Un pouce bleu ?

Un sujet à traiter dans la mode des thrillers est celui des fans obsessionnels. Ça tombe bien vu que Like.Share.Follow., sorti en 2017,va en causer. A l’heure où Internet est une source inépuisable de vidéos en tout genre, ce film va nous narrer l’histoire d’un youtubeur/streamer aux prises avec une fan pour le moins dérangée. Après avoir mis deux drames en boîte, le réalisateur Glenn Gers se lance dans l’univers du nombre de vues et de l’assiduité de certains abonnés. Mais est-ce que c’est pertinent ? La vie sur Internet peut-elle influencer la vie réelle ? Que penser des fans un peu trop possessifs ? On clique sur le pouce en l’air et on se lance dans la critique.

Garrett (Keiynan Lonsdale) est un youtubeur comptabilisant plus de deux millions d’abonnés. Avec l’aide de ses amis, il poste des vidéos marrantes et stream à fond sur les jeux vidéo. Un jour, il fait la rencontre d’une jolie jeune fille au bureau postal, Shell (Ema Horvath). Il se lance dans une relation avec elle sans savoir qu’il s’agit en fait de sa plus fervente admiratrice.

Alors oui, le sujet a déjà été traité avec brio dans certaines productions, notamment Misery et son intemporelle Annie Wilkes, cette dernière séquestrant son auteur de romans préféré. Ici, on se transpose en mode numérique et on fait la connaissance de Garrett. Avec ses petites vidéos sans prétention, il parvient à atteindre les deux millions d’abonnés et se trouve relativement proche d’eux, notamment pendant les sessions de streaming.

Aidé de ses amis, sa vie de youtubeur semble bien s’amorcer, gagnant même assez d’argent pour aider financièrement la librairie de son père (Michael Boatman). Le fiston connecté est bien interprété par Keiynan Lonsdale, que l’on a pu rencontrer notamment dans la série Flash. Propulsé star du web du jour au lendemain, on sent qu’il avance à pas de loup dans cet univers que l’on pourrait qualifier d’absorbant. Une règle cependant ; ne jamais entamer une relation avec une fan.

En rencontrant Shell au bureau postal, il se jette à l’eau et ainsi, ils démarrent ensemble une relation. Arcs-en-ciel, licornes, couleurs pétillantes, tout semble bien se passer… jusqu’à ce qu’il apprenne qu’il a affaire à son admiratrice la plus acharnée. Commence alors un jeu du chat et de la souris avec la terrible Shell dans le rôle de la féline.  

Enfin, quand je dis « terrible », il ne faut pas non plus mettre la charrue avant les bœufs. Certes, la jeune femme n’a pas seulement un grain dans l’engrenage, mais toute la salière. Pour augmenter encore le danger, elle dit faire partie des « 2% les plus intelligents de la population », faisant d’elle une prédatrice calculatrice hors normes. Avec ça, fort à parier que Garrett va en baver.

Mais voilà ; si Garrett opère une certaine retenue en cours de métrage, Shell semble suivre la même voie. A aucun moment nous n’avons l’impression qu’elle pourrait être une véritable menace. Meurtre potentiel, pyromanie, postage de vidéos puissamment évocatrices concernant sa relation avec Garrett (non sans l’avoir drogué précédemment), elle est vicieuse, tordue mais ne semble pas une menace.

Le moment charnière où l’on a l’impression que la jeune femme est réellement dangereuse, c’est lors des explications de l’inspecteur Yarden (Abraham Benrubi), où il fournit à Garrett toutes les informations sur la jeune femme… avant que l’inévitable ne se produise. Car oui, c’est le genre de film où l’on arrive à déterminer ce qu’il se passera par la suite.

On assiste donc à la montée en puissance de Shell non sans se demander réellement ce qu’on en a à carrer. La vie de Garrett se détruit peu à peu et on en arrive à un final digne d’un slasher, l’effet horrifique et dramatique en moins. Heureusement pour nous, une certaine Petunia (Remy Nozik) vient sauver les dernières minutes avec un retournement final qui nous fait sourire.

Honnêtement, on ne peut pas réellement dire que l’on ressente des frissons ou une tension au-dessus de la normale pendant le visionnage, l’effet ressenti étant celui d’un téléfilm de RTL9 un dimanche après-midi. Pour ce qui est de l’histoire et même si la dangerosité de Shell peut être relative, c’est bien amené et on remarque tout de même une augmentation de la détermination de cette dernière.

Et il y a le sujet principal ; l’obsession des fans. Nous sommes en présence d’une jeune femme prête à tout pour réussir à atteindre son objectif. Mais la fraction entre son intelligence et les sentiments éprouvés à l’égard de Garrett lui font faire des actions parfois impulsives, non calculées et l’enfonçant encore plus dans un désespoir absolu et un silence assourdissant de la part de son bien-aimé.

Avec ce film, on peut aussi voir les éléments constituant la vie d’un youtubeur/streamer et les conséquences que cela peut avoir. C’est un monde riche où le contexte public ne correspond pas toujours à ce qui se trouve dans l’univers privé. Cependant, comme le dit Garrett, ses followers connaissent déjà presque tout de lui, malgré les précautions prises.

Avec des sujets sympatoches mais une tension qui reste proche de zéro, Like.Share.Follow. ne fait pas vraiment décoller le nombre d’abonnés. Des acteurs en demi-teinte, une fan obsessionnelle qui voudrait se faire passer pour un croque-mitaine et quelques vidéos de Garrett pour ponctuer le tout, cela n’en fait pas un métrage indispensable à regarder. Pour ma part, je ne like pas, mais je salue l’effort.

Ouaip, la vie sur Internet, ce n’est pas évident.

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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