Comme un ouragan

Akiva Goldsman est un scénariste. Il a travaillé sur des films comme Le Droit de tuer, Un homme d’exception ou Da Vinci Code. On passe volontairement sur Batman et Robin, Perdus dans l’espace ou Jonah Hex pour ne pas se faire de mauvaises idées… bon, ben tant pis. En 2014, il opère sa première réalisation ; Un amour d’hiver avec Colin Farrell. Connu et reconnu dans le milieu, il se lance dans l’horrifique avec Stephanie en 2017, dont il ne signe pas cette fois-ci le scénario. Un scénariste professionnel, Blumhouse Productions en arrière plan, une fillette aux prises avec des forces invisibles… on pourrait se dire que ça part bien pour Stephanie. Même si elle ne vient pas de Monaco, elle pourrait bien nous surprendre.

Stephanie (Shree Crooks) vit seule dans une grande maison. Ses parents l’ont abandonnée et elle survit grâce à sa consommation régulière de smoothies et avec l’appui de sa peluche en forme de tortue prénommée Francis. Elle fuit régulièrement un monstre qui entre dans la maison et qui semble être sensible aux émotions comme la colère ou la peur. Lorsque ses parents reviennent, le monstre va prendre de plus en plus d’importance et devenir une réelle menace pour la famille entière.

Difficile de faire la critique du film sans flinguer l’intrigue. Pourtant, je vais essayer, car la surprise en vaut la peine. Les plus aiguisés d’entre nous en matière cinématographique verront sans doute le coup venir, mais je laisse la surprise à ceux qui auraient moins l’habitude.

L’histoire en elle-même est déjà relativement étrange. Durant le premier tiers du film, on suit Stephanie dans sa vie de tous les jours. Ses élaborations de smoothies, ses dialogues avec Francis, ses jeux quotidiens et surtout sa capacité à se cacher rapidement lorsqu’un monstre terrible fait irruption dans sa maison ne sont que quelques unes de ses activités quotidiennes.

La présence maléfique est clairement montrée durant ce premier tiers et est administrée d’une main de maître. C’est bien simple ; rarement un film n’a réussi à me crocher à ce point ! On suit les déambulations de la fillette dans sa maison avec intrigue et intérêt, cherchant ce qui peut bien se tapir dans l’ombre attendant de fondre sur sa proie.

Le jeu d’actrice de la jeune Shree Crooks est effarant. C’est bluffant comme elle parvient à capter l’attention du spectateur tout en restant dans un rôle aussi complexe que celui de jouer seule devant la caméra. Ses parents reviennent peu avant le milieu du métrage et sont interprétés par Frank Grillo et Anna Torv. Tous deux collent impeccablement à leurs rôles et c’est un réel plaisir de les retrouver à l’écran, surtout pour Anna Torv après sa prestation plus qu’appréciée dans Fringe.

Inquiets pour leur petite fille, c’est alors une autre tournure que va prendre le métrage pour nous offrir un twist à la fois savoureux et ravageur. Comme dit précédemment, on peut s’en douter à plusieurs instants mais lorsque ça arrive, ça envoie quand même en plein dans la gueule. Si seulement il n’y avait que ça ; une fois le revirement effectué, on continue sur la même lancée et le film prend alors un essor supplémentaire, notamment avec une scène dans un verger (dramatique) et une confrontation finale au sommet de la tension.

Alors bien sûr, il y a quelques erreurs commises çà-et-là dans le métrage. On regrette certains faux-raccords qui se voient comme le nez au milieu de la figure et on sent parfois qu’on cherche à faire traîner une scène histoire d’avoir assez de minutes au compteur. Mais globalement, pour un second métrage du réalisateur, c’est une chouette petite pépite prenante qui nous est offerte.

L’absence d’explication concrète concernant l’histoire n’est pas réellement dérangeante. On peut avoir sa propre opinion sur l’origine de tout cela même si quelques indices sont parsemés durant le film. Ce qui importe ici, c’est de parler de la famille et des conséquences que peuvent avoir certains actes. C’est aussi l’occasion de montrer que les sentiments peuvent avoir une importance capitale sur le développement des enfants… et même des adultes.

Stephanie est un bon film, nous présentant une facette horrifique que nous pouvons considérer comme connue mais en aucun cas ignorer. Les acteurs sont nickels, l’histoire prenante et le scénario suit son fil pour nous amener vers une fin gigantesque qui nous prend à la gorge. Pour ceux qui cherchent à voir quelque chose de bien fichu, lancez-vous sur ce métrage ! Et croyez-moi ; vous ne verrez plus les personnes s’appelant Stephanie de la même manière.

Moi, si j’ai un jour une fille, ce sera Samara. C’est bien aussi, non, Samara ?

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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