Solo se la joue en équipe

Star Wars n’est plus à présenter, pas plus que l’un des personnages principaux des épisodes IV, V, VI et VII ; Han Solo. Contrebandier, aventurier, toujours accompagné de son fidèle acolyte poilu Chewbacca, il est interprété avec brio par Harrison Ford. Puis, en 2016, la sortie de Rogue One prouve que l’univers de la Guerre des Etoiles peut être étendu car une foule de choses peuvent encore être racontées. C’est ainsi que naît le projet Solo, se focalisant sur les jeunes années du personnage et surtout de son parcours pour devenir celui qu’il est dans les épisodes susmentionnés. Ron Howard prend la place de réalisateur (derrière Phil Lord et Chris Miller dûment remerciés) et a la lourde tâche de ne pas abîmer l’un des personnages les plus iconiques de l’univers Star Wars. Le tour de force va-t-il être réussi ? On saute à bord du Faucon Millenium et c’est parti pour une galaxie lointaine, très lointaine… Trop lointaine ?

Le jeune Han (Alden Ehrenreich) compte bien mettre les voiles de la planète Corellia. A la solde d’une bande criminelle dont il ne peut se défaire, il met au point un plan et tente de s’enfuir avec sa douce Qi’Ra (Emilia Clarke). Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et la jeune femme se retrouve coincée sur Corellia tandis qu’Han s’engage dans les rangs de l’Empire pour s’enfuir. Il se promet de faire quelques coups fumants, de se trouver un vaisseau et de revenir sauver la jeune femme. Mais que serait la vie sans surprises ?

Nerveux, vif, bourré d’action et ne se prenant pas complètement au sérieux, Solo envoie tout de même du pâté sur bien des niveaux, à commencer par le visuel, balançant des effets spéciaux chevronnés sur chaque image du film. Il y a aussi un changement d’ambiance, rallumant la lumière dans une pièce tamisée par les derniers métrages. Si Rogue One et Les Derniers Jedi surfaient sur une tendance plutôt calme, on retrouve ici la nervosité si particulière de Star Wars, enchaînant les scènes d’action et les situations scabreuses les unes après les autres. Premier constat au sujet du film ; on ne s’ennuie pas. Cela couplé avec la musique de John Williams et John Powell, c’est carrément du lourd.

Avec un humour bien présent, on sent bien que Ron Howard avait les meilleures intentions du monde, mais prend des pincettes pour ne pas ruer dans les brancards. En gardant une certaine retenue, permettant au film de rester un Star Wars Story et non pas un parallèle en carton-pâte, on peut trouver les acteurs un peu mollassons et, comparativement au Han Solo que nous connaissons tous, être victime d’une nonchalance vis-à-vis de la prestation d’Alden Ehrenreich. Or, le bonhomme s’en tire très bien, parvenant à surfer sur les tendances avérées du personnage campé par Harrison Ford, à savoir se mettre vite dans le pétrin et avoir des plans outrancièrement dangereux pour s’en sortir. Et puis, il ne faut pas oublier que pour une origin story, Solo n’a pas encore tout vécu et bon nombre d’évènements vont encore le faire grandir et le rapprocher du personnage que nous connaissons tous.

Pour les autres acteurs, nous allons faire connaissance avec une pléiade de personnages hauts en couleur. Qi’Ra, l’amoureuse de Solo, est campée par Emilia Clarke. Notre Daenerys de Game of Thrones quitte son poste de Mère des Dragons pour entreprendre un rôle un peu prise de tête, jouant au ping-pong dans ses états d’âme jusqu’à une révélation surprenante qui met également en cause un autre personnage bien connu de l’univers Star Wars. Mais, chut ! Je vous laisse le découvrir.

En matière d’humour, qui serait Solo sans la présence de Lando, ici interprété par un Donald Glover en pleine forme. Tricheur, beau parleur, propriétaire d’un vaisseau spatial bien connu, son personnage apporte une fraîcheur particulière et ancre le récit dans l’univers qu’est le sien. Il en est de même avec la présence poilue de Chewbacca qui nous fait revivre de bons moments passés. L’acteur sous le pelage fourni de la créature est Joonas Suotamo, qui a déjà porté le costume du second de Solo dans les épisodes VII et VIII.

On note un méchant Dryden Vos sous les traits de Paul Bettany, antagoniste à la James Bond tenant ses mercenaires d’une main de fer ; Woody Harrelson impeccable en Tobias Beckett, mentor de notre jeune Solo ; Thandie Newton est Val, donnant l’occasion de quelques séquences « émotion » ; et la présence vocale de Jon Favreau himself en Rio Durant et celle de Linda Hunt en Lady Proxima est splendidement appréciable.

Le casting fait clairement ressentir les débuts du jeune Solo et de son équipe, comme s’ils en étaient encore à un stade larvaire et qu’ils n’étaient pas encore les splendides papillons que, pour la plupart, nous connaissons. On peut décréter que tout n’est pas absolument splendide dans les différents jeux d’acteurs, mais cela accentue cet effet « pas encore prêt », les héros en étant à leurs balbutiements.

Nous présentant de chouettes personnages, usant d’humour dans les situations les plus explosives, le film ne met pas en avant un scénario original à toute épreuve. On va suivre les débuts d’Han Solo et comment il en est arrivé à être le contrebandier rencontré pour la première fois sur Tatooine dans l’épisode IV. Pour dérouler l’histoire du personnage, pas besoin d’en faire des caisses. Ça va rester très limpide, se bornant à des checkpoints en cours de route via des missions plus incroyables les unes que les autres. Car oui, même si le scénar’ est prévisible, n’en reste pas moins que l’on s’amuse et qu’on accède à une certaine simplicité de visionnage et de compréhension. En plus, on apprend enfin la signification de la phrase mystérieuse des épisodes IV et VII : « le raid de Kessel en 12 parsecs ». Merci les gars ! Enfin on peut mettre une histoire sur cette citation !

Du coup, le métrage sonne un peu comme une introduction (ce qui est logique, non ?). Mais pas simplement une introduction au personnage joué par Harrison Ford ; une introduction à la naissance de l’Alliance Rebelle toute entière. Sans dévoiler les parts de l’intrigue, l’on dira simplement qu’une suite serait des plus appréciables, ne serait-ce que pour aller un peu plus loin avec les différents protagonistes, ces derniers restants relativement sages durant cet épisode. Et puis, la fin nous présage la rencontre avec d’autres personnages imposants de l’univers Star Wars, ce qui n’est pas pour déplaire.

Reprocher au métrage de ne pas être dans le tir par rapport aux précédents ? Le problème a déjà été posé lors de la sortie de l’épisode VII et encore plus avec l’arrivée de l’épisode VIII. Il faut reconnaître que construire une origin story en 2018 sur un personnage que l’on a rencontré pour la première fois en 1977… c’est un peu chaud. Pourtant, même constat ; la saga évolue, s’étend, trouvant de nouvelles histoires à nous raconter et prend de l’ampleur. Pour faire simple ; Solo est dans la veine de l’univers mis en place depuis maintenant plus de 40 ans, c’est simplement que les films ne sont pas sortis dans l’ordre temporel.

Solo, c’est l’histoire d’un début, d’une découverte du destin d’un futur héros, de la formation d’une équipe. En nous faisant vibrer avec quelques clins d’œil, respectant l’univers de Star Wars et agrémenté d’acteurs appliqués, le film est une bonne surprise qui reste pourtant une annexe à cette saga mythique. Une précision, pourrait-on dire. Une manière d’approfondir les histoires et les personnages, apportant des explications sur des événements qui se sont déjà produits, mais du coup n’osant pas plonger dans une nouveauté absolue. Pourtant, c’est sympa, c’est frais, c’est fun et on ne s’ennuie pas. Et puis, c’est toujours un plaisir de revoir le Faucon Millenium !

Et les 190 ans de Chewbacca, on en parle ?   

Derniers commentaires

13.06 | 05:23

Merci pour le concours

03.04 | 19:28

Merci, bonne soirée à tous. 😊🍀

22.03 | 14:38

super

22.02 | 21:57

En effet cher Critiker 😉 très bonne critique du film, qui me rappelle une discussion... devant la salle du ciné 😅 Mark Wahlberg si j'ose (il manque pas d'air le Beep... Enfin si, mais là c'est Mark)😱

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