Une aube un peu moins sombre

En 2014, Hungerford était présenté pour la première fois au public au Sci-Fi London Film Festival. Film à petit budget, potentiellement inintéressant, narrant une invasion extra-terrestre dans la petite ville d’Hungerford, son réalisateur Drew Casson (qui tenait également le rôle principal) avait pourtant un petit quelque chose dans sa manière de traiter son film. Métrage naze, certes, mais avec un certain amour du métier. En fin de critique, je précisais que j’espérais de l’évolution dans le prochain film du réalisateur. Ma surprise fut totale en découvrant qu’Hungerford avait une suite titrée The Darkest Dawn, également dirigée par Drew Casson et restant dans le style du found footage. Ben vous savez quoi ? La patience a parfois ses avantages. On prend son pack de survie en cas d’invasion extra-terrestre massive et on part pour la critique. ATTENTION : cet article contient des spoilers

Après la ville d’Hungerford, le reste de la Grande-Bretagne est attaquée par des vaisseaux extra-terrestres. Dans ce chaos, la jeune cinéaste Chloe (Bethan Leadley) et sa sœur Sam (Cherry Wallis) rencontrent un groupe de survivants sortis d’Hungerford. Ils sont à la recherche de la sœur de l’un d’eux et comptent bien trouver une base militaire où l’on aurait transféré des survivants. Mais en pleine invasion alien, les choses ne sont pas faciles.

Budget plus conséquent, scénario mieux travaillé, acteurs avec plus de bouteille, The Darkest Dawn est, viscéralement, plus intéressant que son prédécesseur. On commence avec de nouveaux personnages ayant un potentiel plus cossu que la bande de jeunes adultes en roue libre du premier opus. Chloe, jeune fille sensible devant survivre durant cette terrible invasion, montre plusieurs facettes intéressantes de son personnage. Sa sœur Sam, protectrice et raisonnable, est plus effacée et se voit gratifiée d’un destin abrupt.

Vu qu’il s’agit de la suite d’Hungerford, on retrouve donc nos protagonistes du premier film… qui nous révèlent quelques changements ! Cowen Rosewell (hin, hin), interprété par le réalisateur Drew Casson, semble plus posé, plus à l’aise et surtout sachant mieux dans quelle direction il se dirige. Son ami Adam (Tom Scarlett) n’est plus le soiffard que l’on connaissait et évolue pour devenir plus désespéré et brutal. Kipper (Sam Carter), le petit dernier de la bande, s’entiche de la belle Sam et reste dans les clous même en cas de situation critique.

On retrouve également Philippa (Georgia Bradley), la sœur d’Adam, ayant eu son lot de turbulences, ainsi que Sarge (Mark Cusack), chef de bataillon lors de la prise d’Hungerford étant maintenant responsable d’un camp de survivant. La relation entre ces deux personnages est assez énigmatique et offre un petit détour émotionnel au détour d’une scène en fin de métrage.

Dans l’ensemble, on se retrouve toujours avec des acteurs parfois en perte de vitesse ou ne parvenant pas à coller leur personnalité à la situation. Cela dit, depuis Hungerford, on note une réelle hausse de la qualité ce qui n’est pas pour déplaire en matière de « je corrige ce qui n’allait pas avant ». Un bon point pour l’effort même si on reste dans des prestations relativement softs.

Et l’histoire ? L’excuse du found footage est toute trouvée vu que la jeune Chloe reçoit une caméra pour son anniversaire. Désirant devenir réalisatrice de reportages, c’est pour elle l’occasion de filmer ce qui se passe et d’en conserver une trace. L’honneur est donc sauf concernant la prise en main de la caméra. L’histoire, elle, tient cette fois-ci un but des plus précis ; retrouver Philippa. Dans le premier film, ça allait à tâtons et ici, on remarque qu’une storyline plus structurée a été mise en place.

Les parasites extra-terrestres prenant possession des humains sont toujours présents et les confrontations avec eux existent. Pourtant, pour ce film, Drew Casson semble vouloir prendre le parti de montrer la survie, la résistance et les relations humaines durant une invasion alien. Un rythme est donné avec des étapes à suivre (retrouver la base militaire, se diriger vers une nouvelle ville après le départ des survivants, survivre au pétage de plomb des hommes en uniforme), cela parsemé de rencontres relativement peu amicales (le personnage de Bob (Stuart Ashen) en début de métrage, les survivants du quai). Donc, beaucoup moins d’ennui.

L’histoire reste cependant celle que l’on peut trouver dans maints métrages parlant de ce sujet. Comme toujours, on voit une passion du cinéma de la part de Drew Casson, le camp miliaire final ressemblant à s’y méprendre à une base déjà rencontrée dans un certain 28 jours plus tard de Danny Boyle. Pour le reste des références (y compris le nom de famille de Cowen), je vous laisse juge.

Acteurs plus à l’aise, histoire mieux construite, cela sauve-t-il le film ? Eh bien… pas vraiment. Car si effectivement on regarde The Darkest Dawn juste après Hungerford, on va se dire que c’est quelque chose d’absolument bien foutu vu le bazar visualisé précédemment. En tant que film à part entière, il reste sobre, cherchant à parler des relations humaines et d’une invasion extra-terrestre, sans que l’on sache réellement le fond de l’histoire.

Typiquement, dans le premier film, les aliens semblaient conserver les humains dans des toiles, sans doute pour servir de futurs amuse-gueules. Ici, cet aspect est totalement passé sous silence. La créature flippante du premier opus (un des seuls moments valables) ? Exit durant celui-ci. Aucune nouvelle concernant les motivations des aliens alors que l’idée semblait être de nous en dire un peu plus.

Misant véritablement sur l’aspect humaniste et laissant de côté quelques explications qui auraient été légitimes, The Darkest Dawn se termine sur une prise de conscience de la jeune Chloe, qui s’avère être une des potentielle sauveuse de l’humanité par-dessus le marché. La caméra tombe, se fracasse, fin. Une suite ne semble pas être prévue et dès lors, le film devient une ligne de plus sur le CV de toute l’équipe qui a travaillé dessus.

Ne nous transcendant pas mais en restant un divertissement correct pour une fin de soirée pluvieuse, The Darkest Dawn fait irrémédiablement mieux que son prédécesseur. Je reste convaincu que Drew Casson est un réalisateur à suivre et il sera intéressant de voir ce qu’il proposera à l’avenir. Car s’il évolue de cette manière entre chacun de ses films, il se pourrait bien qu’on atteigne rapidement quelque chose qui dépassera le simplement « valable ».

Et… plus besoin de déodorant ?  

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

Partagez cette page