Euh... la petite lumière rouge, c'est quand ça enregistre, ou...

En 2009, Jaume Balagueró et Paco Plaza réalisent la suite de leur magnifique métrage horrifique [REC], sobrement intitulé [REC] 2. Il y a beaucoup d’apriori sur les suites qui s’avèrent parfois faux. Seulement, en voyant l’affiche du film avec le slogan « Quelque chose à survécu » à l’instar d’un Le Monde Perdu, je ne peux m’empêcher de me demander ce que cela va donner. Peut-on faire mieux (déjà autant bien) que le premier opus ? La caméra aura-t-elle assez de batterie pour nous donner encore des frayeurs ? ATTENTION : l’article contient des spoilers. 

L’immeuble au centre de Barcelone, lieu principal de l’action de [REC], est en quarantaine. Une équipe d’intervention entre dans le bâtiment avec le Dr. Owen du ministère de la Santé pour faire le point de la situation. Une fois à l’intérieur, ils vont se retrouver confronté aux terribles contaminés et également croiser la route d’un groupe d’adolescents en mal d’émotions fortes. Ensemble, ils devront découvrir ce qu’il s’est réellement passé dans ce bâtiment et tenter de trouver une échappatoire sans que le Mal ne se déverse dans les rues.

Après le succès absolu et total de [REC], il était normal qu’une suite soit réalisée. Pour se faire, on prend les mêmes et on recommence. Les deux réalisateurs du premier opus rempilent pour le second. Nous aurons également droit à la réapparition d’Angela Vidal (jouée par Manuela Velasco) et la présence étrange de Jonathan Mellor dans le rôle du Dr. Owen, qui s’avère être un prêtre à la recherche de réponses. Autant l’actrice du premier film revient totalement en forme, et c’est un réel plaisir de la revoir, autant la prestation de Jonathan Mellor semble parfois sur-jouée et décalée par rapport à l’ambiance du film. Il passerait admirablement bien pour le psychopathe de service et on s’attend à un revirement de sa part, mais il n’en sera rien. Détends-toi, John. Javier Botet revient dans le rôle de la vilaine créature et nous fait bien plaisir. 

Le film se divise intelligemment en trois parties distinctes. Nous suivons tout d’abord l’équipe d’intervention et le Dr. Owen, tous prêts à en découdre avec ce qui se trouve dans cette baraque. Dans ce segment, nous nous retrouvons comme dans le premier film ; tétanisés. Que va-t-il leur tomber dessus ? Quelle apparition horrible va nous coller au siège ? A quel moment, bon sang, vais-je sursauter ? La tension monte et on se dit que malgré quelques prestations étranges de la part des protagonistes, on va passer un chouette moment horrifique. On prend une poignée de pop-corn et on attend la suite, crispé sur son canapé.

Puis, arrive la seconde partie et là, le soufflé retombe. Une bande de jeunes, caméra à la main, tentent de faire décoller une poupée gonflable avec des fusées sur le toit d’un immeuble voisin. Un agent vient leur dire d’aller voir ailleurs car une opération est en cours. Voyant le bâtiment voisin mis en quarantaine, nos jeunots décident d’y entrer pour filmer ce qu’il s’y passe. Ils débarquent dans le bâtiment par les égouts (tiens, c’est facile de s’y rendre en fait), dont l’entrée sera scellée peu après leur arrivée. Une fois à l’intérieur, ben, ils se comportent comme des ados, quoi. Ils trouvent un pistolet, tirent accidentellement (deux fois…) et alertent du même coup un pompier et un père de famille. Ledit père ramène des médicaments pour sa fille, fillette qui soit dit en passant est déjà transformée depuis maintenant un certain temps (voir le père se rendant à la pharmacie dans le premier opus pour savoir de qui il s’agit). Tout ce petit monde va alors déambuler dans l’immeuble, se faire attaquer et mourir (parfois bêtement) avant de tomber sur l’équipe d’intervention de la première partie.

A partir de là, nous rentrons dans la dernière ligne droit du film. Adolescents + équipe d’intervention + immeuble rempli de contaminés = problèmes. Nous apprenons en début de métrage qu’il s’agit effectivement de personnes contaminées, mais plus précisément possédées, toutes reliées entre elles par l’entité principale ; Tristana Medeiros, la grande bestiole à la fin du premier opus. Un des adolescents ayant été mordu, il devient un moyen de connexion avec le monstre et on aura droit à un dialogue entre le démon et le prêtre qui sera des plus intéressants. Cela fait du bien après l’ennui plus ou moins terrible instauré par l’arrivée des jeunes qui, au final, ne serviront que de chair à canon. Le monstre localisé, il ne reste plus qu’à aller le chercher, ce que feront les derniers survivants.

Dans [REC] 2, on s’ennuie un peu. La première partie est correcte et on ressent pleinement l’ambiance du premier film. Par contre, tout le reste du métrage sera dans une demi-teinte de trouille où le sursaut devient extrêmement rare. Sur la scène finale, quelques idées viendront tenter de mettre du cœur à l’ouvrage (le fait de ne voir certaines choses que dans le noir absolu) et nous donneront quelques sueurs, mais rien de comparable à la dose d’adrénaline déversée par l’opus précédent. Tout ça pour terminer sur un final expliquant le pourquoi du comment Angela est toujours en vie. Dans ce passage, on a l’impression que les idées manquaient et qu’il fallait terminer en beauté sur un twist afin de pouvoir continuer la réalisation de suites.

Au niveau scénario, on en apprendra plus sur la possession de Tristana et le fonctionnement de son démon, ce qui est une bonne chose en soit, le premier opus étant un peu avare sur le sujet. C’est avec plaisir que l’on collectera toutes ces petites infos… avant de rapidement déchanter sur la véritable nature du démon, mettant ainsi le doute sur les motivations du Mal à l’état pur, si ce n’est de nous coller un ténia 2.0 pour le reste de nos jours.

Tristounet (Tristana ?) dans son cheminement, [REC] 2 ne parvient malheureusement pas à convaincre à partir de sa deuxième partie, instaurant un survival mollasson entre des protagonistes totalement différents mais se ressemblant terriblement trop. Nous sommes tous égaux face à l’horreur, mais le premier film nous a prouvé le contraire. Il nous présentait des personnages bornés à survivre tandis que celui-ci nous concocte des protagonistes bornés à suivre une mission. Tout comme la caméra des adolescents, la batterie baisse méchamment et on se retrouve bientôt sans image et sans repère dans les dédales de ce bâtiment remplis de possédés. C’est donc sans réel enthousiasme que le métrage se termine, même le twist final ne parvenant pas à nous réactiver le palpitant.

En même temps, difficile d’arriver derrière un monstre comme [REC] et de pouvoir l’égaler sans pour autant refaire la même chose. Voilà. Donc, quand la lumière rouge est allumée, c’est que ça ne tourne pas, c’est ça ? Ah, mince ! Non ! Je vais devoir recommencer.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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