurs, le design de Calvin m’a étrangement fait penser à la créature présente dans Cloverfield. Un cousin éloigné ?

Dans la totalité du métrage, il faut cependant mentionner une bonne maîtrise de la tension, le réalisateur jouant à fond la carte de faire des scènes un peu plus longues histoire de faire durer le suspense. On sait ce qui va se passer, on l’appréhende et du coup, Daniel Espinosa joue un peu avec nos nerfs pendant ce temps. La musique aide également grandement à la chose, notamment dans la scène finale où le plan couplé avec la bande-son parvient véritablement à nous coller des frissons. La fin, d’ailleurs, possède son petit twist des familles, nous faisant arborer une moue à demi-convaincue, mais en même temps, un signe de tête approbateur.

La problématique de la vie extra-terrestre est au centre du cinéma de science-fiction. Nous avons ici un film qui, s’il était sorti il y a quarante ans, aurait pu tout défoncer au box-office. Life : Origine inconnue arrive sans doute trop tard, dans un siècle où la découverte d’une cellule martienne hostile semble un peu rébarbative. Nous en avons ici la vision un peu plus scientifique, tentant maladroitement de basculer dans une horreur qui n’arrive concrètement jamais, si ce n’est dans les dernières secondes du film.

Life : Origine inconnue ne laisse pas un souvenir impérissable après son visionnage. On se souvient de Calvin et de ses frasques envers les occupants de la station spatiale, mais pour le reste, on peine à se rappeler des personnages, manquants de profondeur malgré quelques bonnes idées et des dialogues sympathiques. De plus, le scénario semble être une répétition de choses déjà vue, essayant tout de même de rendre la situation plus crédible de par les actions des protagonistes ou les explications de Hugh sur la vie extra-terrestre. Conseillé à tous les fans absolus de SF qui se languissent de voir ce film et aux amateurs d’animaux venus d’ailleurs.

Et puis, pourquoi on fait tout un foin sur le comportement hostile de Calvin ? C’est Hugh qui a commencé, non ? 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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