Pas frappant

Avant toute chose, il faut préciser que le métrage en question est un téléfilm, ce qui inclus moins de budget, moins de liberté… et, dans le cas présent, moins d’idées. Sorti sur les petits écrans américains en 2017, on va nous parler d’une chose déjà vue et revue dans les films d’horreur ; une malédiction. On va donc nous servir un lot de jeunes souhaitant s’amuser qui vont clairement pâtir du fait d’avoir oser braver les interdits. Sheldon Wilson est à la réalisation. Grand connaisseur des téléfilms horrifiques, il va nous montrer ce qu’est un film de base. Faut-il frapper à la porte ? Va-t-on frémir ? La menuiserie peut-elle amener plus de problèmes qu’elle ne peut en résoudre ? On prend son courage à deux mains et… toc, toc, toc. ATTENTION : cet article contient des spoilers

En 1986 dans une petite bourgade américaine. Trois jeunes gens vont frapper à la porte du 59 Oakwood Lane. Ils sont retrouvés morts dans d’atroces circonstances. Les années passent et les autorités prennent garde à ce que personne ne puisse plus frapper à cette porte. La tuerie devient une légende urbaine et c’est ainsi qu’en 2017, Leah (Jodelle Ferland) et son équipe d’amis décident de se lancer le défi de frapper à la porte de la mystérieuse bâtisse. Ils n’auraient pas dû…

Le téléfilm démarre avec une séquence d’introduction nous mettant dans l’ambiance à grands coups de jump scares et de maison à l’allure louche. L’Officier Rance (Benjamin Sutherland) est le premier sur les lieux et se trouve être témoin d’un phénomène plus que surnaturel, l’une des victimes étant littéralement jetée contre les murs. On nous passe ensuite une série de séquences se déroulant les années suivantes, montrant comment la ville gère le problème de cette mystérieuse porte, tantôt appelant les habitants à ne pas y frapper, tantôt en leur lançant le défi de le faire.

Puis, on entre dans le vif du sujet avec la présentation de la bande d’amis. C’est avec surprise (et bonheur) que Jodelle Ferland apparaît à l’écran sous les traits de Leah. La jeune Sharon de Silent Hill a fait du chemin depuis cette époque et l’on peut notamment la voir plus récemment dans la série Dark Matter. Jeune femme indépendante et grandement intéressée par sa nouvelle amie Grace (Dominique Provost-Chalkley), elle l’invite elle et sa petite sœur Jenna (Lola Flanery) à passer Halloween avec son équipe.

Ce qui frappe dans ce métrage (on n’a dit de pas frapper !), c’est l’abondance absolue des standards horrifiques à tel point qu’en regardant Neverknock, on a l’impression de déjà l’avoir vu une centaine de fois. Qu’il s’agisse du groupe d’adolescents, des plans afin de nous mettre en tension ou de l’histoire liée à une malédiction et dont les jeunots vont en faire les frais, c’est d’une régularité affligeante.

L’équipe va donc frapper à la porte et avec l’aide d’un peu de sang, déclencher la malédiction. Le Neverknock va donc les poursuivre et leur faire vivre leurs plus grandes frayeurs avant de les occire définitivement de la surface de la Terre. Afin de donner un regain d’énergie aux trois quarts du film, l’Officier Rance va revenir sur le devant de la scène sous les traits de Nicholas Campbell, histoire de nous fournir un semblant d’explication sur la malédiction en question. Le problème ce n’est pas la maison ; c’est la porte.

Dernière confrontation avec le monstre, retrouvailles avec la petite Jenna (disparue depuis son toc, toc au 59 Oakwood Lane) et restauration de la porte pour montrer à tout le monde que quoique l’on fasse, le méchant gagne toujours. C’est donc un déroulement extrêmement standardisé qui nous attend avec ce film. Le paradoxe, c’est qu’il s’agit de quelque chose de tellement rodé que même si on voulait cracher notre venin sur le métrage, on ne pourrait pas ; TOUTES les règles sont respectées.

Cependant, cela ne fait pas de Neverknock un bon film d’horreur à cause de plusieurs irrégularités dans la réalisation. Les acteurs sont bien dans leurs rôles mais manquent parfois cruellement de conviction ou de logique. Certaines scènes tirent irrémédiablement en longueur, comme celle du labyrinthe où nous, spectateurs, on voudrait bien pouvoir en sortir. Ce genre d’étirement ne fait que briser un rythme déjà mollasson.

Les morts, même si elles sont relativement graphiques, ne dégagent aucune empathie de notre part et la destruction des adolescents les uns après les autres ne nous fait ni chaud ni froid. La torture à coup d’aiguilles de la pauvre Sydney (Eliana Jones) et la mort de la mère de Grace restent les deux seuls décès qui méritent notre sentiment empathique.

Côté frissons, on sursaute à cause des jump scares parsemés dans le métrage, mais ça s’arrête-là. Pas de tension plus haute que prévue, pas de suspense à revendre, ni même de bouche bée concernant les éléments horrifiques du métrage. La créature, le Neverknock, est cependant bien fichue (bien qu’un peu rigide) et n’envie en rien un certain personnage en costume de cuir dans American Horror Story. L’acteur sous le masque, Troy James, fait ce qu’il peut pour sauver les meubles et nous offre une créature certes dérangeante mais aux motivations troubles et sans réel intérêt.

La finalité du métrage nous renvoie à l’adolescence, aux prises de risques et aux conséquences que cela peut avoir. Enfin, si l’on veut vraiment trouver une raison au métrage car dans les faits, on a plutôt l’impression de voir un hommage aux films horrifiques de ces quarante dernières années en lieu et place de quelque chose de novateur. Pas de prise de tête donc lors du visionnage du film ; tout est parfaitement jalonné.

Neverknock n’est pas frappant par son concept, ni par sa mise en scène parfois longuette. On assiste à quelque chose d’extrêmement commun. Le point positif, c’est que tous les standards sont remplis et on ne peut donc pas en vouloir au réalisateur d’avoir fait un travail comme celui-ci, même si le niveau de standards est des plus élevés. L’avantage, c’est aussi de passer une heure et demie sans aucune prise de tête. Si vous démarrez dans le domaine horrifique et vous voulez poser les jalons de ce style de métrage, regardez-le. Pour les autres, allez frapper chez votre voisin… et invitez-vous à l’apéro.

Eh puis, on a quand même revu Jodelle Ferland !

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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