Fiston, papa a un cadeau pour toi...

En fouinant un peu dans les métrages que je n’avais pas encore visionnés, je suis tombé (sans me faire mal) sur Mom & Dad, sorti en 2017. Métrage réalisé par Brian Taylor (Hyper Tension 1&2, Ultimate Game, Ghost Rider 2), qui a également adapté à la télévision la série complètement barrée Happy!, je ne pouvais que me douter que j’allais assister à un spectacle complètement à la masse. Avec Nicolas Cage et Selma Blair dans les rôles principaux, interprétant les parents qui se retournent contre leurs enfants, ça devait forcément être savoureux. Vous avez des enfants et vous les aimez très fort, mais ne vous horripilent-ils pas à certains moments ? C’est le moment de procéder à une thérapie grâce à ce film… et à se lancer dans la critique ! ATTENTION : cet article contient des spoilers

La famille Ryan a quelques difficultés ; Brent (Nicolas Cage) est en pleine crise existentielle ; Kendall (Selma Blair) tente vainement de communiquer avec sa fille Carly (Anne Winters) ; et Josh (Zackary Arthur) laisse traîner ses jouets partout. Lorsqu’une mystérieuse hystérie collective pousse les parents à se retourner violemment contre leur progéniture, les deux enfants vont tout tenter pour survivre à leurs parents.

Il y a déjà un casting puissamment sympathique. Nicolas Cage manie parfaitement le personnage en pleine crise de la quarantaine, s’achetant des choses à tour de bras, aimant plus sa voiture que sa propre vie et peinant à s’impliquer dans l’éducation des enfants. Rôle parfait pour cet acteur en roue libre qui nous gratifie de certaines séquences dont lui seul a le secret.

Idem pour Selma Blair, mère de famille dévouée qui cherche à se rapprocher de sa fille adolescente sans grand succès. Tiraillée entre son rôle de mère et son rôle de femme, elle souhaite reprendre une activité professionnelle pour se retrouver elle-même et se prouver qu’elle peut être plus qu’une mère.

Les enfants ne sont pas en reste, à commencer par Anne Winters (les séries Wicked City et 13 Reasons Why, entre autres), l’adolescente rebelle, coupant toute communication avec ses parents qu’elle juge incapables de comprendre la complexité de sa situation. Elle doit également gérer sa relation avec son petit ami Damon (Robert T. Cunningham). Le jeune Zackary Arthur se débrouille également bien en fiston turbulent mais choyé, devant compter sur sa grande sœur pour survivre.

Car oui, dans ce film, il est question de survie. Tout commence gentiment en nous présentant le quotidien de la famille Ryan par le biais d’un matin comme les autres ; préparation pour l’école, tentative de rapprochement entre la mère et sa fille, le paternel qui s’en va au travail pour piquer un roupillon ; comme tous les autres, je vous dis.

Après une présentation bien consistante des différents protagonistes, les choses se mettent à tourner au vinaigre. Une étrange hystérie collective s’installe et pousse les parents à s’en prendre violemment (voire mortellement) à leurs propres enfants. Pas ceux des autres ; uniquement les leurs. La scène de la barricade au lycée lance les hostilités ; les enfants ne sont pas en sécurité avec leurs parents.

Dès lors, cela va se transformer en une course contre la mort pour les enfants Ryan ; Carly doit absolument récupérer son petit frère avant que les parents ne rentrent à la maison… et ne le tue sans aucune forme de procès. Aidée par son petit ami Damon, elle perd son amie Riley en route (Olivia Crocicchia), étranglée par sa mère. Une fois à la maison, la bataille pour la survie commence ; coincés au sous-sol, les enfants doivent absolument en sortir avant que leurs parents ne trouvent le moyen de les débusquer pour les assassiner.

Après une course-poursuite particulièrement intense entre membres de la famille, ce sont les propres parents de Brent qui débarquent chez eux. Interprétés sobrement mais justement par Lance Henriksen et Marilyn Dodds Frank, c’est une grosse confrontation finale qui se déroule sous nos yeux, avec juste ce qu’il faut de violence pour rendre le tout crédible.

Ce film, c’est une sorte de comédie horrifique poussant à son paroxysme la relation entre parents et enfants. Qu’arriverait-il si, en dépit du bon sens, les parents venaient à s’en prendre à leur progéniture ? Si la protection et l’amour se transformaient inexplicablement en destruction et en haine, qu’est-ce que cela donnerait ? Le métrage répond admirablement à la question, qui plus est sans donner de véritable raison.

« J’ai simplement fait ce que je devais faire » dit un père de famille dans le film après avoir assassiné ses enfants, sans remords ni regrets. Bien que la perspective d’en finir avec ses propres bambins ne soit pas envisageable, le film traite du temps qui passe et de l’obsolescence des adultes, comme cela est si justement dit par un prof de lycée interprété par Joseph D. Reitman.

Brent est à la recherche de sa jeunesse perdue, s’achète un billard par caprice et ne veut pas se séparer de sa voiture pour conserver un semblant de nostalgie d’un temps maintenant révolu. Kendall se sent passive en tant qu’être humain et chercher alors à retrouver une vivacité perdue en reprenant un boulot et en tentant de se prouver qu’elle ne s’est pas transformée en un simple utérus. L’obsolescence des adultes et la remise en question de ces derniers sont au centre de l’histoire.

N'attendez pas à avoir une explication sur tout cela ; le film veut simplement traiter de cet état de fait et montrer ce que cela donnerait si tout venait à basculer. Cependant, tout cela est traité non sans humour, les excentricités de Nicolas Cage et la décomplexion de Selma Blair en tête. Difficile de traiter de cela à l’écran sans aller trop loin et pourtant, Brian Taylor y parvient, nous narrant une fable moderne, glauque mais ô combien révélatrice de la peur de chaque parent ; n’ai-je pas manqué quelque chose ?

Car dans cette frénésie meurtrière, les parents ne tentent pas d’assassiner leurs enfants, mais bien eux-mêmes, les enfants représentant une innocence ou une jeunesse perdue qu’ils ne pourront plus retrouver. En balançant un film comme celui-ci, on peut aller bien plus loin que le simple « Ouah, le pitch a l’air naze ». Comme quoi, on peut trouver des bonnes choses partout.

Violent, politiquement incorrect, parfois même drôle, Mom & Dad est un constat de l’état de parents. Que vous ayez des enfants ou non, ce film peut être un véritable défouloir décomplexé bien qu’à ne pas mettre sous tous les yeux. Et n’oublions pas que nous sommes tous les enfants de quelqu’un… personne n’est donc à l’abri dans ce genre de situation.

Et je tiens à préciser ; je n’ai pas d’enfants.  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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