Inspirez... N'expirez pas...

De bons films, avec une histoire bien foutue, des acteurs convaincants et des frissons à la pelle, c’est rare. Du moins, assez rare pour soulever le fait d’en trouver un. C’est le cas avec Don’t Breathe, réalisé par Fede Alvarez et sorti en 2016. Après avoir bluffé tout le monde avec son remake bien gore d’Evil Dead en 2013, il rafle le Saturn Award du meilleur film d’horreur avec son petit nouveau. Osant jouer sur les codes du genre horrifiques et prouvant qu’il sait manier la tension, le réal’ nous pose un nouveau métrage incroyable pour tous les amateurs du genre. Planquer du pognon chez soi, est-ce une bonne idée ? Cambrioler une personne aveugle, n’est-ce pas un peu trop ? Qui a éteint la lumière ? Tant de question qui trouveront sans doute une réponse dans la critique qui suit. Bloquez votre respiration ; on y va ! ATTENTION : cet article contient potentiellement des spoilers

Rocky (Jane Levy), Alex (Dylan Minnette) et Money (Daniel Zovatto) vivent à Détroit et rêvent de foutre le camp de cet endroit pour découvrir de nouveaux horizons. Rocky, principalement, veut sauver sa petite sœur d’une famille toxique avant qu’il ne soit trop tard. Ils commettent quelques cambriolages pour rafler du pognon mais cela prend du temps. En découvrant qu’un vieil homme aveugle possédant apparemment une petite fortune planquée chez lui dans un coffre, ils décident de passer à l’action. Mais la victime se transforme bien vite en prédateur.

Commençons par notre bande de cambrioleurs. Jane Levy, ayant joué précédemment dans Evil Dead, interprète merveilleusement la jeune Rocky. Souhaitant se barrer de sa famille pour le moins chaotique, ses émotions passent crème à l’écran et on la porte rapidement dans notre cœur. Il en va de même pour Dylan Minnette (non, je ne ferai pas de jeu de mots). Après Laisse-Moi Entrer et Chair de poule, on le retrouve en amoureux éperdu de la belle Rocky. Son personnage, qui n’est pas si méchant que ça, nous convainc rapidement. Pour ce qui est de Daniel Zovatto, qu’on a pu voir dans quelques séries et dans It Follows, il reste impeccable dans le rôle du meneur un tantinet violent.

Mais le film ne serait rien sans un antagoniste qui envoie du lourd ; un vieillard aveugle seul dans sa maison ! Hein ? Avec une idée comme ça, on court à la catastrophe. Eh bien non ! Stephen Lang interprète de manière grandiose ce papy semblant s’effriter à tout instant… mais qui possède une force et une ouïe hors du commun. Traquant sans relâche les intrus dans sa maison, il va leur en faire cruellement baver avec l’aide de son chien, un rottweiler obéissant au doigt… et à l’œil.

Outre une brochette d’acteurs sachant clairement ce qu’ils font, l’histoire est également prenante. Inversant la tendance du home invasion en se mettant cette fois-ci du côté des intrus, Fede Alvarez nous gratifie d’un scénario bien fichu avec des rebondissements intéressants bien qu’un peu capillotractés. Le secret caché dans la cave de notre aveugle va terrifier nos cambrioleurs mais aussi permettre un point de pression complémentaire au niveau de l’histoire. Qui plus est, les raisons de ce secret sont lugubres et particulièrement dérangeantes.

Nous suivons donc nos protagonistes dans cette maison labyrinthique où ils ne peuvent se repérer sans lumière, ce qui n’est pas le cas de notre propriétaire. En lui retirant la vue, le réalisateur voulait prouver que cela en faisait une menace bien plus grande… ce qui est clairement le cas dans la situation présente. Pouvant se mouvoir à travers la bâtisse sans se prendre le petit orteil dans la table du salon, il possède un net avantage sur les voleurs.

C’est donc le souffle coupé que nous visionnons le film, attendant de voir comment tout cela va se finir. Entre déambulations dans les conduits, tentative d’évasion par les fenêtres, balade avec le chien, mort imprévue et de nombreuses sessions sans respirer pour éviter de se faire repérer, nous en avons pour notre compte concernant la mise en place de l’histoire.

Car s’il y a bien une chose qui fait que ce film est proprement exceptionnel, c’est le sentiment de tension qui reste pratiquement constant du début à la fin. Pratiquement aucun temps mort ne nous est accordé, nos poils de bras sont intensément tendus d’un bout à l’autre du métrage. Les sursauts sont également présents, mais contrairement à d’autres films du genre, ils ne sont pas là pour créer une tension qui n'existe pas ; elle est bien installée et compte le rester. Tout cela pour en arriver à une fin certes conventionnelle mais totalement satisfaisante.

Alors oui, le film joue énormément sur les standards existants et certains détails du scénario sont tout de même assez tordus. Qu’il s’agisse de la scène dans la cave (mode caméra nocturne, s’il vous plaît) ou de la raison absolue de l’existence du secret de la cave, nous nous sentons en territoire connu… mais nous ne le sommes pas vraiment, Monsieur Alvarez parvenant à bousculer assez les codes pour nous les renvoyer en pleine poire avec un sourire narquois.

Une foule de thèmes sont traités dans le film ; le deuil, la difficulté de passer à autre chose, la précarité de certaines familles, la situation chaotique des jeunes dans certaines situations, les dessous de tables pour régler certains problèmes épineux, la capacité à transcender son handicap pour en faire une force, etc. J’en passe et des meilleurs. Mais ce qui reste principalement, c’est que nous passons un moment idyllique en compagnie d’une tension appréciable et qui fait un bien fou.

Si vous recherchez un bon film d’horreur n’abusant pas en jump scares ni en violence gratuite, Don’t Breathe est pour vous. Parvenant à nous tenir en haleine du début à la fin et nous faisant bénéficier d’une bande d’acteurs totalement convaincus par leurs rôles, c’est une véritable bonne surprise ! Fede Alvarez est définitivement à suivre et parvient à réitérer son succès après un Evil Dead bien foutu malgré des critiques préventives peu louables. Apparemment, le scénario d’un second opus serait écrit… reste à voir ce que peut donner cette potentielle suite. Amateurs de frissons et de cambriolages qui tournent mal, jetez un œil à ce film !

Pas les deux, hein, sinon vous ne verrez plus rien. 

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

Partagez cette page