Teen Titans, re-Go ?

Sortie officiellement en octobre 2018 sur le site de DC Universe, la série Titans a bien fait parler d’elle. Armés de ses quatre créateurs (Akiva Goldsman, Greg Berlanti, Geoff Johns et Sarah Schechter), les onze épisodes de la première saison ont sauvé les meubles parce que tout à fait franchement, on s’attendait à pire. Il était donc légitime d’attendre la seconde saison avec une certaine impatience… et surtout des attentes bien concrètes. Débarquant en septembre 2019 sur le site de DC Universe, les Titans ne doivent pas se reposer sur leurs lauriers pour nous convaincre. Est-ce que notre team de super-héros va monter en grade ? Le grand méchant annoncé pour cette saison tient-il ses promesses ? C’est une bonne situation, ça, super-héros ? On enfile son costume et on se lance dans la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers mentionnés par une balise / potentiels spoilers concernant la première saison

L’équipe des Titans doit se confronter à un vieil ennemi ; Deathstroke (Esai Morales). Mais se dresser contre un tel adversaire nécessite de la discipline et des liens extrêmement forts. Ce ne sont pas les cachoteries de Dick Grayson (Brenton Thwaites), l’imprévisibilité de Jason Todd (Curran Walters) ou l’apparition de la fille de Deathstroke, Rose (Chelsea T. Zhang) qui vont aider cette équipe à obtenir la victoire. Vont-ils parvenir à survivre à cette confrontation ?

On retrouve toute l’équipe de la première saison. Dick Grayson/Robin/Nightwing commence à prendre en maturité et possède un rendu nettement moins agaçant que précédemment ; Starfire/Koriand’r (Anna Diop) s’est fait lisser les cheveux et s’habitue admirablement bien à la vie sur Terre malgré le retour d’un de ses ex et la haine que sa sœur lui voue ; Garfield Logan/Beast Boy (Ryan Potter) reste fidèle à lui-même pour prendre plus d’importance en cours de saison ; Rachel Roth/Raven (Teagan Croft) apprend à gérer ses pouvoirs pour mettre des pâtées ; Donna Troy/Wonder Girl (Conor Leslie) se laisse aller à quelques sentiments ; et Dawn/Dove et Hank/Hawk (Minka Kelly et Alan Ritchson) essaient de passer à autre chose en vivant dans un ranch.

A cela, il faut ajouter les petits nouveaux qui prennent une place prépondérante dans cette nouvelle saison, à tel point que l’on a l’impression que les personnages déjà présentés peinent à procéder à une certaine évolution. Il faut dire que Rose Wilson/Ravager, interprétée par Chelsea T. Zhang, a une histoire de famille relativement compliquée. Conner Kent/Superboy est joué par un Joshua Orpin pile dans le rôle, possédant à la fois la vision de la vie d’un enfant et la puissance destructrice de l’explosion d’une étoile.

La bonne surprise de cette nouvelle saison est la présence de Iain Glen (Game of Thrones) interprétant… Bruce Wayne ! On se calme ; pas de Batman à proprement parler en vue. Cependant, le personnage est intéressant et permet non seulement de découvrir le comportement du mentor de Dick et également d’avoir un millionnaire justicier crédible. On ne parle même pas de ses sorties mythiques le temps d’un épisode où il officie comme étant la conscience de Dick ; savoureux ! On peut aussi lever le pouce pour Chella Man jouant le rôle de Jericho, le fils de Deathstroke. Il s’agit d’un personnage intrigant, intéressant et attachant ; rien que ça.

Du côté des méchants, la performance d’Esai Morales en Deathstroke prend de la consistance au fil des épisodes. Michael Mosley interprète le Dr. Light et ne se trouve pas être une lumière, bénéficiant d’un développement qui aurait pu être intéressant mais qui tombe à plat vu ce que le personnage subi. Mais pour un peu plus creuser la personnalité des différents protagonistes, il est nécessaire de voir la structure de l’histoire.

On commence cette seconde saison avec l’épisode qui devait techniquement clôturer la précédente et… c’est un flop… total… complet… absolu. Cet épisode n’a ni la teneur d’un final, ni l’accroche d’un début de saison. Trame mollassonne, souci de rythme, le pire étant sans doute le charisme du démon Trigon (Seamus Dever). Ce monstre inter-dimensionnel qui a assouvis des centaines de peuples à sa cruauté s’avère avoir le charisme d’une chaise de bureau. Expédié en trois secondes et demie, celui qui se devait d’avoir le statut d’antagoniste absolu n’est que l’ombre de lui-même. Moi je vous dis, ça part mal.

Les quatre épisodes qui suivent nous font plonger à la fois dans une envie de découvrir plein de nouveautés… et une potentielle léthargie. Ça s’engueule, ça boude, ça part en claquant la porte et chacun fait des cachoteries à tout le monde. Cependant, cela nous permet d’en apprendre plus sur l’ancienne équipe des Titans et notamment sur le personnage d’Aqualad, tenu par Drew Van Acker.

De plus, comme mentionné plus haut, le développement des personnages semble être au point mort. Plein de nouveaux arrivent, les anciens sont étoffés via des flashbacks, sans réellement nous convaincre. Raven n’avance pas, Hank et Dawn sont… comme d’habitude et ce n’est pas l’arrivée d’un ancien amant de Starfire qui met un réel coup de gaz à la série. On hésite à s’arrêter-là… et on se dit que peut-être, ça va changer.

Et c’est le cas ! Car à partir de l’épisode n°6 centré sur Superboy et son magnifique chien Krypto, les personnalités de nos super-héros vont être mises à nu pour nous permettre une profondeur plus significative à chacune de leurs histoires. Le leitmotiv serait « Comment faire pour remonter ? Ben simplement en touchant le fond, pardi ! ».

Tout comme la majorité des personnages, Deathstroke est dans la même situation. Gnangnan en première partie de saison, il prend un essor non négligeable par la suite, devenant un adversaire à la fois redoutable mais également complexe. Son design correspond bien à ce que l’on pouvait attendre et apporte un rendu visuel sympathique lors de ses apparitions. Et puis, comment ne pas apprécier un super-méchant qui se bat avec des flingues… et un sabre ?

C’est donc avec une délectation plus sincère que nous suivons les derniers épisodes de cette seconde saison, tout cela pour en arriver à un final qui n’a à nouveau pas la teneur attendue, mais qui a le mérite d’être plus mature, concret et correct que ce qui a été présenté à la fin de la première saison. La scène précédent le générique ne laisse toutefois pas de doute quant à l’antagoniste de la prochaine saison, d’ores et déjà prévue pour l’automne 2020.

En conservant un traitement relativement sombre, la série Titans s’émancipe totalement de ses sœurs de l’Arrowerse. Les morts sont brutales et les situations souvent désespérées. Le kidnapping de Jason Todd, la puissance destructrice de Conner, l’appétit féroce de Changelin, la difficulté de Raven à gérer sa colère ; on reste dans une optique auréolée de violence pour obtenir un rendu plus brut.

Même si la violence et la « sombritude » sont au rendez-vous, ce n’est pas pour cela que l’humour n’est pas également présent. Les réponses parfois totalement à-côté de Starfire, la motivation de Changelin pour garder la Tour des Titans ou les punchlines aiguisées de Bruce Wayne ne sont que quelques exemples des moments dans Titans où un léger rictus se dessine sur notre visage.

Les effets spéciaux sont d’une qualité que l’on peut attendre et la chorégraphie des combats est toujours extrêmement bien orchestrée sans être brouillonne. Tout comme dans la saison précédente, on change souvent de décor (cela dit, à partir de la mi-saison), permettant ainsi de transposer l’action dans différents lieux pour éviter de rester sur un aspect redondant.

Cette seconde saison cahote sérieusement dans sa première partie mais laisse beaucoup plus de place à du fun et de la consistance à partir de son sixième épisode. On peut regretter l’utilisation facile du traditionnel « Laboratoire pas gentil qui fait des expériences et qui s’avère être un méchant de l’histoire », nous renvoyant parfois à des relents mémoriels de Smallville. Mais globalement, cette seconde saison tient la route.

ATTENTION : à partir de ce point, des éléments de l’intrigue sont révélés. Si vous voulez conserver une surprise totale, merci de revenir après visionnage.

La présence de Nightwing dans le dernier épisode est superbe à plus d’un titre. Tout d’abord, le design est simplement nickel. Ensuite, le personnage semble avoir trouvé une stabilité salvatrice, nous gratifiant même d’un discours sympathique dans les dernières minutes de cette seconde saison. Enfin, cela note un passage important dans l’univers des Titans avec l’arrivée du leader plein et entier que l’on attendait.

Le dernier épisode nous retourne complètement avec la mort d’un des personnages principaux, laissant l’équipe à la fois dévastée par ce drame… mais lui permettant de reprendre du vif et de devenir les héros que la ville mérite. Il ne faudra cependant pas oublier de prendre cela en compte dans une prochaine saison afin que ce sacrifice n’ait pas été fait en vain. Il sera également intéressant de voir comment le personnage de Jericho sera géré maintenant que ce dernier et sa sœur ne semble faire qu’une seule et même personne.

Personnellement, j’ai été déçu du traitement de certains vilains par rapport au potentiel que cela pouvait apporter à la série. Le Dr. Light, connu pour être un des antagonistes les plus faibles des Titans, se fait purement et simplement occire. Deathstroke, bien que prenant grandement en intérêt au fur et à mesure des épisodes, se fait avoir comme un bleu. Trigon… non, je n’en parle pas. Et la nouvelle potentielle méchante, Blackfire, ne risque-t-elle pas de nous faire tomber dans un ersatz du combat contre les méchants extra-terrestres à la sauce Marvel ?

Sans conteste, l’évolution des personnages tels qu’ils sont à la fin de cette seconde saison va être intéressante à suivre. Changelin, Starfire, Ravager, Superboy… et notre disparu Jason Todd. Y aura-t-il un lien entre lui et son histoire dans les comics, ce qui pourrait apporter un événement dramatique non négligeable dans l’histoire ? Trop tôt pour le dire mais j’espère bien que les scénaristes vont nous gratifier de quelques surprises.

Bien que possédant un premier épisode à passer en vitesse rapide et une première partie de saison qui peine grandement à avancer, cette seconde saison de Titans tient finalement ses promesses. A son issue, les personnages ont pris en qualité, commencent à comprendre leurs erreurs et à les corriger au besoin, tout cela en continuant de protéger la ville contre les problèmes qui pourraient survenir. Ça partait mal, mais la série a su comment se construire différemment pour terminer sur une note positive. Reste maintenant à espérer que pour la troisième saison, on obtienne du bon du début à la fin. Fans d’univers avec des super-héros dedans, vous devriez techniquement accrocher sur cette seconde saison.

Moi, je voudrais bien Captain Video comme méchant, et vous ?

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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