Une nouvelle claque de robot... avec élan !

Ah, la Doom Patrol… que dire… ben… ça continue ! Issue du comic book éponyme créé par Arnold Drake, Bob Haney et Bruno Premiani, on retrouve notre équipe de super héros borderline préférée pour une nouvelle saison tout aussi barrée que la première. Toujours sous la création de Jeremy Carver, j’ai clairement ressenti des frissons dans le dos lorsque le magnifique générique s’est enclenché pour démarrer ce nouveau visionnage. Retrouver Cliff, Rita, Jane, Larry et les autres, que demander de mieux ? Mais… est-ce que cette nouvelle saison vaut la peine ? Ressent-on un essoufflement ? Cliff va-t-il rouiller ? On se cale dans le canapé avec un grand bol de pop-corn et on se lance dans la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers concernant la première saison de Doom Patrol (critique disponible en cliquant sur ce lien)

En mauvaise posture après avoir échappé au terrible Mr. Nobody, l’équipe de la Doom Patrol composée de Cliff (Brendan Fraser), Chef (Timothy Dalton), Jane (Diane Guerrero), Rita (April Bowlby), Larry (Matt Boomer) et Cyborg (Joivan Wade), ainsi que la fille de Chef, Dorothy (Abigail Shapiro), reprennent peu à peu des forces. C’était sans compter sur quelques problèmes surgissant du passé ainsi qu’un terrible démon, le Candlemaker, s’en prenant à Dorothy. En cherchant la normalité, ces êtres hors du commun trouveront-ils leur héroïsme ?

L’une de mes appréhensions à l’issue du visionnage de la première saison était « Que dire sur les personnages dans une saison deux vu qu’ils sont magnifiquement étoffés dans les quinze premiers épisodes ? ». Eh bien, pas de souci de ce côté-là ; de la matière, il y en a. Je réitère donc ce que j’avais précédemment dit ; j’ai rarement vu une écriture des personnages aussi fouillée. Franchement, Doom Patrol, c’est une introspection complète de chacun d’entre eux, un décryptage en profondeur de la psyché unique de tous les protagonistes.

Pour parfaire la suite de cette série de taré, on reprend les mêmes bras-cassés pour un nouveau tour de manège ; Cliff essaie de renouer maladroitement avec sa fille ; Jane se confronte à ses personnalités pour tenter de rester la première d’entre elles ; Rita apprend à contrôler ses pouvoirs et recherche une gloire passée ; Larry entreprend de revoir sa famille à la mort d’un de ses fils ; Cyborg tente d’entamer une relation amoureuse ; et Chef doit encaisser la colère de chacun des membres de l’équipe, étant celui qui a fait d’eux ce qu’ils sont.

On va donc encore aller plus loin pour chacun des personnages… et ça vaut clairement la peine ! Cliff qui débarque chez sa fille pour lui annoncer qu’il est son père (un robot de deux mètres qui vous annonce ça, ça fait bizarre) ; Larry qui se retrouve confronté à l’hostilité des siens ; Rita devant régler de profonds problèmes liés à sa mère ; non, mais où vont-ils chercher tout ça ?

Mais il serait dommage d’en rester là et dans toute seconde saison, il faut un peu de renouveau pour que les choses puissent ne pas sembler redondantes. C’est là qu’intervient la fille simiesque de Chef ; Dorothy. Interprétée magistralement par Abigail Shapiro, cette gamine possède la capacité de matérialiser ses amis imaginaires. Et ça, ça peut être potentiellement problématique voire destructeur. Sa présence permet d’enclencher quelques intrigues bien troussées et également de voir un nouvel aspect de Chef ; celui d’un père pour quelqu’un d’autre que ses protégés.

On comble le tout avec la présence de Willoughby Kipling (Mark Sheppard), notre Constantine décalé ; Flex Mentallo (Devan Chandler), qui possède toujours la connaissance du mystère musculaire ; Silas Stone (Phil Morris), le père de Cyborg ayant un grief contre Chef ; Danny the Street qui est devenu une brique ; et une courte mais mémorable apparition d’Ernest Franklin, alias le Chasseur de barbes (Tommy Snider), coincé dans l’univers de la non-narration.

Ce petit monde doit se dresser contre de nouveaux méchants hauts en couleurs ! Malheureusement, pas d’apparition d’Alan Tudyk en Mr. Nobody, ce dernier étant retenu pour un doublage sur une série d’animation. Même quand il n’est pas là, il arrive à briser le 4ème mur ; c’est quand même balèze ! A la place, nous avons droit à Dr. Tyme (Brandon Perea), ayant le Nobel du costume de super méchant le plus kitsch du monde ; Red Jack (Roger Floyd), un être inter dimensionnel se nourrissant de la douleur des autres ; Shadowy Mr. Evans (Brad Brinkley), un démon du sexe ; et le terrifiant Candlemaker (avec la voix de Lex Lang), un démon exauçant de terribles vœux et recouvrant tout ce qu’il trouve de cire.

Tous les acteurs prennent un plaisir non dissimulé à jouer leur rôle et c’est également magnifique pour nous de constater cela. Leurs personnalités bien trempées nous emportent dans un tourbillon de dialogues savoureux, d’insultes vicelardes et de scènes touchantes. On se marre quand Cliff s’énerve et on a la larme à l’œil lors de ses excès de joie quand il est invité à un mariage. Du pur bonheur coloré de toutes les émotions possibles.

Bien entendu, il faut ajouter à cela la narration complètement folle de la série. Si tout partait en cacahuète à de nombreuses reprises dans la première saison (tout en restant d’une cohésion surnaturelle), c’est du même acabit dans celle-ci ! L’intervention des Sex-men durant une soirée de flexion musculaire pour éviter que le démon du sexe ne domine le monde ; des enquêtes en interne dans l’esprit de Jane ; l’inhalation de Scants donnant à certains membres de l’équipe les plus mauvaises idées possibles ; l’arrivée d’astronautes particulièrement relous au Manoir Doom ; un petit tour sur la lune ; c’est barré et franchement, c’est le kif absolu !

Tout comme la première saison, c’est hard de parler des différentes petites intrigues complètement loufoques sans spoilers ; c’est donc clairement une série à vivre et non simplement à conter. Les déboires de nos super héros pas si super que ça mais en fait si, restent des problèmes irrémédiablement humains et nous confrontent à certaines situations qu’il est possible, même pour nous, de vivre.

En faisant évoluer les personnages, la série permet d’en savoir plus sur eux pour une identification plus rationnelle entre les héros à l’écran et le spectateur sur son canapé. Les problèmes relationnels parent-enfant de Chef et Cliff ; les déboires amoureux de Cyborg ; la difficulté de trouver sa place dans une famille pour Larry ; les impacts non négligeables d’une enfance difficile pour Rita et Jane ; tout cela reste terriblement terre à terre mais présenté de manière à ce que l’identification à nos héros puisse se faire.

Bien que nous assistions à des parodies en pagaille et des extraits de faux-génériques de série des années 70 avec Cyborg dans le rôle principal, le ton est sensiblement plus posé que dans la première saison, ce qui est parfaitement normal. Après un démarrage en trombe, il faut maintenant que les personnages, ainsi que l’histoire, puissent se stabiliser. C’est donc adéquat de trouver un rythme un tantinet plus lent, même si les situations et les mésaventures de nos héros restent de l’écriture de haut-vol !

Conservant une bande son top classe et des effets spéciaux corrects (bon… des fois ça foire un peu… mais ça fait joli dans le décor !), les neuf épisodes se dévorent en un après-midi (si, si, je vous assure). A noter que les événements de cette nouvelle saison s’arrêtent brusquement, l’épisode dix n’ayant pas pu entrer en finalisation de production pour cause de crise sanitaire mondiale, devenant ainsi le premier épisode de la saison trois.

Car oui, Doom Patrol reviendra dans une troisième saison, je l’espère tout aussi folle, déjantée et outrancière que celle-ci. Si je pouvais avoir un souhait en particulier (sans que le Candlemaker ne me le crédite), ce serait le retour de Mr. Nobody, manquant cruellement dans cette nouvelle aventure. Mais comme on dit ; qui vivra verra.

Avec à nouveau très peu à redire sur cette nouvelle saison, je peux au moins confirmer que Doom Patrol reste une de mes séries préférées. Décalée, avec des personnages consistants et intéressants, conservant une cohérence étrange dans un foutoir magnifiquement orchestré, voir les super héros autrement, ça fait du bien ! Fans d’histoires folles, de situations WTF et de protagonistes en acier sous acide, lâchez-vous et visionnez cette série ; c’est une vraie thérapie !

Et évitez de contracter vos muscles ; on ne sait jamais.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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